En demi et au Mondial
La France a définitivement retrouvé sa marque de fabrique : la défense. Alors que certaines séquences, face à l'Espagne notamment, avaient tout des journées portes ouvertes, la tenaille tricolore s'est refermée sur la Grèce lors de la deuxième journée des poules de quarts de finale (43 pts encaissés, 28,6% de réussite). Et dès le début du match, l'Italie est soumise au même traitement. Les Transalpins terminent le premier quart-temps à 5/17. De l'autre côté du terrain, Antoine Diot, peu en réussite la veille contre les Grecs (2/14), pousse le ballon sans relâche et parvient à se créer des shoots faciles en contre-attaque. Et comme depuis le début de la deuxième phase Nicolas Batum évolue à un très haut-niveau et offre de nouveau un aperçu de son immense répertoire offensif, la France se détache inexorablement (21-13, 10e).
Mais contrairement aux Hellènes totalement intimidés par la puissance de dissuasion des Français, les Italiens ne baissent pas les bras. Leur réussite dans les tirs de loin leur permet petit à petit d'ouvrir la raquette puis leur jeu de passe se met en branle, offrant de bonnes positions aux shooteurs (23-22, 15e). Il faut toute la volonté de Ludovic Vaty et Kim Tillie près du cercle pour éviter que leurs adversaires du jour ne retournent la situation (37-32). En n'assommant pas l'Italie quand elle en avait l'occasion, la France reste en danger.
Au retour des vestiaires, les hommes de Richard Billant semblent décidés à ne pas ménager le suspense plus longtemps. Ils marquent sur leur cinq première possessions et punissent les intrus osant s'approcher du cercle. A 49-36 (24e) sur un coast to coast de Diot, on pense que la rencontre a basculé. Mais c'est sans compter sur la tenacité italienne, illustrée par Pietro Aradori. Le deuxième marqueur du tournoi (24,0 pts) est contré à trois reprises dans les premières minutes du quart-temps. Mais sans se démonter, il retourne au charbon pour signer 11 des 13 derniers points de son équipe qui recolle une nouvelle fois (59-53, 30e).
Le ton est donné, rien ne sera facile. Dans ces conditions, Antoine Diot assume à merveille son rôle de leader. Il enchaîne pénétrations tranchantes et caviars pour alimenter la marquer. Mais Aradori est lui aussi définitivement dans le rythme et sur une nouvelle de ses flèches lointaines, la peur s'installe (71-68, 35e). Médaillé à deux reprises en cadets, Diot vise la passe de trois et ne laisse à personne le soin de prendre les affaires en main. Il est remarquablement épaulé par un Adrien Moerman plus guerrier que jamais. Le Roannais s'arrache au rebond offensif pour une claquette suivie quelques secondes plus tard d'une passe décisive pour Batum à une minute de la fin. Le banc français peut faire la fête, l'Italie ne reviendra pas. Après un parcours particulièrement chaotique, la France est qualifiée pour les demi-finales mais également pour le Championnat du Monde juniors 2007, un rendez-vous planétaire qu'elle n'avait plus connu depuis 1995. Ceci vaut bien une Marseillaise chantée au milieu du parquet par les joueurs et le staff.
France bat Italie 82-72
Les marqueurs : Diot (20), Moerman (16), Batum (14), Ajinca (10), Vaty (9), M'Baye (6), Tillie (5), Mangin (2), Begarin (-), Romain (-), Jackson (-).
Par Julien Guérineau, service de presse FFBB, sur place à Amaliada (Grèce)
