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Eurobasket 2005 masculin

L’heure de la revanche

23/09/2005
<P>Son premier objectif atteint avec la qualification au Mondial, la France aborde l’esprit libéré sa demi-finale contre la Grèce et rêve de revanche après la leçon subie il y a une semaine en poule.<BR><BR><EM>Photo : Tony Parker devra poursuivre sur sa lancée pour propulser les Bleus en finale (FFBB/Stadium/Bellenger)</EM></P>

C’est le cœur léger et le sourire aux lèvres que les Bleus ont effectué leur traditionnel point-presse vendredi matin. La qualification en demi-finale a d’ailleurs provoqué quelques arrivées supplémentaires de grands médias nationaux. Pour la troisième fois en quatre championnats d’Europe, la France figure dans le dernier carré continental. Une superbe constance au plus haut-niveau et qui s’accompagne d’une belle récompense : une place au Mondial 2006. Un rendez-vous planétaire que les Bleus n’avaient plus fréquenté depuis l’édition 1986, en Espagne. "On va au Mondial. Cela fait 20 ans qu’on attendait ça. Aller au Japon dans un Boeing, en première classe et manger des sushis, c’est quand même quelque chose de beau. Et on ne va pas s’arrêter là", plaisantait un Mickaël Pietrus plus endiablé que jamais.



Mais en attendant de rejoindre le pays du Soleil levant, la France a des comptes à régler. En ouverture du Championnat d’Europe, elle avait été balayée par la Grèce (64-50), l’écart final ne reflétant pas totalement la domination des Hellènes sur la rencontre. "Ce premier match, ce n’était pas la vraie Équipe de France", insiste toutefois Boris Diaw. Depuis, la confiance est revenue avec l’élimination du Champion du Monde (Serbie) puis du Champion d’Europe (Lituanie) et les Tricolores ont haussé leur niveau défensif au point de détruire totalement le fabuleux jeu collectif des Baltes en quarts. "Aujourd’hui nous sommes en demi-finale. Nous sommes vivants et c’est le plus important", remarque Antoine Rigaudeau, chef de file d’un groupe transfiguré.



Samedi soir, à 18h00, c’est un véritable combat qui attend la France. "La Grèce est très forte dans ce type de match et son style de jeu ne nous convient pas obligatoirement. Leur mental est impressionnant : ils savent où ils veulent aller et comment", prévient Rigaudeau. Si Claude Bergeaud et ses troupes ont impressionné défensivement, ils vont trouver à qui parler avec les Grecs. Le bloc coaché par le légendaire Panagiotis Yannakis, champion d’Europe 1987, est tout simplement numéro un du tournoi dans ce domaine : 58,0 points encaissés par match ! Une machine à faire déjouer l’adversaire qui avait démontré toute sa puissance lors du premier face à face avec la France. "Ils gèlent le jeu et contrôlent le rythme. Et dans ce domaine, ce sont des experts", explique Claude Bergeaud. "Leur collectif est très en place et cette équipe présente une expérience et une maestria de top niveau européen. Ils savent user et abuser de leur vice pour déstabiliser émotionnellement l’adversaire."



Contrairement à la Lituanie hier, où les Bleus avaient clairement ciblé le meilleur scoreur adverse Ramunas Siskauskas, il n’y a pas chez les Grecs de moteur individuel de l’attaque. "En poule, nous voulions arrêter Diamantidis qui a finalement humilié nos joueurs NBA, et Papadopoulos, qui est rapidement sorti pour deux fautes. Notre approche sera différente cette fois", prévient Bergeaud. Avec sept joueurs tournant à sept points et plus, la marque est très répartie chez les Grecs, comme l’a prouvé un quart de finale où c’est le meneur Theodoros Papaloukas (23 pts à 8/10) qui a pris les choses en main pour son équipe. Pas de quoi cependant empêcher de dormir une Équipe de France confiante et revancharde.



Quarts de finale
Allemagne bat Slovénie 76-62
Après plus de quatre jours de repos, les Slovènes, qui évoluent presque à domicile, manquent terriblement de rythme et sont vite distancés d’une dizaine de points. Au bout de 14 minutes de jeu Nesterovic et compagnie en sont à 5/25 aux tirs. Mais leur défense à la limite de la légalité sur Dirk Nowitzki leur permet de rester dans la course (34-34, 20e). Entre deux des trois meilleures défenses du tournoi le combat est rude. Les seconds rôles brillent autour de Nowitzki avec les meneurs Mithat Demirel et Pascal Röller inspirés et adroits de loin (52-47, 30e). Röller touche même au sublime à l’entame du money-time et deux flèches primées douchent l’enthousiasme de la Belgrade Arena (66-49, 34e). Les esprits s’échauffent et on frôle la bagarre mais l’Allemagne sait garder la tête froide pour gérer son avance. Comme en 2001 elle atteint les demi-finales de l’Euro.



Croatie bat Espagne 100-85 (a.p.)
Devant un public hostile, la Croatie a remarquablement débuté son match grâce à un Mario Kasun dominateur sous les panneaux. La meilleure attaque du tournoi est, elle, totalement bloquée et ne parvient pas à accélérer le jeu comme elle sait si bien le faire (15-24, 15e). Mario Pesquera trouve sur son banc quelques solutions mais l’euphorie est croate comme en témoigne un tir au buzzer de la mi-temps de Marko Popovic à huit mètres (25-33). Au retour des vestiaires, le scenario est différent avec des contre-attaques ibères qui fusent et un Fran Vazquez (11e choix de la dernière draft) qui impose son jump dans la raquette. L’Espagne signe un 13-5 en cinq minutes pour revenir à hauteur. Elle semble sur le point de faire le break mais Roko-Leni Ukic, champion d’Europe juniors en 2002, alterne tirs extérieurs et drives tranchants pour maintenir son équipe à flot (53-55, 35e). La fin de match est somptueuse. Les deux formations sont à égalité à une minute du terme. C’est le moment que choisit le jeune prodige Marko Tomas pour délivrer une passe décisive et signer un 3/4 aux lancers qui paraît propulser son équipe en demi-finale. Mais Gordan Giricek échappe un rebond sur un lancer-franc raté intentionnellement par Navarro et Vazquez envoie le match en prolongation. Cinq minutes supplémentaires de grand basket. Navarro est tout simplement magique () et la Croatie craque totalement à l’image de son coach Neven Spahija qui pénètre sur le terrain pour menacer les arbitres puis insulte les responsables FIBA. Les techniques pleuvent, les expulsions également. L’Espagne, médaillée aux trois derniers Euros peut encore rêver de podium.



Match de classement
Lituanie bat Russie 89-78
Dans une rencontre bien plus ouverte que lors des quarts de finale de la veille, la Russie s’est une nouvelle fois autodétruite après avoir contrôlé les débats pendant de longues minutes malgré l’absence de sa star, Andreï Kirilenko, victime d’une fracture du nez contre la Grèce. Le meilleur marqueur, rebondeur, intercepteur et contreur russe a cruellement manqué à ses coéquipiers, surpris de voir Paulius Jankunas surgir du banc pour signer 19 points en 18 minutes. La Lituanie, absente du Mondial 2002, sera bien présente au Japon.



Demi-finales
Samedi 24 septembre
France-Grèce (18h00)
Allemagne-Espagne (21h00)



Sur place à Belgrade (Serbie-Monténégro), Julien GUERINEAU (FFBB)