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Eurobasket 2005 masculin

Le coup de poignard

24/09/2005
<P>A l’issue d’un combat d’une incroyable intensité la Grèce s’est qualifiée pour la finale de l’Euro grâce à un shoot à trois-points au buzzer de Dimitrios Diamantidis (67-66). La France jouera pour le bronze demain à 18h00 face à l'Espagne.</P>&#13; <P><EM>Photo : Toute la détresse de Rigaudeau (Photo FFBB/Stadium/Bellenger)</EM></P>

Depuis le début de l’Euro, la France a pris l’habitude d’évoluer dans un environnement hostile. C’est le cas à nouveau en demi-finale avec plusieurs milliers de supporteurs grecs débarqués dans la nuit pour soutenir les leurs. Pour ne pas connaître le même traitement que lors du match de poule, Antoine Rigaudeau tente de pousser la balle pour prendre en défaut la défense placée des Grecs. Un exercice difficile tant le repli des hommes de Yannakis est efficace. Les Bleus butent contre un mur tandis que Lazaros Papadopoulos enfonce son vis-à-vis près du cercle (7-2, 4e). Un sentiment de déjà-vu traverse l’échine des fans français. Mais quelques pénétrations bien senties et l’activité de Florent Pietrus provoquent un 10-2 libérateur (9-12, 8e). Pas de quoi perturber des Hellènes sûrs de leur force et qui répondent par un 7-0. Tony Parker trouve le chemin du cercle pour terminer le quart-temps mais la bataille s’annonce rude (16-14, 10e).



Le meneur des Spurs n’a plus rien à voir avec le joueur fatigué de la première semaine. Ses jambes sont là et sont teardrop, petit shoot en cloche, également. Il agresse, attaque, provoque des fautes et fait repasser la France en tête (19-20, 12e). La suite est moins reluisante. Balles perdues, fautes offensives, pendant de longues minutes l’attaque bleue balbutie tandis que les intérieurs adverses se régalent près du cercle. Mais Parker veille et ses raids solitaires font systématiquement mouche. Mieux même, il frappe à 6,25 m au buzzer de la mi-temps et la France est devant en rentrant aux vestiaires (29-30).



Dans le troisième quart-temps les amateurs de beau jeu ne sont pas prêts de trouver leur compte. Papadopoulos continue son travail de sape et après Frédéric Weis, Cyril Julian doit rejoindre le banc avec trois fautes. Après cinq minutes de jeu, l’issue de cette demi-finale version guerre de tranchées est toujours aussi indécise (36-36). Chaque panier doit être marqué aux forceps et dans ces circonstances, les shoots à trois-points réussis de Mickaël Pietrus, Boris Diaw puis Mickaël Gélabale sont comme des bouffées d’air frais face aux lancers-francs de Grecs qui ont su user de leur physique pour provoquer les fautes. Après dix minutes, rien n’a bougé (44-45, 30e).



Les fautes des Grecs sont de plus en plus dures. Les joueurs français goûtent chacun à leur tour à la dureté du parquet de la Belgrade Arena. En cinq minutes, les deux équipes marque un seul panier (47-46, 35e). Tony Parker fait alors son retour. Mais ce sont les ailiers qui débloquent la situation. Gélabale puis Diaw trouvent l’ouverture : 47-50. L’ailier des Suns est décisif. Il décoche un tir à 6,25 m puis sert superbement Florent Pietrus (49-55, 37e). A 1’12 du buzzer Tony Parker prend ses responsabilités et expédie un shoot longue distance qui brise le cœur des supporteurs grecs (51-58). Mais d’erreurs défensives en lancers-francs manqués, les Bleus se font très peur. A +4 et 30 secondes au chrono, la balle sort en touche pour la Grèce sur une mauvaise remise en jeu. Dunk de Papadopoulos. Parker est envoyé sur la ligne : 2 sur 2. Papaloukas pénètre et marque. 62-64, 14 secondes à jouer et faute sur Rigaudeau : 1 sur 2. Le concours de lancers-francs est lancé et à ce petit jeu Antoine Rigaudeau ne convertit qu’un tir sur deux et Diamantidis assassine la France au buzzer : 67-66, la finale s’envole.



