La France sérieuse face à la Bosnie
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Le fil du match
1e quart-temps
Henry Domercant, omniprésent en début de match, inscrit deux tirs à trois points d'entrée et permet à la Bosnie de mener pendant les quatre premières minutes de la rencontre. Joakim Noah, sur une interception conclue par un dunk, égalise (11-11, 4e). Dans le sillage de Tony Parker (3/3 aux tirs), les Bleus reprennent ensuite les devant mais les Bosniens restent au contact grâce à leur adresse quasiment parfaite derrière l'arc. A ce petit jeu, Mirza Teletovic est étincelant et Vincent Collet lance Florent Pietrus pour défendre sur l'intérieur de Vitoria. Mais l'averse continue tandis que les Bleus ratent quelques attaques sur des passes mal ajustées. Au bout de dix minutes et contre toute attente, c'est bien la Bosnie qui fait la course en tête : 22-25.
2e quart-temps
Vincent Collet l'avait annoncé : il n'utiliserait ses joueurs majeurs qu'avec parcimonie ce vendredi soir. Même si la France est à la peine, c'est bien le banc tricolore qui est envoyé au feu pour colmater les brèches (défense sur les tireurs adverses) et apporter des points. Le quintet Albicy - De Colo - Tchicamboud - Pietrus - Séraphin est donc chargé de la garde rapprochée de Domercant et compagnie. De l'autre côté du terrain, le jeu bleu n'est toujours pas limpide, même si de jolies relations De Colo - Séraphin sont à noter. Les Bosniens commettent un paquet de fautes qui envoient Florent Pietrus et les siens sur la ligne des lancers. A la 16e minute, le nouveau venu, Steed Tchicamboud, sonne la révolte du côté tricolore : un tir à 3 points puis une interception du meneur de chalonnais offrent six points d'avance aux Bleus (35-29, 17e). Teletovic répond à 6,75 m sur la possession suivante, imité peu de temps après par Domercant. Deux actions houleuses coup sur coup font pleuvoir les techniques (Pietrus, Ikonic, l'entraîneur Sabit Hadzic). Les Français en profitent, poussés par le superbe public du Sportica de Gravelines, pour faire un premier break dans ce match (43-35, 18e). En réponse, le technicien bosnien met en place la zone que le camp tricolore attendait. A la fin du deuxième quart-temps, l'Équipe de France a réussi à se remettre dans le sens de la marche et est passée devant au tableau d'affichage : 45-39.
3e quart-temps
Au retour des vestiaires, les Français continuent sur leur lancée. Ils passent un 11-0 à leurs adversaires (59-44) en s'appuyant toujours une défense de fer. Visiblement usés par la muraille bleue qui presse très haut et étouffe le porteur de balle, les Bosniens marquent le pas et finissent par sombrer. L'adresse a elle aussi changé de camp et alors que Parker puis De Colo scorent de loin, Mirza Teletovic, pourtant stratosphérique lors des vingt première minute de la rencontre, ne met plus un shoot. La Bosnie-Herzégovine est au plus mal à la dmi-heure de jeu 70-44.
4e quart-temps
Le quatrième quart-temps n'est que la copie du précédent. Devant des Bosniens sonnés, la France continue à frapper. Vincent Collet remet son banc à l'ouvrage. Kévin Séraphin à l'occasion de se frotter au rugueux Ermin Jazvin. Steed Tchicamboud s'occupe quant à lui du cas Domercant et un duel à 6,75 s'engage. A la fin de la rencontre, le score est sans appel : 85-60.
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FRANCE - BOSNIE-HERZEGOVINE │ 85-60
Sportica, Gravelines (59) - 3 500 spectateurs
France - Noah (12) ; Batum (8) ; Séraphin (4) ; Albicy (4) ; Parker (21) ; Traoré (2) ; F. Pietrus (1) ; De Colo (18) ; Diaw (2) ; Tchicamboud (9) ; Gélabale (4). Entraîneur : V. Collet.
Bosnie-Herzégovine - Ikonic (3) ; Milosevic (4) ; Bavcic (-) ; Vasiljevic (8) ; Kikanovic (-) ; Teletovic (10) ; Kapelan (3) ; Bajramovic (7) ; Jazvin (2) ; Domercant (23). Entraîneur : S. Hadzic.
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Tony Parker : "La Bosnie a fait un très gros premier quart-temps, ils étaient même en sur-régime. Je pense qu'avec notre défense, nous les avons usés si bien qu'en deuxième mi-temps, ils étaient fatigués et nous en avons profité. Nous sommes dans la continuité du tournoi de Londres et nous continuons à travailler les choses qui doivent encore être améliorées. Nous continuons à affirmer notre défense bien sûr, qui est notre identité, et je pense ce soir que nous avons montré une fois de plus ce que nous pouvions faire défensivement. En attaque, nous essayons de progresser en mettant la balle à l'intérieur, en étant agressifs chacun à tour de rôle. Le public ce soir était génial. Nous n'avons pas beaucoup l'occasion de jouer en France et jouer devant ce public, c'est super. Nous sommes dans le Nord depuis trois jours, on sent beaucoup d'excitation et de soutien et ça nous donne envie de ne pas décevoir et de faire un bon résultat."
Nando de Colo : "La Bosnie nous a surpris en première mi-temps, ils ont été super adroits sur leurs shoots et nous les avons laissés un peu jouer. Ensuite, nous sommes montés en agressivité et c'est ce qui a fait la différence."
Vincent Collet : "Un match de basket sans adversaires, ça n'existe pas. Ce soir, particulièrement dans le premier quart-temps, les Bosniens ont attaqué pied au plancher. Nous avons deux ou trois situations à nous reprocher dans ce quart-temps, sur lesquelles nous sommes en retard et où nous aurions pu éviter les paniers. Mais on n'aurait jamais pu éviter tous les paniers pris dans ce quart-temps. La Bosnie était encore pleine de fraîcheur, pleine de sève, et comme c'est équipe de shooteurs, elle a commencé par un feu d'artifice. C'est une équipe qui vit et qui meurt par le shoot à trois points. Nous avons rapidement et très nettement haussé le niveau défensif et dès le deuxième quart-temps, nous avons senti que ça devenait plus difficiles pour nos adversaires. En deuxième mi-temps, les Bosniens étaient tout simplement en panne, ils manquaient d'essence. Ce match doit nous servir de leçon parce que nous devons sans arrêt être capables de déployer cette hargne défensive, cette consistance, et aussi être conscients que les équipes ne vont pas forcément toujours lâcher prise face à cette défense. Face à la Belgique demain, une équipe qui me semble être plus complète, avec un jeu plus varié, ce sera intéressant de pouvoir nous étalonner et d'essayer encore de progresser."