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Euro U18 masculin

Une fin cauchemardesque

08/08/2007
Dans un final qui n'est pas sans rappeler celui de l'Euro 2005, la France, qui comptait neuf points d'avance à deux minutes de la fin, s'est effondrée face à la Grèce en encaissant un 10-0 qui l'élimine de la course aux médailles (81-82). Une cruelle déception pour cette génération.

Les données étaient simples pour la France avant la rencontre. Une victoire et la porte des demi-finales restait ouverte. Une défaite et la Grèce, en compagnie de la Lettonie, pouvait sabler le champagne avant même la dernière journée. Afin de continuer à rêver les Tricolores devaient passer sur le corps du meilleur marqueur (21,8 pts), rebondeur (12,0 rbds) et contreur (2,8 blks) du tournoi après quatre journées. Kostas Koufos, 2,16 m, né aux Etats-Unis, successeur attendu à Ohio State du premier choix de la draft, Greg Oden. Bref un monstre planté au milieu de la raquette et leader d'une formation hellène invaincue.

Le match des Français débute avec plus de 20 minutes de retard du fait d'un Espagne-Lituanie allé jusqu'au bout du suspense. Mais ce contre-temps ne perturbe absolument pas les juniors qui, comme la veille contre la Turquie, se mettent rapidement en action. Autre similitude, c'est Edwin Jackson qui joue les artificiers de service (8-2, 3e). Koufos, lui, est amoureux de son tir extérieur et son coach doit vite prendre un temps-mort pour stopper l'hémorragie. Son arme fatale est vite recadrée et revient à ce qu'elle sait faire le mieux. Intimidation, rebond, finition avec la faute. Koufos est lancé et personne ne peut l'arrêter. En face, Jackson a beau être sur un nuage (13 pts à 5/5 sur les 15 premiers points français), le pivot grec ramène les siens et les fait même repasser en tête après le premier quart-temps (16-18). Bilan des dégâts : 11 points et 5 rebonds et heureusement une tendance lourde à arroser de loin (0/4 au-delà des 6,25 m). Le match est véritablement lancé et les Bleuets affichent une réussite remarquable derrière la ligne primée à l'image de l'excellente entrée de Carl Ona-Embo. Quand Christophe Leonard réussit enfin à éviter les immenses segments de la tour de contrôle Koufos pour s'offrir un 2+1, la France est parvenue à créer un petit écart (33-28, 14e). L'impact offensif du centre grec est parfaitement limité mais ses coéquipiers, peu inspirés de loin jusqu'à présent, retrouvent des couleurs. Un chassé-croisé incessant débute alors et va durer toute la fin du quart-temps. Sur un nouveau tir extérieur de Jackson, c'est la France qui prend l'avantage d'une courte tête (41-40).

Au retour des vestiaires la défense des juniors va priver ses adversaires de solution, tandis qu'offensivement, Christophe Leonard se met en valeur. L'arrière du CFBB est un vrai phénomène athlétique et semble monter en puissance match après match. Sa dimension physique rare pour un joueur à son poste lui permet d'apporter un soutien considérable aux intérieurs au rebond. Leonard est essentiel dans la bonne série qui permet à la France de se détacher (49-42, 23e puis 58-50, 28e). Mais si Jackson est toujours redoutablement efficace, Koufos n'a pas dit son dernier mot. Il provoque de nombreuses fautes, alimente la marque pour la Grèce qui reste à portée de fusil (60-54, 30e). Plus inquiétant, en seulement deux minutes les shooteurs connaissent une sérieuse poussée de fièvre. Les Français encaissent un sévère 13-4 et tout est à refaire (64-67). Leonard est renvoyé au feu et remet immédiatement les siens dans le sens de la marche. Habitué aux matches à enjeu, Antoine Diot prend également ses responsabilités avec son compère mondialiste Jackson. Débarqués dans le groupe en fin de préparation les deux jeunes hommes ont eu du mal à s'intégrer dans le jeu collectif mis en place sans eux mais dans ce match capital, ils sortent le grand jeu et renversent la vapeur en signant cette fois un 13-3 bienvenu (77-70, 37e puis 81-72, 38e). Mais la France est bien placée pour savoir que les Grecs ne renoncent jamais. Antoine Diot perd un ballon puis est renvoyé dans ses 22 par Koufos et les juniors n'ont plus que trois points d'avance à 40 secondes de la fin. Wilson rate ensuite à trois-points en sortie de temps-mort et Sloukas réussit un 2+1. Sur la possession suivante Koufos contre à nouveau (25 pts, 10 rbds, 7 blks) et Diot commet une faute sur Ioakeimidis qui réussit un lancer sur deux. Les Grecs qui n'ont pas atteint leur quota de fautes jouent ensuite bien le coup et Wilson rate au buzzer un dernier tir. 81-82, un rêve est passé.