Sans l'ombre d'un doute
Après deux journées de compétition, les moins de 19 ans ont parfaitement respecté leur plan de marche. En battant les deux adversaires les plus dangeureux de la poule, la France s'est placée dans une situation idéale dans l'optique de la qualification aux quarts de finale. Il s'agira maintenant de ne pas faire d'impair contre les Libanais qui ont offert une belle résistance au Brésil jeudi mais ont en revanche été atomisés 105-69 par la Lituanie aujourd'hui. Tous les résultats du premier tour étant conservés pour le second, un bilan vierge de défaite serait du meilleur effet.
Face à la Lituanie, les Bleuets avaient connu de grandes difficultés pour contrôler le rebond. Les Brésiliens, de leur côté, s'étaient offerts contre le Liban un nombre incalculable de secondes chances. Le décor était donc planté avec la nécessité pour les troupes de Richard Billant de faire meilleure figure dans ce domaine. Problème, en face d'eux se présentait Paulao et sa formidable puissance (18 rebonds lors de la première journée).
Après deux minutes, la feuille de stats a tôt fait de souligner la différence entre les deux équipes : 7 rebonds à 1 pour le Brésil. Peu inspirés en attaque, les Français peuvent dès lors s'estimer heureux de limiter la casse (4-8, 3e). Leur cercle un peu mieux verrouillé et une défense bien en place, il n'en faut pas plus pour lâcher les chevaux. Antoine Diot bien en jambes sert de rampe de lancement pour ses ailiers et après cinq minutes l'égalité est de mise (10-10). Comme la veille, c'est l'entrée en jeu d'Edwin Jackson qui va faire la différence. Le futur villeurbannais avait enquillé 12 points consécutifs face à la Lituanie. Il va en passer 13 de rang cette fois. Idéal pour décrocher son adversaire (28-14, 12e).
En face, les Sud-Américains proposent un jeu stéréotypé, obsédés par l'idée de servir leur force de la nature. Un Paulao qui gâche de nombreuses opportunités près du cercle. La faute à une maladresse certaine mais également aux efforts répétés des intérieurs tricolores pour lui passer devant et aux bras tentaculaires d'Alexis Ajinca qui joue aux moulins à vent dans la raquette (5 contres à la pause). Et finalement, c'est à la sortie de Paulao que les Brésiliens réduisent l'écart avec une défense de zone efficace qui leur ouvre des contre-attaques et des paniers faciles. A la mi-temps, ils sont parvenus à réduire leur retard de moitié (42-35).
Mais leur résistance ne va pas faire long feu au retour des vestiaires. La France semble en effet avoir passé la vitesse supérieure. Son jeu de transition fait des merveilles et on assiste au retour aux affaires de Nicolas Batum (51-36, 22e). La variété des solutions est évidente. Les intérieurs sont bien servis, les contre-attaques fusent et permettent à Abdoulaye M'Baye de faire apprécier ses qualités de finisseur. Seul un manque de concentration lors des dernières secondes du quart-temps empêchent de considérer cette rencontre comme définitivement pliée (71-54, 30e).
Ce sera chose fait quelques secondes plus tard après un nouveau passage prolifique d'Edwin Jackson et quelques éclairs de Batum. La digue brésilienne a définitivement cédé et la frustration se fait sentir chez le coach qui se lance dans une brève joute verbale avec Richard Billant (83-57, 33e). Peu importe, la messe est dite et les dernières minutes sont anecdotiques à l'exception du premier panier de la compétition pour Rudy Etilopy qui conclut un deuxième acte parfaitement maîtrisé.
Alexis Ajinca, 2 points, 3 rebonds, 5 contres
"Richard avait insisté au briefing sur l'importance du rebond. On avait été laminés hier. Donc c'était le point le plus important pour ce match. Nous n'avons pas bien commencé du tout mais ensuite on a mieux contrôlé Paulao. Il sait parfaitement se servir de son physique et c'est difficile de le bloquer mais au bout d'un moment on s'y fait. Personnellement j'ai remarqué que quand je prends un rebond important ou que je fais un contre, cela nous permet de relancer rapidement. Cela nous aide énormément et les gars sont plus rassurés même si j'aimerais bien pouvoir faire plus offensivement. Maintenant il reste un match dans la première phase et pas question de faire une Islande contre le Liban. Cette défaite on l'a encore tous en tête et donc on ne vas pas dire qu'ils sont nuls avant de les jouer. Nous sommes une bonne génération et nous avons l'or en tête et on fera tout pour y arriver."
Par Julien Guérineau, service de presse FFBB, sur place à Novi Sad (Serbie)