La première marche
Michel Gomez aime surprendre et, surtout, il reste fidèle à ses idées. Lorsque débute le premier match qui doit mener la France vers l'Euro 2009 en Pologne, Tony Parker est installé sur le banc de touche. Le meneur des Spurs a beau être une star NBA et dominer à l'applaudimètre, il n'en a pas moins rejoint tardivement ses coéquipiers. Confiance est donc donnée aux travailleurs de la première heure et l'accent est placé sur la défense avec la paire Tchicamboud-Gradit. Mais peu inspirés en attaque, les Bleus vont totalement passer au travers de leur entame. La Belgique, elle, fait circuler le ballon avec aisance avec deux arrières brillants dans la création : la révélation de la saison en ULEB, Sam Von Rossom et l'ancien dijonnais Doum Lauwers. Résultat des courses, cinq minutes cauchemardesques pour les supporteurs venus remplir les travées de Gentilly (1-11 et 0/6 aux tirs). L'entrée en jeu du duo De Colo-Parker va contribuer à fluidifier le jeu offensif. La présence athlétique des intérieurs tricolores commence à se faire sentir et les Belges commettent des fautes sanctionnées sur la ligne des lancers-francs. C'est assez pour renverser la vapeur (16-15, 10e) mais l'ensemble reste tout de même poussif. Il faut un énorme passage défensif de Yakhouba Diawara pour que la France signe un 7-0 qui lui donne un peu d'air (29-26, 17e). Mais l'excellent Van Rossom veille au grain pour maintenir le suspense entier à la mi-temps, sifflée sur un tir à trois-points au buzzer de Tony Parker (34-33).
Au retour des vestiaires, les 6.000 spectateurs de Nancy assistent ébahis au festival Nando De Colo. De près, de loin, sur le drive, au shoot, le Choletais se déchaîne et se fend de 15 points en cinq minutes. Enfin, la Belgique décroche, incapable de stopper celui qui dispute sa première campagne sous le maillot bleu mais dont on attendait tant après sa main basse sur les titres de MVP du All Star Game, de la Semaine des As et de la saison régulière (52-41, 25e). Sa sortie, qui suit celle de Parker, pour soigner une coupure, démontre la dépendance française à leurs exploits. Mais elle permet également d'observer qu'avec un autre cinq à vocation plus défensive, les Bleus peuvent totalement museler leur adversaire. Le rendement de Yannick Bokolo en est la parfaite illustration et permet de maintenir l'écart (55-45, 30e). Les troupes de Michel Gomez ont la rencontre bien en main et ne vont pas trembler lors du dernier quart-temps. La recette du succès n'est pas nouvelle avec quelques inspirations géniales signées Parker, la vista de De Colo et, en prime, quelques tirs primés de Stephen Brun. Quant à la défense collective elle est au point. Le showman Ronny Turiaf a le bon goût de faire mouche à trois-points dans les dernières secondes puis de dunker pour créer un écart un brin sévère pour la Belgique.
Score final : France - Belgique : 82 - 63
Dans l'autre match de la poule, la Turquie, à domicile, a battu l'Ukraine 86-73.
Julien Guérineau, service de presse FFBB, sur place à Nancy.