"Ce serait formidable d'accueillir le TQO féminin en France"
L’été dernier, les deux Équipes de France ne sont pas parvenues à se qualifier directement pour les Jeux Olympiques de 2016, et doivent passer par un tournoi préolympique. La FIBA dévoile demain les lieux de ces derniers. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Nous sommes confiants et attendons avec impatience de savoir où nous jouerons. J’ai tendance à dire que la France est la première nation non qualifiée aux JO. L’Équipe de France masculine a remporté le bronze à l’EuroBasket 2015, quand seuls les deux premiers remportaient leur billet pour Rio 2016. Et on a terminé médaille d’argent avec l’Équipe de France féminine à l’Euro, quand seul le vainqueur était qualifié. C’est pour cela que nous sommes optimistes, notamment pour le TQO féminin pour lequel nous sommes candidats à l’organisation. Ce serait formidable de l'accueillir en France.
Comment est né ce projet de candidater pour accueillir le TQO féminin en France ?
J’ai suivi tout l’Euro féminin 2015 en Roumanie et en Hongrie, et la déception d’avoir perdu en finale contre la Serbie. J’étais avec Thierry Braillard, Secrétaire d’Etat chargé des Sports, avec qui nous nous sommes engagés à faire le maximum pour accueillir en France le TQO. En face, seule l’Espagne est aussi en lice pour accueillir ce tournoi préolympique. Bien évidemment l’Équipe de France a les moyens de se qualifier, et encore davantage à domicile. Après la réussite de l’EuroBasket 2015 en septembre dernier, il me paraissait cohérent de se réinvestir pour donner encore un éclairage au basket, notamment féminin. Les Bleues sont désormais connues, et notamment grâce à leurs performances à Londres en 2012 en réussissant quelque chose de magnifique. Les Jeux, ce sont le rendez-vous d’une vie pour les athlètes, mais c’est tout aussi important pour une Fédération. On compte plus de 220 000 licenciées féminines, ce qui fait de nous le premier sport collectif féminin en France. C’est cohérent que l’on investisse pour accueillir ce type d’évènement. On avait accueilli l’EuroBasket Women 2013 avec une belle réussite sportive et populaire. Je suis convaincu que cela sera encore une belle réussite si on accueille en France ce TQO en 2016.
La France a déjà montré sa capacité à organiser et remplir les salles (EuroBasket Women 2013, EuroBasket 2015). Est-ce un de nos points forts ?
Depuis que l’on organise des grandes compétitions ou même des compétitions de jeunes, on a toujours rempli les salles. On a tout de même un vivier important de licenciés et de pratiquants. On sait mobiliser notre grande famille basket, et ça se sait au plus haut niveau européen. J’ai été un peu déçu de l’Euro féminin 2015, et des salles qui étaient assez vides en Roumanie puis en Hongrie. Le basket et le sport féminin méritent mieux.
La FIBA révèle aussi demain les lieux des TQO masculins. La situation s'annonce plus difficile que pour les féminines, notamment au vu de la formule et du cas de certains joueurs NBA…
La FIBA a modifié le scénario des masculins, avec trois plateaux de six équipes en allant repêcher des équipes, notamment en Europe, qui sont de très haut niveau. Et avec un seul ticket pour les JO par plateau, cela rend plus compliqué notre qualification. Certains joueurs NBA sont en fin de contrat. Ils ne peuvent pas en signer un nouveau avant le 11 juillet 2016, soit le lendemain de la fin du tournoi préolympique. J’avais alerté la FIBA en 2012 déjà face à cette problématique, malheureusement je n’ai pas été entendu car nous sommes les seuls à être autant handicapé par ce problème de calendrier. On va essayer de clarifier au fur et à mesure chaque situation, pour aligner la meilleure équipe possible.
Malgré ces difficultés, il y a des raisons d’être confiant en notre Équipe de France.
Comme l’a déjà dit Tony Parker et comme le pense l’ensemble des Bleus, c’est plus compliqué de se qualifier pour les Jeux que d’y participer et de faire un résultat. Cette équipe a les moyens d’aller chercher une médaille, au même titre que l’Équipe de France féminine. Il suffit d’avoir un bon tirage et de gagner quelques matches quand même (sourire). C’est un rendez-vous important. On a des joueurs qui ont tout gagné en club, mais aller aux Jeux c’est différent. Le groupe sera mobilisé. On est dans le Top 5 mondial, à la fois chez les garçons et chez les filles, ce n’est pas rien. On a des chances de se qualifier et de faire une médaille aux Jeux, même s’il peut manquer des joueurs, et même avec un TQO compliqué. En 2012, l’Équipe de France féminine est passée par un tournoi préolympique en Turquie. Elle a remporté la médaille d’argent aux Jeux quelques semaines plus tard. De quoi espérer.