Le jour daprès
Les bonnes intentions à l’épreuve du terrain. C’est le scenario des deux matches de classement qui attendent l’Equipe de France à Katowice. Les joueurs ont promis de ne rien lâcher, de rester groupés mais les belles paroles ne pèsent bien souvent plus grand-chose face à la froide réalité de rencontres dépourvues du sel de la lutte pour les médailles. "Nous sommes en décalage entre l’objectif de base qui était aller à l’Euro puis se qualifier au Mondial et celui que petit à petit les joueurs s’étaient créés, c'est-à-dire aller sur le podium", reconnaît aisément Vincent Collet. "On a travaillé dur depuis deux mois. On a fait des progrès. Si nous voulons les valider il faut se qualifier au Mondial. Pour refaire surface au plus haut niveau il est indispensable de participer à tous les évènements, chaque année."
Mais comment éviter le renoncement et remobiliser des joueurs clairement meurtris sans doute plus par le déroulement de la compétition que par le match face à l’Espagne, clairement gagné par la meilleure équipe ? "Cela passe par la communication, le mental, ce que le staff peut dégager de positif", estime Vincent Collet. "Mais le discours du coach dans ces moment-là, c’est l’appropriation qu’ils vont s’en faire. Je le sais, je l’ai déjà vécu."
Face à eux les Français retrouveront une Turquie sonnée après sa défaite contre la Grèce et qui, de plus, a déjà son billet en poche pour le Mondial en tant que pays organisateur. Une perspective qui ne réjouit pas forcément l’entraîneur des Bleus. "J’aimerais retrouver la Grèce. C’est un peu à cause d’eux si nous sommes là", espérait-t-il avant la rencontre. Il faudra s’adapter face à une formation dont la taille (six joueurs à plus de 2,07 m) sera une nouvelle fois une des principales problématiques à gérer.
Des centimètres et un vrai collectif travaillé depuis plusieurs années par l’ancien technicien de l’ASVEL, Boscia Tanjevic. Un coach qui ne semblait même pas savoir, lors de la conférence de presse suivant son quart de finale, qu’il allait affronter la France. "La France, c’est vrai ? Je pensais que c’était la Russie…. Ce sera la guerre alors", a-t-il glissé à notre confrère de L’Equipe Arnaud Lecomte.
Un détachement et l’assurance d’être du Mondial l’an prochain qui ne convainquent guère Vincent Collet : "Il y a un an aussi, ils avaient leur qualification à l’Euro en poche. On voit ce que cela a donné." Une référence à la victoire turque à Limoges qui avait poussé la France vers les repêchages. Une source suffisante de motivation ?
Les quarts de finale
Grèce bat Turquie 76-74
La Grèce sait perdre les matches quand il faut. Mais elle sait surtout les gagner quand il le faut. Elle en a fait une éclatante démonstration face à une Turquie qui comptait six points d’avance à deux minutes de la fin, le moment qu’avait choisi un Türkoglu catastrophique pour sortir plusieurs tirs impossibles. Mais comme souvent les Hellènes ne paniquaient pas et sur un tir à trois-points de Georgios Printezis, c’est eux qui reprenaient l’avantage 65-63 avant qu’Ender Arslan n’envoie le match en prolongation d’une pénétration au buzzer. Cinq minutes supplémentaires dominées par la Grèce même si Arslan aura une nouvelle fois le tir de la victoire au bout des doigts. Les Grecs disputeront face à l’Espagne leur troisième demi-finale consécutive dans un Euro.
Slovénie bat Croatie 67-65
Héroïque Slovénie. Monumental Erazem Lorberk. Et déroutante Croatie. A +13 et la balle en main les Croates avaient toutes les cartes en main pour tuer la rencontre avant la mi-temps. Mais une technique totalement inutile de Marko Popovic leur coûta cinq points cruciaux. Dans la foulée la Slovénie signe un surréaliste 14-3 dans le troisième quart-temps dans le sillage d'un Lorbek proche de la perfection : 27 points à 10/13 et 8 rebonds pour maintenir à flot une équipe décimée par les blessures et aux rotations réduites à leur plus simple expression. Lorbek a ainsi passé 39 minutes sur le parquet tandis que Jaka Lakovic n'a pas soufflé une seconde. Mais le jeu en vaut la chandelle puisque pour la première fois depuis son indépendance, la Slovénie est dans le dernier carré de l'Euro.
Les demi-finales
Espagne-Grèce
Serbie-Slovénie