Abondance de biens
La catégorie U16 recèle toujours sa part de mystère. Le Tournoi de l’Amitié disputé en U15 offre quelques indications mais pour la toute première compétition internationale FIBA chez les jeunes, la hiérarchie européenne est encore fluctuante. L’Equipe de France y obtient cependant d’excellents résultats et restent sur trois podiums (dont une médaille d’or) lors des quatre dernières éditions. Le tout avec des profils d’équipe souvent tournés vers le haut niveau, servis par des physiques encore en phase de maturation. "En 2022 nous étions les plus jeunes et les plus grands. Ça devrait être pareil cette année", prévient d’ailleurs Nicolas Absalon qui n’a pas hésité à inclure dans sa sélection deux éléments encore plus jeunes, le 2008 Hugo Yimga-Moukouri, redoutable scoreur et le 2009 Nathan Soliman, phénomène de précocité rentré avec deux ans d’avance au Pôle France ! "Ce sont des très bons joueurs et des profils que l’on n’a pas dans une génération qui affiche une grande densité sur les postes 1, 2 et 5."
Pour y voir plus clair, le staff technique a procédé à une première revue d’effectif à l’occasion de l’OFAJ (Office Franco-Allemand de la Jeunesse) fin juin. Un rendez-vous qui remplace les traditionnels tournois disputés en Turquie ou à Bellegarde par le passé. "On commence à poser certains principes et instaurer une dynamique d’équipe", avance l’entraîneur qui se souvient qu’en 2022, le tournoi avait permis "de découvrir certains joueurs." Neuf joueurs sur douze étaient cependant issue du Pôle France mais la balance est bien plus équilibrée un an plus tard. Plusieurs prospects d’envergure évoluent dans les centres de formation à l’image d’Adam Atamna, Théo Guedegbe ou du très prometteur duo béarnais Hugo Facorat-Jahel Trefle. On suivra également avec curiosité l’apport de Kyllian Michee, exilé depuis plusieurs années au Real Madrid et Akram Naji, talent offensif hors normes auteur de 30 points lors du début de préparation face à l’Allemagne.
Le staff technique a donc du choix. Beaucoup de choix. Et la constitution des 12 finaux n'a pas été aisée. "Pas mal de joueurs ont du temps de jeu en U18 et certains en espoirs", précise Nicolas Absalon. "C’est un problème de riches. On savait que cette génération était dense. Et des joueurs ont émergé par la suite. Il y a de quoi faire." Dans ces conditions, des leaders vont-ils clairement se dégager ? Ce rôle pourrait être tenu par les deux éléments qui ont décroché la médaille de bronze en 2022. Yannis Allard et Jonas Boulefaa ont souvent eu un temps d’avance et l’ont démontré cette saison en obtenant un temps de jeu conséquent en Nationale 1 alors qu’ils ont fêté leur 16e anniversaire en janvier. L’un comme l’autre faisait pleinement partie de la rotation l’a passé. Un arrière de deux mètres capable de prendre feu longue distance et un solide intérieur qui écarte naturellement le jeu, ils devraient faire office de guide pour le reste de la troupe, qui sera "composé d’éléments avec une projection long terme", prévient Nicolas Absalon.
Une ligne directrice qui ne constitue pas forcément un avantage en U16 mais les compétitions de jeunes n’ont pas pour objectif prioritaire la collection de médailles mais le développement des meilleurs potentiels. "Et ce n’est pas incompatible avec le résultat immédiat", prévient Nicolas Absalon qui estime "que cet effectif peut jouer la médaille d’or." Il estime que la cuvée 2023 est plus "complète" que sa devancière et que le vivier disponible favorise la concurrence et "permet de sélectionner sur l’état d’esprit".