EuroBasket 2011
TP = Taille Patron
Julien Guérineau (service de presse) - 02/09/2011
Dans le sillage dun Tony Parker éblouissant (32 points, 6 passes décisives), la France a ajouté lAllemagne à son tableau de chasse (76-65) et souvre toutes grandes les portes du deuxième tour avant un jour de repos bien mérité.
Les qualificatifs vont venir à manquer pour décrire le niveau de jeu de Tony Parker depuis le début de l’EuroBasket. Le meneur des Spurs est actuellement le meilleur marqueur et le deuxième passeur de la compétition et a survolé la rencontre face à l’Allemagne, notamment lors d’un troisième quart-temps étourdissant qui a laissé la Mannschaft sur place (29-12 et 13 points de TP). Les supporters tricolores pouvaient légitimement chambrer leurs homologues allemands en scandant "MVP, MVP" à l’adresse du héros du jour.
Celui-ci a opéré en deux temps. Au premier acte, il a maintenu les siens à flot alors que la stratégie consistant à attaquer l’Allemagne sur ses points forts faisait long feu. Joakim Noah et Boris Diaw ont ainsi vécu 20 premières minutes cauchemardesques en tentant sans succès de provoquer Chris Kaman et Dirk Nowitzki : 0/9 aux tirs. Les teutons flingueurs, eux, assuraient la marque au point que les seconds rôles qui les accompagnent disparaissaient totalement du paysage (1 seul panier, au buzzer).
Les Bleus manquaient de rythme et d’adresse mais une accélération de Parker leur offrait un 12-4 salvateur pour virer en tête à la pause, avant son quart-temps magique. "Stratosphérique", souriait Vincent Collet à propos de la performance de son meneur.
En vacances forcées depuis le 29 avril et son élimination au premier tour des playoffs Parker répète sans relâche qu’il s’est préparé plus que jamais dans la perspective de l’Euro. "Il a son corps de 18 ans", rigole Ali Traore, impressionné, comme tous ses coéquipiers, par la sérénité que dégage le leader des Bleus. Avec des pourcentages aux tirs surréalistes (59,2% dont 55,6% à trois-points et 84,0% aux lancers-francs) et un ratio passes décisives/balles perdues qui l’est tout autant (7,0/1,3) Parker touche actuellement au sublime. "Je trouve qu’il a retrouvé sa vitesse de 2003", note Vincent Collet qui se félicite également d’une vision du jeu acérée et d’un investissement défensif conséquent. "Et il alterne de mieux en mieux ses exploits et des choses plus européennes : les ouvertures sur pick n’roll, les ailiers à l’opposé."
Nicolas Batum et Mickaël Gélabale ont encore profité de la bonne circulation de balle et d’un jeu de course retrouvé au retour des vestiaires pour enfoncer une Allemagne qui a semblé renoncer devant la vague bleu, Dirk Bauermann choisissant de laisser sur le banc Kaman et Nowitzki durant de longues minutes.
L’écart sera monté jusqu’à 21 unités avant de retrouver des proportions plus raisonnables sur un ultime rush du récent champion NBA mais qu’importe, la France a brillamment passé son premier gros test de l’Euro. Une satisfaction qui ne fait pas tourner les têtes, à l’image d’un Vincent Collet qui en veut encore plus : "Nous avons encore une marge de progression. Le match de ce soir est le symbole de notre état d’esprit et de notre identité mais il n’est pas suffisant. Je suis persuadé qu’on peut faire encore mieux."
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