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Euro masculin 2007

Une blessure par Balte

10/09/2007
Malgré une réaction intéressante en début de deuxième mi-temps, la France n'a jamais été en mesure de menacer la Lituanie qui demeure invaincue dans l'Euro (88-73). Les Bleus sont toutefois qualifiés pour les quarts de finale avant même la dernière rencontre de poule face à la Turquie. Ils devraient y affronter le vainqueur du match entre la Croatie et la Russie.

Pour le deuxième rendez-vous de la deuxième phase de l'Euro, Claude Bergeaud a décidé de bousculer son cinq majeur en y insérant Tariq Kirksay, nommé chien de garde attitré du cerveau Sarunas Jasikevicius, douteux avant la rencontre du fait de douleurs au genou et aux adducteurs. Le coach français craignait la taille de ses adversaires et se sont effectivement les intérieurs qui font l'essentiel des dégâts en début de rencontre, libérés par des pick n'roll d'école. Ils arrachent en outre quelques rebonds offensifs et renvoient sur le banc Fred Weis (2 fautes) et Ronny Turiaf (3 fautes). Un Boris Diaw bien présent permet aux Bleus de rester dans la roue (7-8, 5e) avant de prendre un éclat lorsque Ramunas Siskauskas enchaîne quelques un contre un bien sentis (10-17, 7e). Dans ces conditions, voir la France revenir à un petit point à la fin du premier quart-temps à la faveur de deux inspirations de Joseph Gomis et Tony Parker est un moindre mal (18-19).

Ce n'est cependant qu'une brève parenthèse avant le début de la leçon de basket donnée par les petits hommes verts dans les dix minutes qui suivent. Amateurs de beau jeu, bienvenus à Madrid. Après un dunk de Pape Badiane, la digue tricolore va céder et prendre de plein fouet un 17-0 en quatre minutes. De près, de loin, en pénétration, en suspension, le récital lituanien est une merveille à condition de ne pas être un supporteur français. L'un des jumeaux Lavrinovic, Ksystof, poursuit l'entreprise de démolition entamée par son compère Songaila puis Jasikevicius, passé sur le banc pour calmer ses nerfs après une faute technique, revient aux affaires pour distiller les caviars à foison. Ses coéquipiers se gavent de ce festin et la barre des 20 points d'écart est atteinte à trois minutes de la pause. Parker repoussé loin du cercle, la France se lance dans un bombardement en règle de loin mais sans grand succès (4/16 à trois-points à la mi-temps). Cédric Ferchaud parvient cependant à trouver la distance pour entretenir un (mince) espoir de retour (32-48).

Une possibilité qui prend vite du corps avec un 10-0 éclair à la sortie des vestiaires. La circulation de balle est à nouveau à l'ordre du jour, TP crée des décalages, les shooteurs ont réglé la mire et surtout la défense est montée d'un ton avec un Yakhouba Diawara collé à Jasikevicius et un Flo Pietrus déchaîné qui s'envole à plusieurs reprises pour des contres stratosphériques. La Lituanie titube mais va retrouver ses esprits en même temps que son jeu de passe (45-50, 24e). En dépit de la pression les Lituaniens parviennent à trouver quelques ouvertures sur des drives et se présentent parfaitement au ballon pour conclure sous le cercle. Siskauskas, le Pippen balte, joue les pompiers de service et enquille les paniers. Mais la France est dans le rythme et s'accroche avec un apport intéressant du banc (60-68, 30e). Chaque erreur se paye cependant cash. Une hésitation sur un tir, une balle perdue, une rotation oubliée et la punition est immédiate. Et les Bleus en commettent un peu trop pour espérer recoller. Ceci d'autant plus que Jasikevicius est un maître gestionnaire qui sait faire tourner l'horloge et trouver un coéquipier démarqué alors que la défense semble l'avoir acculé. Bref la Lituanie contrôle la situation et ne sera pas rejointe. Les Français peuvent toujours se consoler en se disant que la victoire de l'Italie sur la Turquie en début de jounée les a envoyés en quarts de finale mais après la Grèce et l'Espagne en préparation un autre favori au titre a fermement imposé sa loi aux hommes de Claude Bergeaud (88-73).

Du fait des résultats du jour, la France est assurée de terminer troisième de la poule et la rencontre face à la Turquie n'aura aucune incidence comptable. L'adversaire du quart de finale sera donc (en cas de victoire probable de l'Espagne sur Israël) le vainqueur du duel Croatie-Russie. Un rendez-vous programmé jeudi 13, sans doute à 19h00.

Les déclarations
Frédéric Weis : "Ils nous ont attaqué sur pick n'roll et quand Jasikevicius joue doucement c'est impossible à défendre. On ne pensait pas qu'il avait cette vista. Il a une vista extraordinaire et a fait des passes incroyables. Il leur fait tout, c'est un maître à penser. On a tenté de corriger le tir en deuxième mi-temps et c'est ce qu'il faut retenir, le fait que l'on s'est battus."

Sacha Giffa : "On a laissé jouer Jasikevicius en première mi-temps. Et comme ça on va prendre. Quand on a mis quelqu'un de plus costaud en deuxième mi-temps, avec plus de pression, c'était un autre Jasikevicius, toujours à râler auprès des arbitres, qui reculait et donc qui voyait moins bien le jeu. On a besoin de cette agressivité en défense pour développer notre jeu. Nous payons notre passivité du début. Quand on monte en intensité on peut tenir toutes les équipes en Europe, même la meilleure attaque. Ils ont bégayé quelques instants mais nous sommes partis de trop loin. Avec un Tony et un Boris à leur meilleur niveau, on peut les jouer."

Lituanie bat France   88-73

Les autres matches
On y voit désormais parfaitement clair dans cet EuroBasket. Une seule place pour les quarts de finale est encore disponible. Elle se jouera mercredi entre l'Allemagne et l'Italie. Dirk Nowitzki et ses troupes ont en effet frôlé le ridicule face à la Slovénie toujours invaincue (77-47). Largués à -21 après le premier quart-temps, les Teutons n'ont pas existé tandis que Matjaz Smodis s'est régalé (22 pts, 5 rbds). La Turquie est quant à elle éliminée alors qu'elle avait sonné l'Italie en début de rencontre, dans le sillage d'un Hidayet Turkoglu intenable (34 pts, 6 rbds). Mais un bel apport du banc à l'image d'Angelo Gigli (17 pts, 10 rbds) et un Marco Belinelli décisif lors de la prolongation ont maintenu en vie le rêve olympique de la Squadra (84-75).

Les classements
Poule E
1- Espagne, Russie (7 pts), 3- Grèce, Croatie (6 pts), 5- Portugal, Israël (5 pts).
Poule F
1- Lituanie, Slovénie (8 pts), 3- France (6 pts), 4- Italie, Allemagne (5 pts), 6- Turquie (4 pts).

Par Julien Guérineau, Service de Presse FFBB, sur place à Madrid (Espagne)