Emportés par la foule
Premier quart-temps
Première indication, pour ceux qui craignaient l’apocalypse, rayon ambiance, le Sinan Erdem Dome est bien loin d’égaler l’Abdi Ipekci qui avait accueilli l’Euro 2001. Journalistes et VIP occupent une part non négligeable de l’arène et si l’atmosphère est brûlante, elle n’est pas comparable avec la pression exceptionnelle qu’infligeait aux adversaires le public plus populaire de l’autre salle d’Istanbul. Dans ces conditions, la centaine de supporteurs des Bleus parvient à se faire entendre et ces derniers vont rester dans la roue de longues minutes, l’objectif recherché par Vincent Collet pour faire douter les hôtes des lieux. La France contrôle son rebond, Nando De Colo, malade, parvient courageusement à trouver des ouvertures et les Turcs abandonnent quelques cartouches aux lancers-francs. Après cinq minutes (8-8), Boscia Tanjevic lance sa redoutée défense de zone et les Tricolores vont y laisser des plumes. Plusieurs passes tricolores sont d’une mollesse et d’une naïveté qui ne passent pas à un tel niveau d’exigence. En dix minutes 7 ballons sont ainsi échappés, les fautes s’accumulent et sans briller, la Turquie se détache (14-19).
Deuxième quart-temps
Elle poursuit même son travail de démolition mais plutôt que ses intérieurs, ce sont ses arrières qui font le plus de dégâts, le surprenant Sinan Güler en tête. Le seul joueur de l’équipe nationale formé aux Etats-Unis multiplie les pénétrations et se régale sur jeu rapide. Le retour de De Colo et un passage guerrier de Ian Mahinmi repoussent un instant l’échéance (30-24, 16e). Mais une nouvelle série de balles perdues coupe ce semblant d’élan. Le massif Oguz Savas s’amuse sur pick n’roll, Ersan Ilyasova, plutôt bien contenu, trouve la distance à trois-points et la Turquie punit le manque de rigueur d’un adversaire qu’elle annonçait craindre mais qui ne la fait guère trembler. Un 4-12 conclut la première mi-temps (28-43).
Troisième quart-temps
Et pour ceux qui nourrissaient encore un léger espoir de voir une France déchaînée jaillir des vestiaires, Hidayet Türkoglu va se charger de sceller le sort du match vitesse grand V. Deux tirs primés lancent un 0-10 en trois minutes qui transforme ce huitième de finale en chemin de croix. Vincent Collet brûle immédiatement un temps-mort pour arrêter l’hémorragie, mais il est de toute façon trop tard. La Turquie a désormais évacué toute pression et déroule proprement son basket. Türkoglu se fend de 12 unités et l'équilibre intérieur/extérieur est impressionnant.
Quatrième quart-temps
L’important est désormais de ne pas baisser totalement la tête afin de limiter la casse. Les Français s’y emploient sans pour autant parvenir à descendre sous la barre des 20 points d’écart. Tanjevic peut faire tourner en prévision des quarts de finale face à la Slovénie et les jambes de feu de Güler continuent de faire le spectacle. Vincent Collet offre également des minutes à Edwin Jackson et Fabien Causeur, peu utilisés lors de la compétition. Depuis 1999, la France avait atteint le stade des quarts de finale de toutes les compétitions internationales auxquelles elle avait participées. La série s’est arrêtée à Istanbul. Compte tenu des nombreuses absences qui ont handicapé le groupe, ce résultat n’est pas une énorme surprise mais les espoirs nés d’un premier match éblouissant contre l’Espagne et la sortie de route en poule face à la Nouvelle-Zélande laissent tout de même quelques regrets.