Équipe de France masculine
La Roja assomme les Bleus
À Almeria (Espagne), Boris Vladic (FFBB) - 09/08/2011
L'Équipe de France défiait l'Espagne championne d'Europe en titre chez elle à Almeria ce mardi soir. Un affrontement qui a tourné court puisque dès la fin du premier quart-temps, les Espagnols avait mis la main sur le match. Les Bleus, patauds en attaque avec une absence cruelle de réussite et brouillons sur leur défense, n'ont rien pu faire pour contre les assauts ibères. Les hommes de Vincent Collet ont encore beaucoup de travail à accomplir avant le début de l'EuroBasket 2011.
Le fil du match
1er quart-temps
La France ouvre le score sur un joli pick'n roll conclu par le capitaine Boris Diaw. Malgré les 4,30 m des frères Gasol dans la peinture espagnole, les Bleus insistent sur leur jeu intérieur en ce début de match et Ronny Turiaf est particulièrement sollicité. Chez les Ibères, c'est de l'extérieur que les points tombent alors que le duo Navarro-Calderon fait parler la poudre de loin. Après 5 minutes de jeu, les hommes de Vincent Collet sont distancés (16-4). L'adresse des Français est en berne tandis que les Espagnols sont en feu à l'image de Pau Gasol qui inscrit également un panier derrière l'arc. L'entrée en jeu de Florent Pietrus stimule la défense tricolore qui hibernait jusque là et Parker et les siens refont une partie de leur retard. A la fin du premier quart-temps, la Roja compte néanmoins 11 longueurs d'avance (24-13).
2e quart-temps
Même sans réussite, en attaque, les Bleus sont en place. C'est plutôt du côté de la défense que la France prend l'eau, pas assez rigoureuse sur l'alternance des shoots lointains et des pénétrations plein axe proposée par les Espagnols. Pour ne rien arranger, les Français multiplient les pertes de balle, ce qui offre de trop nombreuses occasions aux hommes de Sergio Scariolo qui font le show et divertissent leurs public, à l'image de Ricky Rubio qui tente un dribble impossible ou de Pau Gasol qui enchaîne alley-oop et dunk. A la mi-temps, le score est sans appel (45-21) et l'Équipe de France doit absolument se reprendre dans les vingt minutes restantes si elle veut offrir plus que le jeu très brouillon proposé jusque là.
3e quart-tempsAprès la pause, Vincent Collet aligne Boris Diaw au poste 3 et la peinture tricolore prend quelques centimètres avec l'association Turiaf-Noah. Nicolas Batum, passé à côté de son sujet ce soir, est touché au menton après une chute à la 24e minute. Sur le terrain, l'hémorragie continue dans le camp français même si Tony Parker apporte un peu d'oxygène à mi-distance. Il est d'ailleurs bien le seul à avoir réussi à régler à peu près la mire, le cercle se refusant systématiquement à ses coéquipiers. Devant ce manque d'adresse, les Espagnols ne sont pas dupes évidemment et la défense ibères devient de plus en plus resserrée et compacte au fur et à mesure que les minutes s’égrènent. A la demi-heure de jeu, les Français bien mal en point (60-38).
4e quart-temps
Sauver la face, telle est la mission des Bleus pour les 10 dernières minutes. Felipe Reyes et les siens n'entendent pas faciliter le job de leurs adversaires et la souffrance se poursuit. Nicolas Batum, rentré l'espace de quelques secondes, ressort avec le menton en sang à nouveau. Mauvaise soirée pour le Blazer. Les trop nombreuses approximations côté tricolore sont autant de cadeaux dont les Espagnols n'avaient pas franchement besoin dans cette rencontre. Sous le cercle, Serge Ibaka pilonne la France qui s'enfonce encore un peu plus. Mickaël Gélabale, très agressif, surnage un peu dans le marasme ambiant mais c'est une bien triste soirée qui se termine à Almeria pour l'Équipe de France. Score final : 77-53.
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Espagne vs. France : 77-53 (24-13 ; 21-8 ; 25-17 ; 17-15)
Palacio Municipal de los Juegos Mediterraneos, Almeria, Espagne - 4 000 spectateurs
ESPAGNE – P. Gasol (19) ; Fernandez (-) ; Rubio (2) ; Navarro (9) ; Calderon (3) ; Reyes (6) ; Claver (8) ; San Emeterio (-) ; Llull (4) ; M. Gasol (7) ; Ibaka (9) ; Suarez (3) ; Martinez (2) ; Sada (5) ; Rey (-).
