Une très mauvaise opération
Dès le coup d'envoi du match entre leaders invaincus, on assiste à un petit festival de Dairis Bertans. L'arrière letton inscrit 7 point en trois minutes et installe son équipe en pole position (5-10). Philippe Ory s'empresse de demander un temps mort mais comme la veille contre l'Italie, les adversaires des Bleuets se montrent particulièrement inspirés au-delà des 6,25 m. Les rotations sont constantes côté français avec onze joueurs utilisés lors du premier quart-temps, mais la Lettonie ne se démonte pas et bouscule la deuxième défense du tournoi après deux rencontres, en continuant d'afficher une belle adresse de loin mais également en allant au rebond offensif et en profitant des pertes de balle tricolores (18-24, 10e).
L'écart enfle même jusqu'à neuf points (18-27) quand le pyromane Bertans (13 pts, 2 pds) sort souffler un peu. C'est le moment que choisit Edwin Jackson, muet jusqu'à présent, pour sortir de sa boîte et faire recoller les Bleuets (29-29, 15e). Bertans est vite rappelé à la rescousse et lorsque les juniors laissent de nouveau échapper plusieurs ballons, les Baltes ne se font pas prier pour passer un 8-0 qu'Antoine Diot parvient cependant partiellement à contrer dans les dernières secondes (36-39).
Le début de deuxième mi-temps est tout aussi pénible pour les juniors qui continuent de multiplier les ballons perdus. La réussite n'est pas non plus au rendez-vous et en face, Bertans poursuit sa démonstration. Cette fois, l'heure est grave (39-49, 26e). Présent dans tous les compartiments du jeu et élément le plus utilisé lors des deux premières rencontres, Raphaël Wilson avait quelque peu souffert derrière la ligne à trois-points, son jardin habituellement. Mais c'est lui qui par son activité va ramener les siens à hauteur (50-50). Dommage simplement qu'Antoine Liorel commette une faute anti-sportive qui permet à l'inévitable Bertans de marquer deux lancers puis de claquer un dunk dans la foulée (51-56, 30e).
Cette formation balte est particulièrement accrocheuse et le temps passe sans que la France ne parvienne à raccrocher totalement les wagons. Les erreurs sont toujours aussi fréquentes (23 balles perdues), des lancers-francs sont abandonnés en cours de route (18/30) et aucune solution ne se dessine au problème Bertans (23 pts). A l'agonie (60-69, 38e), les champions d'Europe en titre se lancent dans un pressing défensif qui porte ses fruits. Un tir primé de Wilson ponctue un 7-0 en une minute qui relance le suspense. Mais Strelnieks et Kaufmanis ne tremblent pas et les dernières tentatives tricolores sont vaines. Défaite 67-72. La France a grillé un joker et il faudra sans doute réaliser un sans faute face à la Grèce, à Israël et à la Turquie lors de la deuxième phase de poule pour rêver du podium.
