"C’est une façon de se positionner pour l’Equipe de France A"
Les A' seront réunis fin juin 2016 pour le troisième été consécutif. L'objectif est-il toujours de préparer l'avenir de l'Équipe de France A ?
Oui, plus que jamais, car l’échéance approche. J'ai réinitié l'Équipe de France A' en 2014 dans la perspective de faire face aux fenêtres de qualification FIBA, dont les premières auront lieu en novembre 2017. Et nous devrons reconstruire une Équipe de France en nous passant des joueurs évoluant en NBA. Même s’il restera des joueurs cadres qui jouent en Europe et qui seront l’ossature des Bleus, nous allons être obligés d’appeler beaucoup de jeunes joueurs qui n’ont souvent pas d’expérience internationale. Ce que je souhaitais c’est que ces joueurs en Équipe de France A’ disputent des tournées qui ne sont pas évidentes, comme par exemple partir trois semaines en Asie, afin de tester leur état d’esprit et leur capacité à bien vivre en équipe. C’est ce que l’on a vécu ces dernières années chez les A, où les cadres nous montrent aujourd’hui leur exemplarité. Et il faut que cela perdure après la génération Parker.
Les A’ disputent du 5 au 10 juillet prochain la Stankovic Cup à Pékin en Chine, qui est une compétition de haut niveau réunissant de très bonnes sélections (ndlr, les A’ joueront cet été contre l’Argentine, la Chine et le Nigéria).
À l’origine, c’était l’Équipe de France A qui était invitée à y participer. Nous avons décliné et ils ont accepté que nous venions avec les A’. Le fait qu’ils acceptent cela montre l’intérêt que les organisateurs portent à la France et la valeur de sa formation.
En quoi l’Équipe de France A’ est-elle importante pour les jeunes joueurs français ?
On sait déjà que les joueurs de haut niveau ne peuvent pas passer trois mois de vacances à ne rien faire. Le fait d’être mobilisé, de participer à des stages de préparation et à des rencontres internationales ne fait que contribuer à leur progression. Mais c’est aussi pour moi une façon de se positionner. En novembre 2017, nous devrons appeler beaucoup de nouveaux jeunes joueurs chez les A. Il est clair que je tiendrai compte du signal émis par ceux qui ne donneront pas suite à l’Équipe de France A’, et le coach des Bleus aussi. Je vois mal comment on peut être motivé à venir chez les A si on refuse de venir en A’. Après, il faut faire une différence entre ceux qui sont draftés et qui rentrent dans le circuit de la NBA, et ceux qui partent faire des workouts alors qu’ils n’ont aucune possibilité de débouchés et aucune chance de contrat NBA. Arrêtons de vendre du rêve.... ! C’est pour cela que j’attire l’attention : il faut que chacun fasse un choix, mais après il faudra l’assumer.
Quels sont les liens qui existent entre cette sélection de 25 joueurs en A’ et l’Équipe de France A ?
Ils sont très étroits. Il se pourrait très bien que parmi des joueurs appelés par Pascal Donnadieu en A’, certains soient ensuite retenus par Vincent Collet chez les A. Et l’inverse est également possible. Comme cela avait été fait avec Adrien Moerman et Nobel Boungou-Colo en 2014. Pascal Donnadieu et Vincent Collet se sont rencontrés dernièrement, ils travaillent ensemble, ils sont en phase sur l’état d’esprit et la philosophie générale.
À propos de Vincent Collet, il arrive en fin de contrat à l’été 2016. Où en est-on de sa reconduction à la tête des Bleus ?
On souhaitait avoir une réponse de Vincent Collet à la mi-avril, mais il s’avère qu’il n’est pas en mesure de nous en donner une dans ce timing. Avec Jean-Pierre Siutat, on souhaite très vivement que Vincent Collet continue sur la prochaine olympiade jusqu’en 2020. C’est notre priorité. Il y a un vrai projet, on sait ce qu’il a fait comme travail depuis son arrivée. On souhaite qu’il y ait une continuité dans ce qu’il a initié depuis 2009. Du coup on modifie notre agenda afin de s’adapter au sien. On ne va pas prendre de décision maintenant, mais ça ne nous empêche pas de travailler sur un plan B. Je comprends tout à fait son hésitation de renchaîner un double parcours club/sélection nationale. Il est dans cette interrogation de savoir s’il est encore capable de vivre à ce rythme quatre ans de plus. Je suis prêt à imaginer une autre suite que celle que nous souhaitons. Pour l’instant, il souhaite d’abord se positionner vis à vis de son club de Strasbourg. S’il ne donnait pas suite à son aventure à la SIG et qu’il partait entraîneur ailleurs en Europe, son projet avec l’Équipe de France serait automatiquement terminé. Car il serait impossible pour lui de continuer la mission en bleu.