"Nous avons une série à arrêter"
L'année dernière, malgré une deuxième place vous positionnant clairement comme tête de série en playoffs, vous chutez en quart de finale contre Caen en deux matchs. Un an plus tard, vous voici maintenant en finale des phases finales d'accession. Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru et l'aboutissement de cette saison ?
Difficile de ne pas aborder la saison passée quand on parle de cette année. On sortait du COVID-19, le club venait de descendre, c'était vraiment une saison de reconquête pour nous. On a établi la plus grande série de victoires du club, mais malheureusement, on vient échouer à la seconde place en deuxième phase derrière l'Etoile Angers Basket qui a fait un parcours exceptionnel et qui a pleinement mérité sa montée. Après, on a été un peu émoussé en playoffs même si cela ne s'est joué à pas grand-chose en quart de finale contre Caen. Cette année, quand on a voulu repartir, on a fait quelques ajustements d'équipe en prenant aussi en compte comment se passe des playoffs, pour essayer d'être plus présent à ce moment-là. Travailler dans la continuité avant tout avec quelques modifications. Je dirais que notre saison, elle a été comme beaucoup de saisons de beaucoup d'équipes avec des hauts et des bas et surtout une période entre mi-octobre et mi-novembre un peu compliqué (4 défaites en 5 rencontres). Mais depuis ce moment-là, c'était d'ailleurs pour l'anecdote un match contre Loon-Plage à la maison, on est vraiment sur une bonne dynamique et depuis fin novembre, on a le meilleur pourcentage de victoires de la division (72%) après Rouen. On a trouvé un rythme de croisière qui nous a amené dans le Top 5, en poule haute et maintenant jusqu'en playoffs.
Vous avez vécu une entame certes difficile, comme vous l'évoquiez, mais aussi de nombreux pépins physiques, vous obligeant à remanier votre effectif. Cependant, vous avez êtes monté en régime progressivement, vous hissant ainsi dans le haut de la hiérarchie de la division. Vous n'avez jamais douté sur la continuité de ce qui s'était construit ?
On a été confiant, malgré ce lancement un peu compliqué, mais une fois que l'équipe s'est lancée, la saison était partie. Le maître mot est qu'on a su s'adapter, je dirais. Cela a d'autant plus continué avec l'arrivée de Keith (Omoerah) dans un groupe de plus en plus confortable. Malheureusement, notre dynamique a été cassée entre la fin de la seconde phase et le début de la deuxième avec les blessures coup sur coup de Marcus Relphorde et Charly Pontens qui sont deux joueurs importants de l'effectif. Il a fallu faire quelques réajustements à ce moment-là alors qu'on était invaincus depuis janvier quoi (6 victoires consécutives). On était invaincus, Marcus (Relphorde) se blesse suite au match de Vitré, on a été joué à Loon-Plage au retour sans lui et sans Keith Omoerah et après, cela s'est poursuivi avec Charly. On a pu s'adapter avec l'arrivée de Courtney (Stockard) et d'Armand (Mensah) et on a retrouvé notre bonne dynamique.
Après avoir vécu des playoffs très riche en rebondissements, Lorient puis Rennes et pour finir cette série dantesque contre Andrézieux-Bouthéon, quelles ont été les clés pour ne pas reproduire les erreurs de la saison passée ?
Je pense pour commencer que les tableaux faciles, cela n'existe pas. C'est les playoffs, il y a 16 équipes de qualité, qui ont des ambitions, qui ont lutté toute l'année pour être là. Depuis le début des phases finales, on a été malmené à de nombreuses reprises. A Lorient, on doit être à -12 à la mi-temps sur le premier match et on gagne sur les dernières possessions. Le match 2 chez nous, même chose, et on est allé le chercher. Face à Rennes, on s'est rendu le premier affrontement facile mais le match suivant, on était quand même à -17 sur le 2ème quart. Donc il a fallu cravacher sur ces playoffs, tour après tour. Andrézieux-Bouthéon, on a gagné en double prolongations chez eux, ils nous battent chez nous au retour et puis la belle, on l'a vu, cela s'est joué à la fin sur un rien. Mais je dirais qu'on est sur des vrais playoffs quoi, des bonnes rencontres de phases finales. C'est dur, il faut être capable de garder une stabilité émotionnelle et dans le jeu quand c'est difficile. C'est ce que le groupe a réussi à faire, on a réussi à conserver notre dynamique et à rester ensemble dans les moments durs.
En parlant de moments durs, vendredi, vous allez retrouver Loon-Plage, trois mois après votre dernier affrontement. Pour le moment, les nordistes mènent 2-0 face à vous avec deux victoires lors de la première phase (A : 66-69 / R : 70-65) de quelques unités. Quel regard portez-vous sur votre adversaire ?
Quand on affronte Loon-Plage, on n’imagine pas au début qu'une équipe qui est promue puisse aller jusqu'au bout. Mais ils ont su déjouer les pronostics, en gardant une continuité malgré quelques changements chez eux, avec l'arrivée de Thibaut (Wolicki) sur le banc, tout en continuant de surfer sur leur dynamique de la saison passée en NM2. Ils ont construit un bel effectif, avec un groupe qui a su trouver son rythme, qui joue bien, toujours présent dans les moments chauds. Ils ne sont pas là par hasard quoi. Pour la petite anecdote, c'est la seule équipe contre laquelle nous n'avons jamais gagné dans la division depuis deux ans. Nous avons toujours au moins gagné une fois contre les autres formations sauf Loon-Plage. Nous avons une série à arrêter.
Quelles seront les éléments importants selon vous pour finir l'année en beauté ?
Au-delà de jouer notre jeu, l'élément principal sera la gestion du moment, c'est la finale. On dit souvent qu'on ne joue pas une finale pour prendre du plaisir mais pour la gagner. Il faut qu'on soit capable de gérer les matchs correctement en trouvant les solutions offensives et défensives que Loon-Plage va nous poser.
Pour finir, vous allez jouer ce premier match à l'Arena Futuroscope (5200 places), un écrin qui pour le moment malheureusement ne vous a pas encore porté chance en quatre apparitions. Est-ce vous appréhendez cela d'une manière particulière ?
Pourquoi malheureusement ? Je pense que c'est une bonne expérience et puis sans ses défaites, nous n'en serions peut-être pas là aujourd'hui. Cela aurait peut-être été une fête magnifique si nous avions gagné contre Chartres, Tours et le Havre cette année, mais quel aurait été l'intérêt si nous avions perdu en quart de finale ? Je ne sais pas. C'est surtout une chance d'avoir un tel outil, c'est une salle magnifique, moderne avec une proximité entre les spectateurs et le parquet. Moi, je suis à Poitiers depuis les années 90, je sais d'où on vient. On a commencé dans notre petite salle du Dolmen, on est passé par Lawson-Body, par les Arènes, par Saint-Eloi et maintenant avoir une telle salle, c'est une vraie avancée pour le club. C'est un joli symbole qu'on puisse jouer la finale là-bas.