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Mondial U19

Premier avertissement

17/07/2007
Les Bleuets ont subi leur premier revers du Championnat du Monde. Une défaite nette et sans bavure face à une Serbie impressionnante de taille et de dureté (79-62). Il faudra montrer un autre visage demain face aux Etats-Unis, toujours invaincus.

En quittant le Palais des Sports le sourire au lèvre lundi soir, Nicolas Batum avait lancé à la cantonade que le tournoi allait commencer réellement ce mardi, contre la Serbie. Les Français avaient pleinement conscience que leurs trois derniers succès de 25, 42 et 49 points n'avaient que peu de signification contre un adversaire de valeur.

Et rayon difficulté, la France va être servie. Poussés à prendre des tirs très difficiles, hésitants sur leurs système offensifs les Bleuets encaissent d'entrée un 7-0. C'est Alexis Ajinca, peu impliqué en attaque depuis le début du tournoi, qui va lancer la machine le temps que ses coéquipiers se mettent au diapason de l'intensité défensive appliquée par les Serbes, très présents sur les extérieurs. Les chocs sont rudes, les déplacement contestés. Les orgies offensives réalisées contre le Liban ou la Chine ne sont plus à l'ordre du jour. Bousculés les hommes de Richard Billant vont bien réagir au défi physique imposé par les hôtes des lieux et les débats s'équilibrent. Sur une belle inspiration de Benoît Mangin au buzzer du premier quart-temps, l'écart est minime après dix minutes (14-15).

La présence du gigantesque Boban Marjanovic (2,21 m) se fait sentir sous les panneaux mais les intérieurs tricolores savent jouer de leur vitesse à l'image de Ludovic Vaty qui le déborde pour monter au dunk ou d'un alley-oop servi par Edwin Jackson pour Ajinca. Les deux pivots sont d'ailleurs alignés pour la première fois du tournoi côte à côte (23-19, 13e). Insuffisant cependant pour contenir Marjanovic qui effectue une véritable moisson sous les panneaux tandis que Marko Keselj se met en évidence extérieur. L'ailier de Gérone, blessé en fin de préparation, n'avait été que peu utilisé par le coach Nikolic afin de le préserver. C'est pourtant lui qui alimente la marque alors que Milan Macvan et Mladen Jeremic, les deux meilleurs scoreurs serbes, sont scotchés au banc de touche. Surprenant (29-32, 18e). Une zone press lancée par Richard Billant sème un léger vent de panique chez les locaux et tout reste à faire à la pause (35-34).

Macvan et Jeremic sont bien sur le terrain à la reprise mais ce sont les Bleuets qui se montrent le plus tranchants (41-36). Sur quelques mauvaises initiatives individuelles et un certain déchet aux lancers-francs, ils laissent cependant passer quelques occasions de creuser un écart plus conséquent (47-41, 28e). La présence de Nicolas Batum se fait sentir dans tous les compartiements du jeu et les Serbes s'adaptent péniblement à la zone très mobile des Tricolores. L'adresse à trois-points totalement absente, c'est bien la défense qui permet aux champions d'Europe de ne pas décrocher, à l'image d'un contre monumental de Ludovic Vaty sur Marjanovic, parti au dunk. A dix minutes de la fin, le sort du match est toujours aussi indécis (51-51).

Ce sont les shooteurs serbes qui vont débloquer la situation, alliés à la capacité des joueurs de Nikolic à "tuer" le jeu rapide. Un exercice dans lequel ils avaient déjà brillé face aux Etats-Unis. Les Français se montrant peu attentifs dans la protection du ballon (24 balles perdues) le quatrième quart-temps se transforme vite en chemin de croix avec un 19-6 encaissé en six minutes sous les coups de boutoir de l'intenable Macvan qui marque au rebond offensif comme à 6,25 m (70-57). La Serbie a les affaires parfaitement en main et s'offrent de multiples deuxième chance. Elle envoie un message clair et net à leurs adversaires du jour. La promenade de santé est terminée pour la France qui affrontera demain les Etats-Unis avec le risque de dire adieu à une des deux premières places de la poule.

Antoine Diot, 9 points, 3 rebonds, 4 passes décisives
"La Serbie chez elle c'est une grosse équipe. Jusqu'à présent nous avions eu des matches faciles à part contre la Lituanie et on s'était mis un peu haut je pense. Cette défaite nous remet les pieds sur terre et il va falloir rebondir. Ils ont été très agressifs, ont su bloquer nos systèmes et je trouve que nous n'avons sans doute pas assez joué intérieur. On perd le match dans le troisième quart-temps quand on les laisse revenir en perdant beaucoup de ballons. Ensuite c'est l'euphorie chez eux et leurs shooteurs ont mis dedans. C'est vrai que cette défaite risque de nous coûter cher par rapport au classement mais il faut relativiser. Personne ne nous fait peur et donc l'Espagne ou l'Australie en quarts de finale, ça ne change pas grand chose. L'an passé à l'Euro nous étions tombés de très haut après avoir perdu contre l'Islande puis la Lituanie mais on avait su rebondir. Je sais que cette équipe a les moyens techniques et psychologiques de le faire. Donc j'ai confiance."

Par Julien Guérineau, service  de presse FFBB, sur place à Novi Sad (Serbie)