Lheure de vérité
L’histoire dira si l’Equipe de France est une grande romantique ou tout simplement une grande équipe. Après avoir remporté leurs six matches de poules, dont le dernier face à une Grèce relativement peu motivée, les Bleus vont affronter l’Espagne en quarts de finale de l’EuroBasket. L’adversaire tant redouté, celui qu’il fallait à tout prix éviter et ce le plus longtemps possible. Un léger doute subsistait encore avant la dernière journée de la deuxième phase mais une pluie de tirs à trois-points des Serbes face aux Lituaniens puis l’écrasante victoire des Espagnols sur l’hôte polonais l’ont vite enterré.
C’est donc le champion du Monde en titre, le vice-champion olympique, jamais vainqueur d’un Euro et assoiffé de vengeance après sa défaite d’un point en finale de l’Euro 2007 qui se dresse sur la route de la France. Ou comment passer en 24 heures du statut de favori d’un quart à celui d’outsider.
Bien évidemment, si l’Espagne en est là aujourd’hui, c’est qu’elle a connu quelques ratés dans sa quête du titre. Mouchée d’entrée par la jeune Serbie (66-57), coiffée sur le poteau par la Turquie (63-60), elle n’a pas survolé la compétition comme on pouvait s’y attendre. Mais les circonstances expliquent en partie ces difficultés. Nouvel entraîneur et nouveau style avec Sergio Scariolo, blessure au doigt de Pau Gasol qui n’a pu disputer qu’un seul match de préparation, absence de son baromètre, le meneur des Raptors Jose Manuel Calderon, l’ensemble a mis du temps à trouver la bonne carburation.
Mais à l’image de Gasol, il monte en puissance. Après une première sortie cauchemardesque (9 pts et 1/8 aux LF), le pivot des Lakers a passé ses nerfs sur la Grande-Bretagne (27 pts à 7/8, 11 rbds) et tourne lors de la deuxième phase à 18,3 points à 67,6% et 7,3 rebonds de moyenne en seulement 23 minutes. Rudy Fernandez et Juan-Carlos Navarro forment un duo d’extérieurs de rêve, le secteur intérieur est pléthorique et le seul bémol est à chercher à la mène où le jeune prodige Ricky Rubio n’a pas totalement convaincu. Le groupe a par ailleurs la chance de se connaître par cœur avec 8 champions du Monde et 9 médaillés d’argent olympiques dans ses rangs. Bref de quoi faire peur surtout que les titulaires ont pu se ménager face à la Pologne.
"Ce quart de finale c’est toute la cruauté d’un EuroBasket", résume Vincent Collet. "Personne n’est à l’abri que les grandes équipes sortent le gros match ce jour-là. Nous jouerons avec beaucoup de détermination. Il ne faut pas chercher à inventer. Ce qui est important c’est de rester sur ses bases et se sublimer. A notre meilleur niveau nous avons les moyens de battre les Espagnols"
Après un réveil très matinal la France a pris, en compagnie des trois autres équipes qualifiées, un avion pour Katowice. Les joueurs ont suivi les rencontres du groupe F et ont également eu l’occasion de s’entraîner, mais pas au Spodek, la salle qui accueille la phase finale.
Des Tricolores conscients de la qualité de l’Espagne mais également déterminés à ne pas conclure une aventure de deux mois en queue de poisson. "Demandez-leur s’ils ont peur de l’Equipe de France", avance Florent Pietrus qui évolue depuis cinq saisons en Liga ACB. "C’est un basket très rythmé basé sur les contre-attaques et l’euphorie. Il va falloir leur marcher dessus." "Nous les respectons beaucoup", enchaîne Nicolas Batum. "Mais nous avons l’équipe pour les battre… et ils le savent."
Quarts de finale
Jeudi
Russie-Serbie (18h15)
France-Espagne (21h00)
Vendredi
Turquie-Grèce (18h15)
Slovénie-Croatie (21h00)