Un joli feu d'artifice
Un faux-pas inoubliable face à l'Islande il y a un an à l'Euro. Une défaite historique de Boris Diaw et sa bande quelques mois plus tard contre le Liban. La France ne manquait pas de références pour lui rappeler l'importance de ne prendre aucun adversaire à la légère.
Les champions d'Europe démarrent d'ailleurs de la meilleure des manières avec un dunk exceptionnel d'Alexis Ajinca. La France joue vite, très vite, marque facilement. De quoi penser que l'après-midi sera tranquille. Mais loin de craquer, les Libanais s'accrochent en se reposant sur une insolente adresse au-delà des 6,25 m. La défense tricolore, censée les mettre à l'abri de bien des péripéties, est aux abonnés absents. Les pénétrations des joueurs au cèdre sont aisées et les positions extérieures nettes. Une pluie de tirs extérieurs s'abat sur la France et ce que le Liban manque de qualités physiques, il le compense par une adresse insolente (18-18, 8e). Les Bleuets s'offrent en plus quelques sueurs froides quand Ajinca s'effondre en se tordant de douleur, touché au genou gauche (le médecin de l'équipe se montrera rassurant sur son cas à la pause).
Il faut un bon passage du duo Batum-Tillie pour recreuser l'écart à la fin du premier quart-temps (26-18). Mais les représentants du continent asiatique vont continuer de rester dans la roue pendant cinq minutes supplémentaires (33-29). Richard Billant, mécontent des prestations défensives de ses troupes, envoie Olivier Romain et Jessie Begarin, spécialistes du genre, au front. La manoeuvre met du temps à faire effet mais le Liban, émoussé, finit par lâcher prise. Les contre-attaques se font plus tranchantes avec à la finition Moerman et M'Baye. Un 17-3 en cinq minutes scelle définitivement le sort du match.
Mais désireux d'effacer l'impression mitigée laissé lors du premier acte, les Français vont mettre un point d'honneur à offrir un agréable feu d'artifice à leurs supporteurs. Contres en haute altitude, dunks spectaculaires, pression tout terrain, le Liban est totalement dépassé et encaisse rapidement un 16-4 qui porte l'écart à +30 (66-36). L'occasion rêvée d'ouvrir totalement le banc et de ne prendre aucun risque avec Ajinca. Tous les joueurs français vont alimenter la marque avec, cerise sur le gâteau, un dernier alley-oop signé Jessie Begarin pour inscrire le 100e point.
Kim Tillie, 9 points, 7 rebonds, 1 contre
"Je n'ai pas vu le match de l'Equipe de France au Mondial au Japon, mais j'en ai beaucoup entendu parler. Et lors du briefing les coaches ont beaucoup insisté : ne faites pas comme les seniors. En plus nous avions le mauvais souvenir du match contre l'Islande et on a fait très attention à ce genre de match piège. Le problème c'est que l'on est rentrés un peu soft au niveau du rebond alors qu'eux étaient très aggressifs d'où les contre-attaques que l'on a pu placer. On a su résoudre le problème et ensuite la consigne était de ne pas s'arrêter de jouer, même à +20. Tout le monde a pu participer et ça fait très plaisir de voir un joueur comme Rudy Etilopy marquer. Et Jessie a marqué le 100e point ce qui veut dire qu'il va nous falloir lui trouver un gage pour ce soir."
Par Julien Guérineau, service de presse FFBB, sur place à Novi Sad (Serbie)