Ginobili, trop fort
Championne olympique en titre et présentant une escouade au complet, lArgentine était particulièrement attendue au Japon. Mais la France, même privée de Tony Parker, na que faire de ce statut lors des premières minutes, à limage dun Mickaël Gélabale aérien (7-4). Mais la machine de guerre sud-américaine finit par se mettre en branle avec comme fer de lance sa star, Emanuel Ginobili. A longue distance comme sur les drives, le joueur des Spurs accumule les points, bien aidé en cela par un corps arbitral ne laissant aucune latitude aux défenseurs tricolores. Le cinq argentin fait alors étalage de sa complémentarité. Ses éléments se connaissent par cur et se trouvent avec une belle fluidité. Résultat des courses 8 sur 12 aux tirs en six minutes et une avance de neuf unités (11-20).
Mais la France saccroche avec notamment lentrée en jeu de Florent Pietrus, qui marque un durcissement de la défense et une plus grande présence sur les lignes de passe. Les remplaçants argentins sont peu convaincants alors que Yannick Bokolo par exemple, apporte du peps à des Bleus qui signent un 12-2 pour repasser en tête avant que Ginobili, toujours lui, ne convertisse trois lancers-francs juste avant la fin du quart-temps (23-25).
La suite est plus poussive pour la France qui peine à trouver des solutions sur jeu placé. Ginobili reprend son festival et trouve en Ruben Wolkowyski un soutien de poids. Lancien Sonic fait apprécier son opportunisme et son fameux shoot de loin pour refaire un écart (29-36), imité quelques secondes plus tard par le taureau Nocioni. Les frères Pietrus ont bien tenté dalimenter la marque mais le bilan est sévère pour la France : 33-44 à la pause.
Le scenario est relativement similaire à la reprise. LArgentine reste muette trois longues minutes mais les Bleus nen profitent pas. Luis Scola, assez discret jusqualors, en profite pour remettre son équipe sur les rails. La France est au bord de la rupture (40-54) mais une nouvelle fois, cest la panthère Bokolo qui sonne la révolte. Le jeune manceau est dune agressivité exceptionnelle et ramène les siens à coup de pénétrations et dinterceptions, lune dentre-elles ponctuée dun somptueux dunk à deux mains. Et lorsque Boris Diaw retrouve le chemin du panier, un 10-2 a replacé les hommes de Claude Bergeaud à portée de fusil (50-56, 30e). Dommage simplement davoir laissé échapper quelques lancers-francs en cours de route.
Les deux adversaires sont désormais bien en rythme et échangent les paniers. Sentant sans doute le pays en danger, Ginobili remet le nez à la fenêtre et deux de ses coups de patte donnent de lair aux bleus et blancs (60-70). La zone mise en place par les coaches français a toutefois bien gêné les Argentins qui sont ensuite fébriles sur le pressing tricolore, alors que les dernières secondes sapprochent. Après une interception conclue par Joseph Gomis, un tir à trois-points avec la faute de Bokolo flirte avec le cercle. Ce shoot aurait pu changer la donne même si la France est à cinq longueurs dans la dernière minute (68-73). Ginobili prend alors ses responsabilités et malgré une superbe défense de Turiaf, décoche un tir fabuleux à sept mètres au buzzer des 24 secondes. Cest le coup de grâce. Les dernières actions sont anecdotiques et lArgentine simpose 80-70.
Dans la poule
Cest du groupe de la France quest venu la première surprise du Mondial 2006. Les Serbes, double champions du Monde en titre, ont en effet été dominés de bout en bout par le Nigeria. Privés de ses plus grandes stars, retraitées ou absentes, la Serbie a envoyé au Japon une équipe extrêmement jeune et dépourvue dexpérience internationale. Et ces novices ont terriblement souffert face à des Africains aux qualités athlétiques impressionnantes et qui ont habilement masqué leur faiblesse en meneur en décalant sur le poste Ime Udoka. Lancien joueur de Vichy, aux New York Knicks lan passé, a parfaitement dirigé la manuvre (18 pts, 7 rbds, 5 pds) face à un Igor Rakocevic trop esseulé (20 pts). Le Liban a quant à lui signé une victoire symbole contre le Venezuela, après une préparation très perturbée par la situation au Moyen-Orient. Mais les deux équipes ont présenté un niveau de jeu particulièrement faible qui ne devrait pas leur permettre de prétendre à la qualification.
Liban bat Venezuela 82-72
Nigeria bat Serbie 82-75
Groupe B
Angola bat Panama 83-70
Allemagne bat Japon 81-70
Espagne bat Nouvelle-Zélande 86-70
Groupe C
Australie bat Brésil 83-77
Grèce bat Qatar 84-64
Turquie bat Lituanie 76-74
Groupe D
Etats-Unis bat Porto-Rico 111-100
Slovenie bat Senegal 96-79
Italie bat Chine 84-69
Par Julien Guérineau, Service de Presse FFBB, sur place à Sendaï (Japon)