Une classe d’écart

En s’inclinant d’entrée en ouverture de l’EuroBasket, la France pensait avoir fait une croix sur un de ses objectifs : débuter la deuxième phase sans défaite au compteur. Mais à l’heure de prendre un jour de repos, cette possibilité est à nouveau d’actualité. Les résultats de vendredi ont en effet parfaitement servi les intérêts des Bleus. L’Allemagne a essuyé un deuxième revers consécutif et n’est plus maître de son destin pour la qualification. Si elle venait à être éliminée, la défaite des Français disparaitrait des compteurs. Un scenario inespéré alors que la logique est absente de cette compétition qui livre chaque jour son lot de surprises.

Mais avant de penser au second tour, l’Equipe de France doit poursuivre son travail de réhabilitation et gommer les imperfections qui la rendent vulnérables. A l’image de son début de deuxième quart-temps où elle enchaîna ainsi six pertes de balle sur ses sept premières possessions d’attaque ! Heureusement Israël ne fait pas partie du gratin européen et n’a pas su profiter pleinement de ces offrandes. Vincent Collet en aura toutefois été quitte pour rappeler ses titulaires sur le terrain afin d’éviter de gâcher un début de rencontre survolé par Alexis Ajinça.

Excellent jeudi contre la Grande-Bretagne, le pivot de la SIG a confirmé lors des premières minutes contre Israël, profitant de sa taille, de sa vitesse et des offrandes de ses coéquipiers pour se fendre de 10 points en 3’30. La balle avait voyagé vite et bien lors du premier quart-temps et les 6 passes décisives pour 8 paniers inscrits témoignaient de l’application des Tricolores à cibler le talon d’Achille de ses adversaires : le jeu intérieur. Mais cette belle mécanique de précision volera en éclats en l’espace de trois minutes cauchemardesque.

Fort heureusement le patron veillait au grain et le retour aux affaires d’un Tony Parker spectaculaire de maîtrise remit rapidement de l’ordre dans la maison bleue. Le meneur des Spurs a méthodiquement découpé la défense israélienne, multipliant les passes décisives tout en signant quelques pénétrations dont il a le secret. Parker a été la rampe de lancement d’un jeu rapide qui a laissé sur place Israël notamment lors du troisième quart-temps (27-14). "Une montée en puissance ? On va attendre le match de dimanche contre l’Ukraine pour le dire", relativisait toutefois Vincent Collet. "C’est un test qui vient à point nommé. C’est très bien d’avoir réagi contre la Grande-Bretagne et Israël mais cela ne me donne pas plus de certitudes que ça."

L’occasion était cependant rêvée de redonner confiance à certains joueurs et l’ensemble de l’effectif aura apporté sa pierre à l’édifice puisque les 12 joueurs utilisés vendredi soir ont alimenté la marque. Johan Petro, en difficulté depuis le début de l’EuroBasket, a livré 13 minutes d’excellente facture. Thomas Heurtel, Joffrey Lauvergne et Charles Kahudi ont également parfaitement exploité leurs minutes. "Chacun commence à trouver son rôle dans l’équipe. Dès qu’on met de l’agressivité défensive et qu’on bouge la balle en attaque tout devient plus facile", pointait du doigt Nando De Colo.

Quant au coach israélien Arik Shivek, après avoir rendu hommage à la performance de Tony Parker, il profita de la conférence de presse pour livrer ses impressions sur l’Equipe de France : "Même s’il lui manque des joueurs je la vois dans le top 4 et peut-être plus… C’est de la pression ça", conclut-il rigolard en regardant Vincent Collet.

Les Bleus ont gagné le droit de souffler pendant 24 heures mais pensent avant tout à rester concentrés puisque leurs concurrents directs pour la qualification sont au programme de la fin du premier tour : "Cette journée nous remet en course pour passer au deuxième tour avec deux victoires. Nous avons droit à une deuxième chance, essayons de ne pas la gaspiller et de gagner nos deux derniers matches", insistait ainsi Nicolas Batum.

Ukraine 3 v – 0 d

France 2 v – 1 d

Belgique 2 v – 1 d

Grande-Bretagne 1 v – 2 d

Allemagne 1 v – 2 d

Israël 0 v – 3 d