Les Lions domptés à Liévin
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Le fil du match
1e quart-temps
La France lance le match de la plus belle des manières, en faisant le show. Sur une touche, Mickaël Gélabale envoie Nicolas Batum directement au alley-oop. Axel Hervelle, touché au genou sur un rebond offensif, est évacué du terrain dès la première minute de jeu. Triste nouvelle pour la Belgique, qui en plus est prise à la gorge d'entrée par Tony Parker et ses coéquipiers. Le premier panier des Lions n'arrive qu'à la cinquième minute par Christophe Béghin, alors que les Tricolores ont fait un premier break (11-2). Batum et Diaw se partagent les points, Tony Parker et Nando de Colo se chargent de distiller les passes décisives. Tout roule pour la maison bleue et visiblement, le scénario de la veille face à la Bosnie ne se reproduira pas. Après huit minutes de jeu et alors que le score est sans appel (23-6), Vincent Collet a déjà presque fait jouer la totalité de son effectif et seuls Traoré et Tchicamboud attendent encore leur tour. Lorsque la sirène de fin de ce premier quart-temps retentit, le match semble déjà plié (28-6) tant la France est au-dessus de son adversaire du soir.
2e quart-temps
L'Équipe de France maintient sa défense tout-terrain malgré la physionomie du match, comme pour montrer que le combat dans lequel s'engagent Batum et les siens à l'EuroBasket sera sans pitié, de la première à la 40e minute, et qu'aucun opposant ne devra compter sur une baisse de régime défensive, quoi qu'il arrive. Ali Traoré et Steed Tchicamboud ont enfin le droit de participer à la belle fête de Liévin, sous les yeux du cinq majeur tricolore évidemment préservé par Vincent Collet. L'ailier belge Jonathan Tabu parvient enfin à trouver le chemin du cercle mais le duo Parker-Noah répond immédiatement en envoyant un nouveau alley-oop qui fait rugir le public liévinois (35-11, 15e). La soirée est compliquée pour Thomas Van Den Spiegel, pris en étau par les intérieurs français. Seul Béghin surnage un peu du côté belge. L'adresse en conclusion des pick'n rolls de l'intérieur de Charleroi étant la seule chose qui ait réussi à passer à travers la muraille bleue en première mi-temps. Au moment de regagner les vestiaires, le score est toujours fleuve (35-19) et la suite s'annonce bien compliquée pour Eddy Castels et ses hommes.
3e quart-temps
Au retour des vestiaires, la France remet un coup d'accélérateur d'entrée. Un nouveau alley-oop Parker-Batum fait se lever les 5 200 personnes du Stade couvert de Liévin. La défense est toujours aussi oppressante. A la 27e minute, Nicolas Batum frappe encore, à deux reprises, sur des dunks en très haute altitude. Le match, très agréable à regarder, est à sens unique et les contre-attaques tricolores sont autant de coup de massues qui assénées aux lions belges. La barre des 30 points est passée quelques secondes avant la fin du troisième quart-temps (61-31).
4e quart-temps
Que faire quand l'avance de l'adversaire est définitivement trop grande pour être rattrapée et qu'il reste dix minutes à jouer ? Pas grand chose à vrai dire, à part attendre que le calvaire se termine enfin. Alors que la France s'évertue à maintenir les Belges à trente points, Guy Muya et ses coéquipiers assistent impuissants au spectacle. Le banc français et notamment Charles Kahudi, Andrew Albicy et Kévin Séraphin est à l'ouvrage en fin de match. Le nouveau meneur du BCM Gravelines-Dunkerque délivre une passe magnifique à Traoré sur une des dernières actions de la rencontre. Enfin, le coup de sifflet final met un terme à l'agonie de la Belgique : 74-44.
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BELGIQUE - Moors (-) ; Van Rossom (8) ; Beghin (13) ; Hervelle (-) ; Oveneke (-) ; Tabu-Eboma (2) ; Lauwers (-) ; Muya (4) ; Faison (4) ; De Zeeuw (6) ; Vanden Spiegel (7) ; Steinbach (). Entraîneur : E. Castels.
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Boris Diaw : "On voulait finir fort à la maison et avec de la confiance avant d'entamer l'Euro. Nous avons mené le match du début à la fin et c'est vraiment intéressant de voir que nous avons fait un match entier avant d'attaquer le Championnat d'Europe."
