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Equipe de France masculine

Un autre monde

Julien Guérineau, sur place à Londres - 29/07/2012
Pour son entrée dans le tournoi olympique l’Equipe de France a été largement dominée par les grandissimes favoris pour la médaille d’or, les Etats-Unis (98-71).
20 ans après la magie opère toujours. Sans doute plus sur des joueurs habitués à affronter au quotidien les stars NBA. Mais l’effervescence dans la tribune de presse et chez les photographes, le crépitement des flashes dans les tribunes confirment que le basket américain continue de faire rêver. Pour les Bleus pas de complexe à nourrir. Dans le cinq de départ quatre tricolores évoluent outre-Atlantique (Parker, Batum, Diaw, Turiaf) et le cinquième a déjà connu la grande Ligue (Gélabale). 
Cette expérience n’est pas de trop pour gérer l’effrayante pression défensive des Américains. Les Bleus sont souvent repoussés très loin du cercle et chaque balle perdue est immédiatement sanctionnée d’un panier facile (6-13). Mais le pari de laisser les Etats-Unis tirer extérieur va s’avérer payant pendant de longues minutes. Coach K aligne très rapidement son cinq le plus athlétique avec Carmelo Anthony et LeBron James comme intérieurs par défaut. Après un certain flottement dans la mise en place de son jeu la France retrouve du rythme avec un Tony Parker soulagé de la montée de balle par Nando De Colo et qui en profite pour se servir des écrans et alimenter la marque en scorant ou en servant Ronny Turiaf sous le cercle.
Les Bleus restent à distance respectable et lorsque Yannick Bokolo fait mouche à trois-points au buzzer du premier quart-temps, on se prend à rêver (21-22). Mais le système a ses limites, particulièrement face à un extraterrestre comme Kevin Durant. Au Mondial en Turquie il y a deux ans, le meilleur marqueur NBA avait écoeuré ses adversaires et mené une équipe B au titre. Et malgré la qualité des joueurs qui l’entoure c’est à nouveau lui qui a fait la plus forte impression pour le début du tournoi olympique. Difficile en effet de défendre sur un ailier d’un tel gabarit à l’adresse extérieure diabolique. Quand la star du Thunder commence à enfiler les paniers comme des perles, les Français décrochent irrémédiablement.
Un 0-11 en deux minutes en début de deuxième quart-temps change la physionomie du match d’autant plus que les Bleus abandonnent trop de rebonds offensifs et ne parviennent pas à rentrer leurs tirs à trois-points. Nicolas Batum et Nando De Colo sont en souffrance (2 pts à 0/6 à la pause) tandis que Mickaël Gélabale est depuis longtemps sur le banc, pénalisé par les fautes. Autant de facteurs qui expliquent que les Bleus ne peuvent rivaliser (36-52). 
Durant poursuit son festival, James est partout à la fois et Kobe Bryant se mêle à la fête au retour des vestiaires. La barre des 20 points d’écart  est rapidement atteinte. La seule incertitude désormais réside dans l’écart final. Mike Krzyzewski fait donner son banc où figure le dernier numéro un de la draft, Anthony Davis. Vincent Collet en profite de son côté pour remettre dans le bain Ali Traore. Sa blessure au genou n’est visiblement plus qu’un mauvais souvenir et le pivot de Kuban enchaîne les mouvements réussis dos au panier. Mais il en faudrait bien plus pour perturber la machine de guerre américaine qui s'impose 98-71.