Le jour daprès
Le programme du championnat dEurope est ainsi fait que la France na pas vraiment eu le loisir de fêter sa victoire contre la Serbie, Championne du Monde. Tout juste a-t-elle eu le temps de savourer son voyage Novi Sad-Belgrade qui ne la pas amené vers laéroport de la ville pour un retour prématuré en France, mais vers lhôtel Intercontinental où les Bleus ont repris leurs quartiers mercredi matin. "Ce matin, jétais au fond du car et très content", plaisantait dailleurs Mickaël Pietrus. Même les joueurs nayant pas pris part à la rencontre face à la Serbie arboraient un large sourire lors du point presse. "Jétais content pour la France du basket. Ce quon a fait est énorme. Nous sommes entrés dans les livres dhistoire", senthousiasmait Sacha Giffa. "On cherchait un match référence, on la." Le nouvel intérieur de Strasbourg a cependant insisté sur la démonstration de joie mesurée de léquipe, consciente que les échéances les plus importantes sont à venir dans la superbe Belgrade Arena : "Nous navons rien changé à notre routine même sil a été dur de sendormir. On pourra se relâcher une fois nos premier objectifs atteints."
Cest donc une Équipe de France ragaillardie mais qui na pas oublié quelle était sa situation à lissue de la phase de poule qui se prépare pour les quarts de finale. "Tout le monde va imaginer la France au-dessus de ce quelle est réellement. Ce nest pas en quarante minutes que la France a pu tout changer. Elle a simplement recollé quelques morceaux de son jeu", a souligné Claude Bergeaud. Sans tomber dans un optimisme béât, il est clair que le succès historique de mardi soir marque un tournant dans lEuro. "Cette victoire nous donne une nouvelle énergie sur le plan mental. On se dit quil ne faut pas gâcher ça sinon les gens vont penser quil sagit dun accident", estime Tony Parker qui a retrouvé ses sensations en sortant du banc lors des barrages.
Jeudi soir, en quarts de finale, cest une Lituanie new-look que sapprêtent à affronter les Bleus. Huit champions dEurope 2003 sont en effet absents dont la star Sarunas Jasikevicius, désireux de préparer au mieux son arrivée en NBA avec les Indiana Pacers, et celui qui est sans doute le meilleur shooteur du Monde, Arvydas Macijauskas, blessé. Le coach Antanas Sireika a donc dû faire avec les moyens du bord pour composer une formation jeune (moins de 25 ans de moyenne dâge) et très couleur locale : huit éléments évoluent en Lituanie dans les deux clubs phares du pays, Lietuvos rytas Vilnius, vainqueur de lULEB Cup et le Zalgiris Kaunas.
Mais même avec cette équipe B, les Baltes ont survolé le premier tour contre la Turquie (+12), la Croatie (+18) et la Bulgarie (+13). "Cest une équipe dont lidentité de jeu est vraiment reconnue", estime Claude Bergeaud. "Une identité lituanienne basée sur ladresse extérieure et qui se retrouve également chez les intérieurs capables de sécarter. De plus, ils jouent ensemble les yeux fermés." Deuxième attaque du tournoi la Lituanie est tout simplement léquipe la plus adroite aux tirs, à trois-points et aux lancers-francs ! La défense de zone si efficace utilisée par les Français contre la Serbie ne sera donc peut-être pas dactualité lors du quart de finale. Avec des meneurs sans grand génie la Lituanie sappuie sur un collectif remarquable où se distinguent Ramunas Siskauskas (16,7 pts et 76,9% de réussite à 6,25 m !) et les jumeaux Lavrinovic (2,10 m) qui ont définitivement laissé derrière eux leurs années de prison pour une sombre histoire de viol. Attention également à Simas Jasaitis, révélation de cet Euro 2005 jusquà présent (12,3 pts). "Je vais en faire rire certains mais cette équipe est sans doute plus forte que la Serbie", conclut Claude Bergeaud.
Sur place à Belgrade (Serbie-Monténégro), Julien GUERINEAU (FFBB)