Entraîneur : S. Scariolo.
FRANCE – Noah (6) ; Batum (-) ; Diot (-) ; Albicy (-) ; Parker (15) ; Traoré (-) ; F. Pietrus (5) ; De Colo (2) ; Diaw (6) ; Turiaf (10) ; Gélabale (9) ; M'Baye (-) ; Séraphin (-) ; Kahudi (-).
Entraîneur : V. Collet.
Arbitres : Perez Niz, Perea, Morales
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Boris Diaw : "On n'a pas bien commencé le match, on n'a pas été agressif dès le début et les Espagnols en ont profité. Ils étaient dans une certaine euphorie, c'est compréhensible, c'était leur premier match de préparation. Nous avons manqué de rythme et le fait que les Espagnols prennent l'avantage dès le début nous a fait déjoué offensivement. En défense, nous n'avons pas réussi à les empêcher de développer leur jeu. Une fois qu'ils ont commencé à mettre des paniers, tous les joueurs s'y sont mis."
Florent Pietrus : "On savait que cette équipe espagnole était très forte. Notre problème aujourd’hui ce n'était pas l'attaque, c'était clairement la défense. Nous sommes peut-être un peu en retard offensivement sur nos adversaires aujourd'hui mais c'est de l'autre côté du terrain que nous avons le plus à rattraper parce que le plus gros problème aujourd'hui était notre manque d'agressivité défensive. Nous avons laissé jouer l'Espagne ce soir et étant donné leur force à l'intérieur comme à l'extérieur, nous ne pouvions espérer un résultat meilleur que celui-ci. Si nous voulons viser haut dans cet Euro, il nous faudra rectifier le tir dès le premier entraînement à Paris samedi."
Kévin Séraphin : "En première mi-temps, nous n'étions clairement pas prêts à jouer. Lorsque l'on s'est réveillé en deuxième mi-temps, les Espagnols avaient déjà 20 points d'avance et ce n'était vraiment pas évident de rattraper notre retard. Sur des matches comme celui-ci, il faut être prêt à aller à la guerre, il ne faut pas faire de cadeau, il n'y a pas de pitié à avoir. Dès que les arbitres ne regardaient pas ce soir, nous prenions des coups. Mais ça doit nous servir de leçon et il faut apprendre de cette défaite."
Vincent Collet : "On ne peut pas jouer l'Espagne sans combattre et en première mi-temps nous n'étions pas préparés au combat que l'Espagne allait nous proposer. Nous avons pris du retard sur beaucoup d'aspects du jeu et en plus, nous n'avions vraiment pas beaucoup de réussite offensive. Même lorsque nous avions des actions correctes, nous ne les concrétisions pas. L'écart a donc très vite grandi. Nous manquions d'agressivité et de placement dans ce domaine. Offensivement, le manque de réussite a fait changer notre façon de jouer, au lieu de continuer à être patients et de chercher les petites ouvertures, nous avons commencé à jouer en première intention et là c'est devenu vraiment compliqué.
"En deuxième mi-temps, on a un peu réagi mais malgré tout, il nous manque encore beaucoup de choses pour être à la hauteur de cette magnifique équipe espagnole."
"Florent Pietrus a été exemplaire ce soir et nous a permis de revenir un peu au score, surtout en deuxième mi-temps où c'était un peu mieux défensivement."
"Comme les Espagnols ont joué avec deux joueurs très grands dans la raquette, j'ai essayé d'aligner un cinq assez grand en associant Ronny Turiaf et Joakim Noah dans la peinture et en décalant Boris Diaw au poste 3. Ce n'était pas un mauvais passage, je trouve qu'on a fait des choses intéressantes à ce moment là."
"Ce match va forcément nous servir, il nous montre que le niveau de l'Euro est très relevé et nous donne des indications sur les choses qu'il nous faut retravailler. Les Espagnols jouent les yeux fermés, ils sont très sûrs de leur basket. J'attendais une très grosse opposition ce soir, j'ai été servi au delà de mes espérances, j'espérais vraiment que l'on résisterait un peu mieux mais notre mauvaise entame nous a trop handicapés. Nous avons tellement raté au début qu'après c'était trop dur."
