EuroBasket 2011
Un si bon élève
Julien Guérineau (service de presse) - 05/09/2011
Joakim Noah est en phase dapprentissage. Mais le pivot des Bulls retient les leçons à vitesse grand V. Son envergure au rebond et ses qualités de finisseur en font déjà une pierre angulaire de lEquipe de France.
La France du basket l’attendait depuis près de cinq ans et son premier triomphe NCAA avec les Florida Gators. Ses trois matches de préparation disputés en 2009 étaient une mise en bouche. Le plat de résistance s’avère excellent. Avant l’Euro Joakim Noah ne souhaitait pas accaparer la lumière des projecteurs que son célèbre patronyme braque immanquablement sur sa personne. Il voulait que son basket parle pour lui.
Après seulement cinq rencontres, le pari est gagné. Noah stabilise la raquette des Bleus (10,2 pts, 7,8 rbds) et malgré quelques difficultés avec les fautes, il s’est parfaitement adapté au jeu FIBA où son sens de la passe, notamment, fait des merveilles. "Je continue d’apprendre et de prendre mes marques", commentait Noah au sortir de son match le plus abouti face aux géants serbes (14 pts, 9 rbds, 3 pds). "J’apprends tous les soirs. Je fais de mon mieux et je donne tout ce que j’ai. Ce soir c’était dur parce qu’il a fallu gérer les fautes. Il faut s’adapter même si c’est frustrant."
Contre les médaillés d’argent du dernier Euro, Noah a pu goûter à ce qui se fait de mieux dans le basket européen. Et il a visiblement "kiffé" comme il aime à le répéter. "C’était trop bon… Et les Dieux du basket étaient avec nous. Je joue un match de playoffs tous les jours. Mais la vibe est différente, c’est un esprit plutôt universitaire je trouve… Après nous gardons la tête froide même si c’était un grand match. Il y a encore beaucoup de basket à jouer."
Bien secondé par Kevin Seraphin ou Ali Traore, Noah rayonne et apporte une fraîcheur incontestable. Celle d’un joueur qui découvre les us et coutumes d’une compétition internationale et qui choisit de s’en affranchir. Les croisements, les matches sans enjeu, bref les calculs, il n’en a cure. "Je trouve qu’on en parle un peu trop. Il faut surtout penser à nous et à nos progrès… Contre la Serbie on voulait envoyer un message." Les favoris de l’Euro l’ont assurément entendu. Et ils sont au programme de la prochaine semaine des Bleus. Dès mercredi, l’élève Noah retourne en classe.