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Equipe de France masculine

La fin d'un rêve

Julien Guérineau, sur place à Londres - 08/08/2012
Cruelle fin de tournoi de l'Equipe de France qui échoue d'un souffle en quarts de finale des Jeux Olympiques face à l'Espagne, 59-66.
John Stockton, Karl Malone ou Charles Barkley ont eu le malheur de croiser sur leur route les Bulls de Michael Jordan. Les athlètes du 100 et du 200 mètres doivent faire avec la présence de l’extra-terrestre Usain Bolt. 

L’Equipe de France, elle, tient sa bête noire avec la sélection espagnole. Quarts de finale de l’Euro 2009 (+18). Finale de l’Euro 2011 (+13). Et désormais quarts de finale des Jeux Olympiques 2012 (+7). La Roja a systématiquement brisé les rêves des Bleus. Sans état d’âme. Le constat est implacable et même si l’écart se réduit la frustration et la déception sont immenses.

D’autant plus immenses que contrairement aux deux derniers affrontements entre ces ennemis jurés, les Bleus ont sorti un match tactiquement irréprochable. Face à ce qui constitue peut-être la meilleure rotation intérieure au Monde, la France savait qu’il lui faudrait se reposer sur des qualités de combat et d’abnégation. Et dès l’entre-deux initial, l’attitude est au rendez-vous. Les Gasol sont repoussés loin de la peinture mais cette performance se paye chère au tableau des fautes. Vincent Collet va ainsi passer sa première mi-temps à jongler avec son banc pour conserver un minimum de taille sur le terrain. Ronny Turiaf (3), Kevin Seraphin (2), Boris Diaw (2) et Ali Traore (2) sont tous sous la menace lorsqu’ils rejoignent les vestiaires, preuve de leur engagement de tous les instants.

Mais ces efforts portent leur fruit. Dans le sillage d’un Boris Diaw immense (10 pts, 6 rbds, 5 pds en première mi-temps) la France fait plus que tenir le choc. Sa circulation de balle est intéressante et surtout la défense brise le jeu d’attaque des Espagnols. Pas de position basse pour Pau Gasol, pas de transfert au poste possible pour son frère Marc et des rotations rapides qui limitent la réussite extérieure. Les Bleus vont compter jusqu’à 8 longueurs d’avance (27-19), maintenir l’allure grâce à Florent Pietrus mais atteindre finalement la pause avec un matelas grignoté par les lancers-francs (37-34).

Les deux équipes ne vont, dès lors, plus se quitter. Tels deux poids-lourds elles échangent les coups dans le troisième quart-temps. La tension est palpable. Et quand le bateau tricolore tangue dangereusement, Tony Parker vient à la rescousse. C’est lui qui égalise (47-47) puis frappe à trois-points dans le corner (53-49). Ce seront malheureusement ses derniers points. 

Offensivement, les Bleus vont tout simplement caler. Après qu’Ali Traore puis Nicolas Batum aient trouvé la distance (57-54), les filets du panier ne trembleront plus pendant 6’46 interminables. Un vrai cauchemar. Des mauvais choix, quelques balles perdues et lorsque les positions se font plus propres, le ballon qui refuse obstinément de rentrer. La défense tient pourtant héroïquement le coup en laissant l’Espagne muette pendant 4 minutes. Mais le principe même du basket reste de marquer des points et le ressort va finir par casser. Rudy Fernandez aux lancers-francs puis Marc Gasol sous le cercle après un contre de son frère sur Parker enterrent définitivement les rêves de podium des Bleus.

Les ultimes secondes tournent même au vinaigre et toute la frustration française se traduit par deux fautes anti-sportives qui alourdissent la note finale. Anecdotique. C’est une immense tristesse qui envahit les rangs de l’Equipe de France, consciente d’avoir perdu "le match d’une vie"