L'heure de vérité
La génération championne d'Europe cadets en 2004 et juniors en 2006 n'a jamais fait les choses simplement. Il y a trois ans, la France avait connu la défaite à trois reprises lors de la deuxième phase de poule avant de s'imposer. L'an passé, ce sont à nouveau trois revers qu'ont accumulé Batum et compagnie sur le chemin de leur sacre européen. Bien des coaches aiment à souligner que l'équipe qui va jusqu'au bout traverse en général des zones de turbulences. Pour les Bleuets, le ciel de Novi Sad s'est couvert depuis deux jours. La Serbie puis les Etats-Unis sont venus rappeler à la France que le chemin vers le podium mondial était semé d'embûche. La confiance des troupes de Richard Billant semble cependant ne pas avoir été ébranlée.
Depuis la victoire contre la Chine lundi dernier, les joueurs français savent que tout se jouera lors du quart de finale. Ils ont malgré tout suivi avec attention le dernier match de la poule F et ont accueilli avec un certain soulagement la victoire de l'Australie sur l'Espagne au terme d'une bataille de toute beauté. La France possède en effet un léger avantage psychologique sur l'Espagne après avoir dominé cette formation à trois reprises en préparation. Un bilan qui ne doit pas pour autant se transformer en optimisme mal placé. "C'est toujours un risque de se retrouver avec un sentiment de supériorité malvenu, de ne pas les respecter et de ne pas jouer à 100%", prévient Richard Billant. "Mon discours est le suivant : quand on rentre dans un championnat, les matches de préparation ne comptent plus. Ils évoluent à un tout autre niveau depuis. Ils n'ont aucun état d'âme et jouent sans pression. Par rapport à l'Euro le staff n'est plus là, deux joueurs leur ont été enlevés, ils sont moins considérés. Donc ils jouent libérés."
Avec l'Euro juniors qui débutent dans quelques jours à Madrid, deux éléments clés de la conquête du bronze européen l'an passé (Pablo Aguilar et Pere Tomas, nés en 1989) n'ont pas rejoint l'équipe tandis que la merveille Ricky Rubio (né en 90) aurait également pu donner une dimension supplémentaire à l'Espagne. Mais malgré ces absences, ce groupe surprend avec comme fer de lance le superbe ailier Victor Claver. Capable d'évoluer avec un égal bonheur sur les postes 3 et 4 le joueur de Valence, révélation des playoffs ACB, est le meilleur marqueur (18,0 pts) et rebondeur (8,2 rbds) de l'équipe. L'arrière Xavi Forcada (17,7 pts), impressionnant de puissance et de roublardise, et le meneur Quim Colom (12,5 pts, 3,7 pds) aux éclairs de génie à la passe, constituent avec lui un trident de haut vol.
Cet affrontement sera diffusé en direct sur Eurosport à 20h30 et peut également être suivi, comme les autres matches des quarts de finale, sur le site officiel du Championnat du Monde : www.serbia2007.fiba.com
Les autres quarts
Etats-Unis – Argentine
Australie – Brésil
Serbie – Turquie
Espagne – France
Par Julien Guérineau, service de presse FFBB, sur place à Novi Sad (Serbie)
