EuroBasket 2011
Une bonne chose de faite
Julien Guérineau (service de presse) - 31/08/2011
Avec seulement deux points davance à quatre minutes du buzzer, la France a souffert pour finalement mettre au pas la Lettonie (89-78). Tony Parker, irrésistible (31 pts, 6 pds) et un cinq majeur inspiré sur lattaque de zone ont fait la différence en deuxième mi-temps.
La Slovénie, la Grèce et l’Espagne ont connu quelques difficultés en ouverture de l’EuroBasket. La mise en route est souvent délicate pour les favoris et la France a elle aussi dû s’employer pour écarter une équipe lettone longtemps touchée par la grâce à trois-points (9/13 en première mi-temps). Résultat des courses un succès de onze points avec 78 unités abandonnés à l’adversaire, un record depuis le début de la préparation. Mais les joueurs comme le coach tricolores ne semblaient pas particulièrement perturbés par cette entorse à leurs standards défensifs habituels.
Difficile en effet de prévoir que Janis Blums, le leader offensif de la Lettonie, allait livrer un récital comme celui de la première mi-temps. Un déluge de feu s’est en effet abattu sur la défense française avec comme pyromane en chef l’arrière de Bilbao, finaliste du championnat d’Espagne, qui s’est payé le luxe de martyriser Nicolas Batum, Nando De Colo, Andrew Albicy et Mickaël Gélabale, tour à tour mandatés pour tenter de le contrôler. Blums s’est lancé, pendant ses 15 minutes de présence sur le parquet, dans un véritable clinic sur l’utilisation des écrans et des pick n’roll. A la pause, l’addition était salée : 20 points, 3 passes décisives. Vincent Collet s'inquiétait de disputer un premier match de l’Euro dans une ambiance hostile. La rumeur annonçait plus de 3.000 lettons, prêts à prendre d’assaut Siaiulai. Ils étaient sans doute dix fois moins pour soutenir leur équipe nationale. Et ce n’est donc pas la pression du public qui a déstabilisé les Bleus pendant une mi-temps mais bien l’arme parfois fatale des Baltes : le tir à trois-points.
Mais sans s’affoler, la France a laissé passer l’orage, réduisant ses sept points de retard après un quart-temps à une petite unité à la pause. La tornade Tony Parker a ensuite frappé pour redonner les commandes aux Bleus. Le meneur des Spurs n’a jamais paru aussi déterminé que cette année et sa première sortie de l’Euro a confirmé ses bonnes dispositions. "Depuis le début de la préparation je suis très motivé et très discipliné", explique-t-il. "J’ai fait beaucoup de sacrifices depuis plus de 10 ans avec la France et je voudrais que cet été soit le bon." Affûté physiquement, Parker est tout simplement trop rapide pour ses adversaires qui ont bien souvent recours aux prises de catch pour le ralentir.
Ses raids incessants ont été à l’origine d’un 16-8 déterminant en début de deuxième mi-temps. Mais les 31 points et 6 passes décisives de Parker en 38 minutes n’expliquent pas à eux seuls les 89 points inscrits par les Bleus face à l’inamovible zone lettone : "Les Lettons étaient en feu et c’est ça qui fait la beauté du basket. Mais je trouve que nous avons fait un beau match. Nicolas Batum et Mickaël Gélabale ont mis des shoots importants, Joakim Noah prend des rebonds décisifs et Boris Diaw joue le rôle de meneur sur la zone. 89 points marqués face à 40 minutes de zone, c’est plutôt bon... Il y a toujours des surprises en début de compétition. Et je suis content que nous ne soyons pas la surprise !"
Les supporters français également, eux qui ont sans doute connu quelques sueurs froides quand Blums, bien contenu en deuxième mi-temps, ressortait de sa boîte pour ramener les siens à -2 (72-70) à un peu plus de quatre minutes de la fin. Un retour sans conséquence grâce à deux tirs primés signés Batum puis Gélabale, un 2+1 sur rebond offensif de Noah et deux ultimes pénétrations de Parker.
L’Equipe de France a fait son travail et peut se tourner sereinement vers Israël, la deuxième étape de la course de fond que constitue un Euro.
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