C’est énorme !!!

Dans une ambiance bien moins volcanique que prévue, Claude Bergeaud a décidé de laisser Tony Parker sur le banc au coup d’envoi. C’est Antoine Rigaudeau qui fait office de meneur. Inspiré, le joueur de Valence attaque d’entrée son ancien coéquipier de Bologne Marko Jaric. Boris Diaw l’imite et la France signe un 4-0 en une minute. Mais la machine serbe se met rapidement en branle, répondant par un 5-0 dans le même laps de temps. La précision de Rigaudeau permet aux Français de rester au contact (9-9, 5e) mais sur un passage en zone, Jaric extérieur, puis Rakocevic en pénétration, provoquent le premier break. Mickaël Gélabale a beau trouver la distance de loin (14-16, 8e) la moindre inattention se paye chère. L’inévitable Rakocevic (7 pts) dégaine à 6,25 m en contre-attaque et l’écart grimpe à cinq points après dix minutes (18-23).

La réussite extérieure des Serbes est à ce moment la clé de la rencontre. A la 13e minute, ils ont signé un redoutable 5/7 à trois-points pour aligner un 11-4 qui fait très mal aux Bleus (22-34). Tony Parker est entré en jeu mais est sanctionné d’un retour en zone sur sa première action. Pas vraiment l’idéal pour la confiance. Sous les panneaux, Frédéric Weis tient tête aux grands gabarits serbes et limite la casse. Muet jusqu’à lors, Parker inscrit deux lancers-francs à trois minutes de la pause (28-38). On retrouve sur quelques actions le vrai visage du meneur des Spurs qui semble avoir des jambes. Il agresse la défense adverse pour six points consécutifs. Un excellent passage ponctué par Rigaudeau aux lancers-francs (35-39, 19e). Mais la belle première mi-temps de la France n’est pas vraiment payée de retour quand l’ailier des Sonics Vladimir Radmanovic décroche une nouvelle flèche à 6,25 m juste avant le retour aux vestiaires (35-44). La Serbie a cependant perdu son capitaine, Dejan Bodiroga, sur une entorse à la cheville.

La France revient sur le parquet avec les meilleures intentions et un Antoine Rigaudeau incandescent. Les ballons des locaux tournent autour du cercle et après un contre gigantesque de Mickaël Gélabale sur Zeljko Rebraca qui partait au dunk, Boris Diaw réussit une claquette pour égaliser (44-44, 23e). Pas de panique cependant chez les hommes de Zeljko Obradovic qui répondent par un 10-1 sur du jeu rapide et sur les ailes d’un Radmanovic à qui il ne faut laisser aucun espace. La France vacille mais Mickaël Gélabale remarquable de sang-froid sonne la révolte et en dépit de la quatrième faute de Julian, Tony Parker, très saignant s’assure que le quatrième quart-temps sera serré (54-57).

Mieux même, le Bleus virevoltent. Coast to coast de Parker et ils repassent en tête (57-58). Puis trois-points de Gélabale, alley-oop de Parker pour Diaw et les chants du public de Novi-Sad ont baissé d’un ton (63-58, 33e). Bodiroga, boitillant, est rappelé pour sauver la patrie en danger. La balle retourne à l’intérieur et les fautes tombent sur les Français. L’attaque bleue est bloquée et, plus inquiétant, la blessure au mollet de Cyril Julian se réveille. 6-0 pour la Serbie à cinq minutes du terme. Lorsque Boris Diaw contre Jaric sur la planche et que Mike Pietrus réalise sur un 2+1, l’exploit est proche (68-66, 38e). Les dernières secondes sont interdites au cardiaque. La France semble tenir le bon bout sur une claquette de Florent Pietrus (+4) mais Bodiroga fait mouche à trois-points. Les arbitres ont alors le courage de siffler un passage en force à Rebraca. A -2, les Serbes choisissent d’envoyer Diaw sur la ligne et celui-ci rate ses deux tirs (73-71). Mais à quinze secondes du buzzer, Milan Gurovic rate un tir primé. Les Serbes craquent aux lancers-francs et l’impensable se produit : la France l’emporte 74-71. Direction les quarts de finale et la Lituanie !!!!

France : Rigaudeau (14), Gélabale (12), Diaw (10), F.Pietrus (5), Julian (6) puis Parker (13), Weis (4), Schmitt (2), M.Pietrus (8).
Serbie : Rakocevic (11), Jaric (14), Gurovic (7), Radmanovic (14), Rebraca (4) puis Bodiroga (10), Avdalovic (-), Scepanovic (-), Krstic (11).

Claude Bergeaud : « Nous étions obligés de prendre des risques ce soit. La différence entre ce soir et les autres matches, c’est la solidarité dont a fait preuve l’équipe. Mais on doit se souvenir que l’objectif c’est le Mondial et donc les six premières places. Merci aux joueurs de m’avoir offert cette victoire car la Serbie est un pays que j’aime et son basket également. Maintenant, on ne doit pas oublier où nous étions il y a deux jours. »

Barrages
Allemagne bat Turquie   66-57
Croatie bat Italie   74-66
Grèce bat Israël   67-61

Quarts de finale
Jeudi
France-Lituanie
Russie-Grèce
Vendredi
Slovénie-Allemagne
Espagne-Croatie

Sur place à Belgrade (Serbie-Monténégro), Julien GUERINEAU (FFBB)