Un authentique exploit
Les deux équipes s'étaient rencontrées il y a seulement trois jours lors de la phase de poule. Et le scenario de la demi-finale va ressembler étrangement à celui de cette première confrontation avec une première mi-temps à deux visages.
Le premier quart-temps est dominé par l’Espagne avec une démonstration d’équilibre dans le jeu. Le successeur de Ricky Rubio à la Joventut, Josep Franch, est impeccable à la manœuvre. Le Francophone Nacho Llovet impose sa puissance sous le cercle tandis que Joan Sastre excelle à longue distance. Bref les Ibériques récitent leur basket tandis que les Français apparaissent empruntés et, après leur 8/8 à longue distance en dix minutes contre l’Ukraine, pointent cette fois à 0/5 (16-25).
Mais le deuxième quart-temps va tout changer. Les Tricolores ont passé la vitesse supérieure. Ils sont agressifs, attaquent désormais le cercle avec efficacité et leur jeu de passe est plus saignant. Paul Lacombe et Lens Aboudou sont les détonateurs d’un 16-3 en l’espace de cinq minutes. Andrew Albicy est également particulièrement actif des deux côtés du terrain et ces espoirs sont enthousiasmants de volonté et de punch. A la pause, ils ont totalement retourné la situation (40-33).
Pendant toute la deuxième mi-temps, la France va continuer de faire la course en tête en s’appuyant sur ce qui fait la force de ce groupe depuis le début de la compétition : la profondeur de son banc. A chaque tentative de rapproché de l’Espagne, Jean-Aimé Toupane trouve une solution pour repousser l’assaut : les rebonds offensifs de Ferdinand Prénom, les prises de position d’Alexandre Gavrilovic, un shoot lointain d’Alexis Tanghe, un drive de Christophe Leonard ou un dunk ligne de fond de Maxime Courby, bluffant d'énergie. Autant de petits détails qui font la différence.
Et sur les lignes arrières, deux hommes vont s’avérer décisifs. Albicy tout d’abord, pas forcément réputé pour la qualité de son tir de loin, va se fendre de deux flèches primées qui permettent de confirmer le break en milieu de troisième quart-temps (55-45). Puis, lorsque les Espagnols ont effacé leur retard (62-62, 31e), c’est Lacombe qui sort de sa boîte. Le combo-guard villeurbannais virevolte, frappe au-delà des 6,25 m puis se fend d’un dunk surpuissant en pénétration. Et après avoir commis une faute offrant un 2+1 à Llovet (76-75), il fait de nouveau mouche à deux reprises à trois-points, dont une banderille à 9 mètres. Malgré quelques frayeurs dans les dernières secondes, la France tient sa victoire, tient son exploit et disputera pour la deuxième année consécutive la finale de l’Euro 20 ans et moins, une nouvelle fois contre la Grèce.