La force du groupe
Hier habituée aux podiums dans la catégorie et le seul pays à pouvoir (légèrement) contrecarrer la domination de l’Espagne (8 titres sur les 10 dernières compétitions), la France a connu quelques difficultés ces dernières années. Une médaille lors des cinq dernières éditions de l’Euro U20 et deux éliminations en quarts de finale. Un raccourci serait de pointer du doigt le manque de temps de jeu de la jeune génération chez les professionnelles. Mais les blessures et le talent supérieur de certains éléments qui les propulsent directement chez les A sont tout autant d’explications recevables. 2023 n’échappera pas à la règle puisque les Bleuettes devront se passer cet été de Maïa Hirsch (1,96 m), draftée en WNBA et responsabilisée à Charnay puis Villeneuve d’Ascq. Pour constituer son groupe, Elise Prodhomme a ratissé large en allant chercher des éléments de LFB, LF2, NF1, NCAA et Junior College. Une diversité des parcours qui a forcé l’entraîneur des espoirs de Dijon, chez les masculins, à faire preuve de curiosité et d’ouverture d’esprit tout en reconnaissant que le vivier de talents n’est pas extensible : "Ce n’est pas une génération énormément fournie. Et c’est la génération qui a le plus souffert du Covid. Quand je discutais avec Guillaume Vizade (le coach des U20 masculins), il me disait qu’il avait répertorié 66 noms de son côté. Moi j’en étais à 20 !", sourit Elise Prodhomme.
Présente dans la liste des 23 joueuses pré-sélectionnées chez les A pour l’EuroBasket Women, Carla Leite est pressentie pour être le fer de lance des U20 cet été. Logique puisque la meneuse s’est révélée avec Tarbes (11,9 pts, 2,6 pds). Paradoxal également, puisque la jeune femme n’a participé à aucune grande compétition chez les jeunes et qu’elle n’avait pas encore disputé la moindre minute dans l’élite en septembre dernier. Mais en quittant le centre de formation de Lyon pour le Sud-Ouest, elle a trouvé un point de chute et ses premiers pas chez les professionnels ont viré à la marche triomphale avec, au final, le trophée de meilleure jeune LFB. Avec ses 23 minutes de moyenne au plus haut niveau Leite fait cependant figure d’exception. D’autres joueuses, habituées du maillot bleu, n’ont pour l’instant, obtenu que des miettes de temps de jeu, à l’image de Sara Roumy ou Ilona Hattab, pour des raisons tactiques ou de blessures. Les deux joueuses étaient cependant déjà de l’Euro de la catégorie il y a un an où la France avait atteint les demi-finales, portée par la révélation Pauline Astier. Il faut descendre dans l’antichambre pour voir une Oumou Diarisso commencer à s’imposer dans la raquette (5,0 pts, 4,2 rbds) ou en NF1 où l’arrière Lucie Jérôme a un rôle clé dans son équipe.
L’ensemble n’est donc pas composé de noms particulièrement ronflants mais Elise Prodhomme veut faire de cet apparente faiblesse une force. "Le groupe sera leader", insiste-t-elle. "C’est un challenge. Je pense que c’est une génération qui a manqué d’expérience et de vécu. On peut amener des valeurs importantes de défense, de combativité, d’énergie et d’enthousiasme pour cette équipe qui sur le papier peut manquer de talent ou de noms." A la JDA, les espoirs ont affiché enthousiasme, engagement et envie et la jeune technicienne (34 ans) veut retrouver la même dynamique avec les U20. "J’ai joué contre une grosse partie des joueuses de la génération 2003. Et j’ai eu les 2004 comme assistante avec l’Equipe de France U15. Donc je les connais très bien."
Des renforts venus des sélections U18 (Inès Salahy) et U19 (Rosanne Le Seyec) ne changent pas radicalement changer l’équilibre d’un groupe relativement homogène où leur entraîneur compte sur un "état d’esprit irréprochable" et estime que le "danger pourra venir de partout." L’Euro pourrait en effet constituer le cadre idéal pour que des éléments en quête de reconnaissance se révèle dans un contexte hyper compétitif.
La composition de l'Equipe de France U20F
Championnat d'Europe Klaipèda-Vilnius (Lituanie) du 29 juillet-6 août :
29 juillet à 19h30 : Phase de poule - France-Finlande
30 juillet à 17h00 : Phase de poule - France-Lituanie
1er août à 12h00: Phase de poule - France-Hongrie