Equipe de France masculine
La France en finale !
Julien Guérineau (service de presse FFBB) - 20/09/2013
Ils lont fait. En demi-finale de lEuroBasket, lEquipe de France a battu sa bête noire, lEspagne, en prolongation, au terme dun match exceptionnel (75-72). Totalement dominés en première mi-temps les Bleus ont renversé la vapeur dans le sillage dun Tony Parker gigantesque (32 pts) et dun Florent Pietrus magistral au cur de la défense.
Ce qui s’est dit dans le vestiaire de l’Equipe de France n’était sans doute pas adapté aux oreilles des enfants. "Je dois sortir les insultes ?", souriait Florent Pietrus en zone mixte. "C’est un scenario de malade. A la mi-temps il ne va pas falloir regarder la vidéo… Je n’étais vraiment pas content. On avait peur…", ajoutait de son côté Tony Parker. Mais les paroles échangées ont touché en plein cœur des joueurs passés totalement au travers de leur première mi-temps. Bloqués à 20 points, incapables de rentrer le moindre tir en dehors de Tony Parker (7/9 pour la star tricolore, 3/20 pour le reste de l’équipe), repoussés, balayés, concassés, les Bleus ont pourtant renversé la vapeur pour s’imposer au bout du suspense dans un match qui rentrera dans la légende.
Dimanche à Ljubljana, ils disputeront leur deuxième finale européenne consécutive avec la volonté de remporter le premier titre de l’histoire du basket français. "Il y a deux ans nous étions tellement contents d’aller aux Jeux qu’on a mal abordé la finale. Il faut contrôler notre joie", prévenait Parker. Mais l’Equipe de France peut tout de même savourer sa victoire et ce scenario improbable qui l’a vue revenir de l’enfer. "La faute de Boris a lancé un message", estimait Nicolas Batum à propos de la faute anti-sportive de son capitaine peu avant la pause. "A -15 à la mi-temps on jouait comme des enfants, en se faisant marcher dessus." En cisaillant Sergio Llull parti en contre-attaque, Diaw avait signifié aux Espagnols que la France ne se coucherait pas sans combattre. Les mots échangés aux vestiaires et l’adresse feront le reste.
Les Bleus signeront ainsi un 9/12 à longue distance en deuxième mi-temps et trouveront en Gélabale, Diaw, Batum et surtout Antoine Diot, les shooteurs capables de seconder un Tony Parker encore une fois intenable (32 pts). "Ce scenario rend la victoire encore plus belle", savourait Vincent Collet. "La première mi-temps était un cauchemar. J’étais plutôt serein avant ce match et je ne m’expliquais pas qu’on joue avec une telle peur. On refusait des tirs à la recherche de choses plus faciles qui n’existaient pas. Le fait de se relâcher, de ne plus penser au score mais à chaque possession nous a aidés."
Petit à petit, l’écart s’est réduit et même lorsque Rudy Fernandez semblait avoir enterré les rêves fous d’un retour impensable (53-60, 35e), les Bleus trouvèrent encore les ressources pour recoller, grâce à leur plus ancien guerrier, Florent Pietrus. Un tir à trois-points, une défense héroïque, un don de soi permanent, Pietrus ne pouvait imaginer perdre ce match. "J’allais y laisser ma vie mais ce match j'allais le gagner. Cette année c'est notre chance."
Une chance qui faillit encore une fois lui passer sous le nez lorsqu’un tir un peu rapide de Parker à 65-65 offrit à Calderon de loin, puis Claver en claquette, la possibilité d’empocher la mise. Mais le destin avait ce soir choisi son camp après tant de dénouements cruels pour les Bleus. Malgré la sortie de Boris Diaw pour cinq fautes, la France ne craquera pas en prolongation, signant un parfait 8/8 aux lancers-francs, dont 4/4 d’un Antoine Diot qui confirme qu’il est bien un joueur déterminant dans les moments décisifs. "Ce qu’on a fait en prolongation est phénoménal : jouer avec Nicolas Batum et Florent Pietrus à l’intérieur et faire en sorte que Marc Gasol ne puisse pas avoir la balle", remarquait Vincent Collet qui annonçait également que le rendez-vous décisif de dimanche face à la Lituanie n’aurait rien à voir avec l’édition 2011. "Nous n’avons pas du tout le même état d’esprit qu’il y a deux ans avant la finale."
L’Equipe de France a rendez-vous avec la gloire dimanche à 21h00.