EuroBasket 2011
Charles sen charge
Julien Guérineau (service de presse) - 07/09/2011
Charles Kahudi a passé 17 minutes sur le parquet contre la Turquie, presque autant que depuis le début de lEuro, et son impact aura été évident des deux côtés du terrain.
Il faut des soldats pour gagner un EuroBasket. Sans peur, sans état d’âme. Charles Kahudi a pleinement épousé le costume et depuis deux rencontres, son rôle ne cesse de grandir au sein des Bleus. Non entré en jeu contre la Lettonie et l’Allemagne, utilisé 10 minutes au total face à l’Italie et Israël, le Manceau grimpe depuis dans la rotation de Vincent Collet.
Efficace contre la Serbie, il aura été le deuxième français à quitter le banc mercredi face à la Turquie pour s’occuper notamment du cas Emir Preldzic. Kahudi le sait, c’est dans ce domaine qu’il est attendu : "Mon temps de jeu dépend des besoins de l’équipe. Ce soir il fallait peut être un peu plus de défense. Ensuite, les points, c’est du bonus." Et non content de contenir son vis-à-vis, le natif de Kinshasa a également brillé en attaque. Ses qualités athlétiques font merveille au rebond (5 prises) et surprise du chef il a trouvé à deux reprises la distance à 6,75 m (8 pts au final) alors que le reste de l’équipe passait au travers au niveau de l’adresse. "Quand on a besoin de toi sur de courtes séquences il faut être prêt immédiatement", estime-t-il. "Je shoote en confiance parce que ce sont des bons shoots à prendre. Donc je lève le bras. Et au rebond personne ne me bloque, donc j’y vais."
Prévu à la base pour être remplaçant et donc partenaire d’entraînement lors de la préparation, Charles Kahudi a profité de la blessure de Mickaël Pietrus pour se glisser dans les 12, un an après sa première expérience en équipe nationale lors des semaines précédant le Mondial. Une progression spectaculaire pour un jeune homme qui, bien qu’il ait fréquenté les Equipes de France de jeunes (bronze à l’Euro U18 2004), était quelque peu tombé dans l’oubli il y a quatre ans (1,5 point par match en 2006/07 en Pro B).
Mais depuis, ses progrès ont été constants et cet Euro pourrait l’aider à franchir le cap qui le sépare du très haut niveau. Une évolution qui passera, entre autres, par une meilleure gestion d’un engagement impressionnant mais à l’occasion brouillon : "J’ai quand même fait quatre fautes ce soir et parfois il serait plus intelligent de me contrôler. Sur ma quatrième Tony me dit : on a encore besoin de toi. C’est l’expérience qui rentre." Avec la blessure de Mickaël Gélabale, elle devra rentrer encore plus vite que prévu.