La Pologne est encore loin
Un oeil sur le score du Palais des Sports de Beaublanc. Un autre sur l'évolution des scores dans les autres poules des qualifications européennes. C'est la gymnastique occulaire auquelle se livrent les observateurs de France-Turquie. Car si les Bleus ont bien leur destin en main, un éventuel revers pouvait ne pas être fatal. Mais pour éviter toute tension inutile, Michel Gomez et les siens ne voulaient envisager qu'un scenario : celui de la victoire dans une salle comble et toujours aussi bouillante qu'il s'agisse de pousser le CSP ou d'acclamer l'Equipe de France. Les premières minutes sont équilibrées (7-7, 5e) jusqu'à la mise en orbite de l'étoile Parker. Le meneur des Spurs va scorer ou faire marquer sur 14 des 20 premiers points français. En face la marque est plus répartie mais dans la rencontre Parker-Turquie c'est le numéro 9 blanc qui mène 20-15 après dix minutes. Il va cependant trouver du soutien en la personne de Yakhouba Diawara. Le nouvel arrière-ailier du Miami Heat est en réussite au-delà des 6,25 m et offre ainsi des solutions de passe à un Parker virevoltant. Reverse, dribbles croisés, finitions dans les mains des contreurs, le festival est éblouissant et l'écart se creuse (29-20, 13e). Mais comme trop souvent la France va connaître un gros trou d'air en milieu de deuxième quart-temps, encaissant un 8-0 qui remet les Turcs dans la partie avant que Nando De Colo puis Steed Tchicamboud à longue distance ne fassent respirer un peu mieux les spectateurs limougeauds (35-30).
Une respiration de très courte durée puisque, en 60 secondes au retour des vestiaires, c'est un 10-0 qui vient cueillir les Bleus à froid. C'est désormais peur sur la ville car dans le même temps Israël réussit le grand écart dans le groupe D, faisant planer le spectre d'un repêchage. Sentant sans doute le danger c'est Parker qui relance la machine, signant neuf points consécutifs avant de servir Gradit sur un plateau (46-43, 25e). Dégagée de toute forme de pression la Turquie qui, assurée de la première place de la poule a renvoyé chez lui sa star Hidayet Türkoglu, ne s'en laisse pas compter et continue de dérouler son basket léché fait d'alternance intérieur-extérieur. Stephen Brun a cependant le bon goût de faire chavirer Beaublanc juste avant la fin du quart-temps (56-52). La course poursuite est lancée et va tourner au cauchemar pour des Français qui peinent à contrôler leur vis à vis au rebond. Le duo Solak-Ilyasova provoque de terribles dégâts et à cinq minutes de la fin, la France est virtuellement le moins bon quatrième des poules. Mais quand tout semble perdu à 90 secondes du buzzer (67-74), Parker toujours décochent deux tirs à trois-points exceptionnels. Les Bleus auront une dernière chance avec un 0/2 d'Ilyasova aux lancers-francs. Mais le tir à 6,25 m de Yakhouba Diawara est trop court et la Turquie s'impose 80-78 condamnant la France à un tournoi de repêchage qui s'annonce terrible.