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EdF Masc. Euro 2005

Le jour d’après

21/09/2005
48 heures après avoir éliminé les Champions du Monde serbes, la France s’attaque à la Lituanie, Championne d’Europe en titre, en quarts de finale de l’Euro (jeudi, 20h30). Un nouveau défi abordé avec une confiance retrouvée.<BR><BR><EM>Photo : Claude Bergeaud tout sourire au point presse (Photo FFBB/Stadium/Bellenger)</EM>

Le programme du championnat d’Europe est ainsi fait que la France n’a pas vraiment eu le loisir de fêter sa victoire contre la Serbie, Championne du Monde. Tout juste a-t-elle eu le temps de savourer son voyage Novi Sad-Belgrade qui ne l’a pas amené vers l’aéroport de la ville pour un retour prématuré en France, mais vers l’hôtel Intercontinental où les Bleus ont repris leurs quartiers mercredi matin. "Ce matin, j’étais au fond du car et très content", plaisantait d’ailleurs Mickaël Pietrus. Même les joueurs n’ayant pas pris part à la rencontre face à la Serbie arboraient un large sourire lors du point presse. "J’étais content pour la France du basket. Ce qu’on a fait est énorme. Nous sommes entrés dans les livres d’histoire", s’enthousiasmait Sacha Giffa. "On cherchait un match référence, on l’a." Le nouvel intérieur de Strasbourg a cependant insisté sur la démonstration de joie mesurée de l’équipe, consciente que les échéances les plus importantes sont à venir dans la superbe Belgrade Arena : "Nous n’avons rien changé à notre routine même s’il a été dur de s’endormir. On pourra se relâcher une fois nos premier objectifs atteints."



C’est donc une Équipe de France ragaillardie mais qui n’a pas oublié quelle était sa situation à l’issue de la phase de poule qui se prépare pour les quarts de finale. "Tout le monde va imaginer la France au-dessus de ce qu’elle est réellement. Ce n’est pas en quarante minutes que la France a pu tout changer. Elle a simplement recollé quelques morceaux de son jeu", a souligné Claude Bergeaud. Sans tomber dans un optimisme béât, il est clair que le succès historique de mardi soir marque un tournant dans l’Euro. "Cette victoire nous donne une nouvelle énergie sur le plan mental. On se dit qu’il ne faut pas gâcher ça sinon les gens vont penser qu’il s’agit d’un accident", estime Tony Parker qui a retrouvé ses sensations en sortant du banc lors des barrages.



Jeudi soir, en quarts de finale, c’est une Lituanie new-look que s’apprêtent à affronter les Bleus. Huit champions d’Europe 2003 sont en effet absents dont la star Sarunas Jasikevicius, désireux de préparer au mieux son arrivée en NBA avec les Indiana Pacers, et celui qui est sans doute le meilleur shooteur du Monde, Arvydas Macijauskas, blessé. Le coach Antanas Sireika a donc dû faire avec les moyens du bord pour composer une formation jeune (moins de 25 ans de moyenne d’âge) et très couleur locale : huit éléments évoluent en Lituanie dans les deux clubs phares du pays, Lietuvos rytas Vilnius, vainqueur de l’ULEB Cup et le Zalgiris Kaunas.



Mais même avec cette équipe B, les Baltes ont survolé le premier tour contre la Turquie (+12), la Croatie (+18) et la Bulgarie (+13). "C’est une équipe dont l’identité de jeu est vraiment reconnue", estime Claude Bergeaud. "Une identité lituanienne basée sur l’adresse extérieure et qui se retrouve également chez les intérieurs capables de s’écarter. De plus, ils jouent ensemble les yeux fermés." Deuxième attaque du tournoi la Lituanie est tout simplement l’équipe la plus adroite aux tirs, à trois-points et aux lancers-francs ! La défense de zone si efficace utilisée par les Français contre la Serbie ne sera donc peut-être pas d’actualité lors du quart de finale. Avec des meneurs sans grand génie la Lituanie s’appuie sur un collectif remarquable où se distinguent Ramunas Siskauskas (16,7 pts et 76,9% de réussite à 6,25 m !) et les jumeaux Lavrinovic (2,10 m) qui ont définitivement laissé derrière eux leurs années de prison pour une sombre histoire de viol. Attention également à Simas Jasaitis, révélation de cet Euro 2005 jusqu’à présent (12,3 pts). "Je vais en faire rire certains mais cette équipe est sans doute plus forte que la Serbie", conclut Claude Bergeaud.



Sur place à Belgrade (Serbie-Monténégro), Julien GUERINEAU (FFBB)