"On sent vraiment dans le groupe une impatience à commencer la compétition. Ca a été une longue préparation, nous avons beaucoup travaillé et il nous tarde de débuter ce premier match face à la Lettonie.Ensuite, ce sera un marathon aussi, avec de nombreux matches à jouer. Mais nous sommes très pressés de récolter les fruits de notre travail."
"Nous avons eu des expériences diverses au cours des précédentes campagnes : des préparations où nous survolions les matches, même contre les grosses équipes, d'autres où nous avions tout perdu et c'était complètement différent en compétition derrière. Il n'y a pas vraiment de vérité par rapport à ça."
"Au delà du résultat, des victoires et des défaites, ce que je retiens, c'est le travail que nous avons effectué pendant ces matches de préparation que je retiens. Aujourd'hui, nous sommes assez contents de la préparation qu'on a fait."
"Même si nous avons été assez constants au niveau de l'effectif ces deux dernières années, les joueurs ont évolué, leur façon de jouer aussi et donc forcément il faut apprendre à se redécouvrir. Il y a des petits automatismes à retrouver et c'est ce qu'on a essayé de faire tout au long de la préparation."
"Je suis sûr qu'on peut encore monter en régime, on a vraiment cette volonté de se sacrifier pour les autres et pour le résultat collectif."
Nicolas Batum : "Même si nous avons encore deux ou trois petites choses à régler dans les quelques entraînements qui nous restent, nous étions bien ce soir. La partie que nous avons faite était intéressante. En défense, nous avons encore élevé notre niveau de jeu. En attaque, on a été plus fluide même si on a eu quelques difficultés sur leur zone en fin de première mi-temps."
"Je suis derrière les grands. C'est l'équipe de Tony, de Boris, de Florent, de Ronny. Moi je suis derrière eux, je suis le soldat qui va les aider à enfin conquérir cette médaille et cette qualification aux JO. Je suis là pour apporter ce que je peux, si je dois apporter de la défense, je le ferai. En attaque, j'apporterai des points, des coupes, du tir à trois points. Je ne suis pas un leader dans cette équipe, mon but c'est d'aider les cadres."
Vincent Collet : "La préparation était globalement satisfaisante. Nous avons eu d'avantage de temps pour travailler, physiquement notamment. Nous avons eu plus de matches et c'est important car en termes de complicité et d'alchimie, jouer ensemble est important. On commence à gagner en surface de jeu, on joue plus large. Malgré tout, c'est encore insuffisant et c'est là-dessus que nous devons encore travailler pendant les quelques entraînements qui restent. Si je dois retenir quelque chose de positif, c'est le sérieux affiché lors de ces derniers matches. Il n'y a aucune garantie au momet d'aborder un Euro mais si l'on doit en avoir une, c'est cette constance dans les intentions."
"Nous allons jouer les premiers matches de l'Euro pour les gagner bien sûr, mais nous tenterons aussi de progresser encore. Les matches du premier tour, à la condition qu'on les réussisse et qu'on gagne, vont nous aider à être encore plus performant. Ce qui m'a plu pendant cette préparation, c'est que les joueurs étaient réceptifs à l'idée de progresser et d'avancer. L'objectif pour nous est d'aller encore plus loin. On sait qu'on a un niveau intéressant, mais pour aller le plus haut possible, il faudra faire encore plus. Il nous manque encore des choses, d'autant qu'on va jouer des équipes plus redoutables à l'Euro."
"Nous évaluerons nos progrès face à des défenses plus solides. Dès le premier jour de l'Euro, la Lettonie va jeter toutes ses forces devant son public. Toute la salle va être lettone. Nous devrons aborder ce match le mieux possible et continuer à monter en puissance. Pour moi, c'est la clé de notre Euro. Il va falloir d'entrée de jeu répondre présent. Après, je n'ai pas de crainte particulière non plus parce que je sais que mon groupe est très déterminé."
"Cet Euro va être long et s'il est important de bien y rentrer, je pense qu'il faut surtout faire preuve de constance. Si nous sommes respectueux de notre identité à l'Euro, nous aurons des arguments à faire valoir."