Un podium sinon rien
Palmarès oblige, l’Equipe de France des 20 ans et moins aborde cet Euro italien avec une cible dans le dos. Le groupe tricolore, composé majoritairement de joueuses siglées LFB voir pour certaines Euroligue, peut également compter sur l’expérience de cinq médaillées de bronze à l’Euro 2007. Et même si la poule A dans laquelle est plongée l’équipe contient deux autres candidats potentiels à la victoire finale, la France veut espérer rééditer son exploit de 2005, le titre de championne d’Europe.
Un groupe "courageux"
L’Equipe de France le sait, un faux pas dés la première phase peut dangereusement compliquer la suite de son parcours. Pour éviter pareille déconvenue, les Bleues doivent donc attaquer le tournoi pied au plancher dés le premier entre-deux. Sixièmes du dernier Euro, les Italiennes auront à cœur de contrecarrer les espoirs français lors du match d’ouverture. Battue par les Bleuettes en poule l’an passé (61-51), la sélection transalpine aura cette fois l’avantage d’évoluer devant son public, un atout non négligeable. Le second match face à l’Allemagne ne sera pas une formalité, mais l’équipe d’outre-Rhin n’a jamais gagné contre la France depuis 2002 (trois défaites). L’avantage psychologique est incontestable et il sera donc dans le camp français. En conclusion de cette première phase, les tricolores rencontrent leur meilleur ennemi, la Serbie. Vices championnes d’Europe l’été dernier, les Serbes avaient empêché les Bleues de se hisser en finale. Forcément, un parfum de revanche devrait flotter sur cette rencontre. Parfaitement conscient de la difficulté des matches de poule, Abdou N’Diaye préférait néanmoins se replier sur son groupe : "Je connais les adversaires et j’ai vu les matches de l’été dernier. Les équipes sont fortes mais le plus important à mon sens est de se concentrer sur notre équipe pour que dés le premier match, l’équipe soit prête à relever le challenge proposé." Pour débuter l’Euro dans les meilleures dispositions, la France a disputé une dizaine de rencontres amicales durant lesquelles le coach a pu apprécier la volonté de ses joueuses à l’abord du grand rendez-vous. "L’objectif de cette préparation était de fédérer mentalement cette équipe sur un objectif bien précis. J’ai découvert un groupe courageux, très discipliné, ambitieux et des filles prêtes à aller de l’avant."
La parole est à la défense
Pour diriger son équipe, Abdou N’Diaye a plutôt l’embarras du choix. Titulaire à l’Euro bulgare l’été dernier, Ingrid Tanqueray (5,4 pts, 2,4 rbds et 2 pds) composera un duo solide avec la jeune meneuse de Mourenx Isis Arrondo (4,0 pts en LFB). Une paire parfaitement complétée en préparation par Lucie Bouthors, sérieuse avec Calais cette saison (5,1 pts). Pour compléter la ligne arrière, Carine Paul usera de son expérience glané avec Bourges pour transpercer les défenses.
A l’image de la sélection des 18 ans et moins, cette Equipe de France espoirs peut se réjouir d’avoir à disposition un secteur intérieur de tout premier choix. Déjà présentes à l’Euro des 20 ans et moins l’an passé, Marielle Amant et Ana Maria Cata Chitiga afficheront leur progrès pour peser davantage sur le jeu cet été. Intérieure titulaire à Arras, Amant s’est complètement révélée cette saison en LFB (10,5 pts, 6,9 rbds) et pourrait par conséquent s’imposer comme une des stars de cet Euro italien. De son côté, Cata Chitiga a continué d’apprendre le métier au sein de l’impressionnante armada berruyère. La jeune championne de France profitera sans aucun doute de sa découverte de l’Euroligue et du Final Four 2008. Une bonne école.
Titulaire chez les 18 ans et moins l’été dernier, Sarah Michel n’aura certainement aucun mal à franchir l’échelon supérieur. Et pour cause, la jeune ailière de Valenciennes a illuminé de tout son talent l’attaque survitaminée la fin de saison de l’USVO (10,3 points). Son association avec Mélanie Arnaud, déjà présente dans la catégorie l’an passé pourrait être un véritable casse tête pour les équipes adverses.
Si Abdou N’Diaye ne devrait pas manquer de solutions en attaque, il désire surtout marquer cette sélection de son sceau, à savoir une défense de fer. "Chaque entraîneur a ses méthodes et sa culture de jeu. La mienne a toujours été basée sur l’aspect défensif avec également du jeu rapide. Bien défendre, faire déjouer l’adversaire, courir et ne pas oublier de jouer collectivement pour que chaque joueuse puisse exploiter ses qualités au sein d’un collectif organisé et discipliné, c’est mon credo."
Article paru dans le BasketBall Magazine n°738 – juillet 2008