Une promenade de santé
La Chine ne constituait pas une inconnue pour la France qui avait affronté le champion d'Asie lors du tournoi de Caceres en Espagne. Un affrontement qui s'était soldé par une victoire 86-61 moins aisée que le score ne l'indique.
Richard Billant avait sans doute rêvé d'une entame un peu moins poussive. Entre une sélection de tirs douteuse et un jeu offensif manquant singulièrement de vitesse les Bleuets s'embourbent pendant cinq bonne minutes (6-8). Mais comme c'est souvent le cas depuis le début de la compétition, c'est du banc que va jaillir l'étincelle. Une étincelle nommée Ludovic Vaty. Le discret pivot de l'Elan Béarnais va imposer sa puissance aux grands gabarits chinois. C'est lui qui lance un 8-0 annonciateur d'une vague bleue qui va tout emporter. Nicolas Batum montre le volume de jeu qui fait de lui un danger permanent dans tous les secteurs et Antoine Diot imprime un rythme effréné à la rencontre. Vaty est omniprésent, notamment en défense en passant systématique devant son vis à vis et Edwin Jackson ponctue le quart-temps d'un tir à neuf mètres au buzzer (26-14).
La machine est en marche et ce n'est pas la tentative de zone du coach asiatique qui va la ralentir. Les interceptions se multiplient pour autant de paniers faciles. La Chine est totalement dépassée et n'inscrit pas le moindre point pendant cinq minutes. Bilan des opérations un 13-0 qui porte l'avance des Champions d'Europe à +25. Difficile dans ces conditions de ne pas se relâcher. Quelques secondes de flottement que Richard Billant stoppent en lançant une zone press qui réveille ses troupes. L'écart n'a quasiment pas bougé au moment de rejoindre les vestiaires (un concept étranger au coach chinois qui renvoie immédiatement ses joueurs s'échauffer) sur une nouvelle flèche de Jackson à la sonnerie (52-28).
Dès lors la deuxième mi-temps relève surtout de l'anecdote. Les Chinois démontrent qu'ils possèdent une certaine adresse mais n'ont absolument pas les moyens de perturber leur adversaire du jour. La seule incertitude est l'ampleur de l'addition finale : +49 et une dernière faute technique pour Ajinca pour dunk trop spectaculaire. Avec quatre victoires (tous les résultats du premier tour comptent dans ce Mondial) la France a déjà son billet pour les quarts de finale.
Les choses sérieuses commence véritablement demain avec un rendez-vous avec
Richard Billant
"On s'est imposé d'entrée contrairement au match que nous avions joué en Espagne. A l'époque on ne les connaissait pas du tout et il nous avait fallu trois quart-temps pour faire la différence. J'avais insisté sur la nécessité de défendre haut et de tuer le match très vite. C'est bien, nous sommes déjà en quarts de finale mais il nous reste deux gros matches. Je crois qu'il n'y aura pas besoin de faire un travail de motivation contrairement à aujourd'hui. J'ai été très impressionné par les intérieurs serbes. Cette équipe nous avait fait terriblement souffrir l'an dernier en préparation et la priorité sera de cadenasser ces intérieurs. Je suis déjà rassuré par le travail effectué au rebond et par la prestation de Ludovic Vaty ce soir (10 pts, 6 rbds, 4 ints).
Par Julien Guérineau, service de presse FFBB, sur place à Novi Sad (Serbie)