Grèce bat France  67-66
France :
Rigaudeau (6), Gélabale (7), Diaw (14), F.Pietrus (8), Weis (1) puis Schmitt (2), M.Pietrus (6), Julian (2), Parker (20).
Grèce : Diamantidis (7), Hatzivrettas (3), Fotsis (4), Kakiouzis (3), Papadopoulos (13) puis Papaloukas (2), Spanoulis (-), Zisis (11), Dikoudis (14), Tsartsaris (-).



Claude Bergeaud : "J’ai dit à mes joueurs de sortir la tête haute et de regarder les gens droit dans les yeux comme quand on est fier d’avoir fait quelque chose de grand. Tout cela en pensant à ce qui suit car il y a un beau match demain. Il ne faut pas tomber dans la sinistrose. Au contraire, il faut progresser sur ces choses-là. Aujourd’hui, nous sommes tellement heureux d’être là que la déception est à la hauteur de l’espoir que l’on avait. Il faut savoir rebondir. Stockholm (Euro 2003) a été une expérience. Et il faut apprendre de ces choses-là dans des compétitions aussi serrées. Ce soir, c’est une expérience magnifique. Et ne l’oublions pas, dimanche dernier, nous étions où ? Dimanche soir il y a un magnifique truc à faire car que l’on soit premier ou troisième, quand on est sur un podium on se baisse pour recevoir une médaille autour du cou. J’espère que l’on ne baissera pas la tête pendant le match, mais après, pour recevoir le bronze."



Demi-finale
Espagne bat Allemagne 74-73
C’est sur un rythme bien plus enlevé que s’est disputée la deuxième demi-finale. Ceci grâce à une équipe d’Espagne qui tourne depuis le début de l’Euro à plus de 95 points de moyenne. Une avalanche de paniers difficile à contenir pour l’Allemagne. L’écart se creuse donc rapidement (21-30, 15e) d’autant plus que Dirk Nowitzki n’a pas l’impact des matches précédents (5 pts à 2/7). Mais comme la veille face à la Slovénie, les Allemands affichent une réussite extérieure particulièrement impressionnante et leur bombardement à trois-points les recoller à la faveur d’un 13-5 (34-35, 20e). Navarro en délicatesse avec son shoot, c’est Fran Vazquez qui alimente le scoring chez les Ibères. Alors que l’on pense la Mannschaft sur le point de craquer (39-48, 25e), Nowitzki aligne quelques shoots impossibles pour ménager le suspense (54-57, 30e). Et quand l’extraterrestre des Mavs se déchaîne à l’entame du money time le sort de la rencontre semble jeté (68-59, 35e). Mais dans les deux dernières minutes, l’Allemagne oublie quelque peu de servir sa star et plusieurs balles perdues permettent à l’autre candidat au titre de MVP de la compétition, Juan-Carlos Navarro, de ramener les siens (72-71, 40e). Navarro pénètre et marque puis Nowitzki lui répond à 4 secondes de la fin (74-73). Calderon tente un dernier shoot. Manqué. L’Allemagne est en finale face à la Grèce pour la plus inattendue des finales.



Match de classement
Slovénie bat Croatie 89-80
La Croatie qui se voyait déjà en demi-finale aura tout perdu en moins de 24 heures. Encore sous le choc de leur défaite la veille contre l’Espagne et des décisions arbitrales litigieuses ayant accompagné la rencontre (49 lancers à 12 !), les hommes de Neven Spahija devaient en plus se passer de deux titulaires, Mario Kasun et Zoran Planinic, blessés. Les Slovènes, de nouveau soutenus par un public nombreux, ont fait valoir leur profondeur de banc avec six joueurs à 10 points et plus dont l’invité surprise Aleksandar Capin (14 pts), viré de Gravelines cette saison, dont les tirs à trois-points ont fait la différence. Les stars NBA que sont Bostjan Nachbar (Hornets), Radoslav Nesterovic (Spurs) et Primoz Brezec (Bobcats) pouvaient laisser exploser leur joie : pour la première fois de son histoire, la Slovénie participera au Championnat du Monde.



Sur place à Belgrade (Serbie-Monténégro), Julien GUERINEAU (FFBB)