Ana Lelas : "La LFB est meilleure que la Liga !" | FFBB

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Ligue Féminine, J11 - Tarbes/Mourenx

Ana Lelas : "La LFB est meilleure que la Liga !"

08/12/2006
<P>L'ailière croate du Mourenx BC (1,83 m, 23 ans) sera la principale arme offensive du club béarnais lors du derby gascon. Privé des services de Nnindjem et Radunovic, le secteur intérieur mourenxois apparaît bien amoindri pour lutter à armes égales. Aussi, passée par le TGB en 2003-04, Ana sera une joueuse clé du match. Découverte...</P>&#13; <P><I>La gâchette croate Ana Lelas apporte 14,9 pts, 4,1 rbs et 2,1 pds en moyenne - Bellenger/IS/LFB</I></P>

Un joli minois avec de grands yeux, mais parfois un regard qui semble lointain, perdu le long des plages de sables fins de la Croatie, « notre belle patrie… », d’après les premiers mots de l’hymne national de son pays. C’est comme cela que peut être présentée Ana Lelas, l’un des nouveaux visages du Mourenx Basket Club cette saison. En réalité, Ana est une jeune femme timide, car elle pense ne pas maîtriser encore parfaitement notre langue.



Pourtant elle se trompe, car si certaines subtilités de notre (difficile) vocabulaire lui sont encore inconnues, elle se débrouille très bien dans la langue de Molière. Internationale Croate, elle est une des joueuses majeures de ce Pays, qui a formé tant et tant d’excellents basketteurs et basketteuses. Avec beaucoup de patience nous sommes arrivés à la faire parler, ensuite, nous ne pouvions plus l’arrêter.



Comment une Croate arrive à s’entendre avec Kuki Radunovic, une Monténégrine ?
(Sourire) Nous ne regardons pas le côté politique, nous nous entendons bien, nous nous connaissons depuis trois ans, c’est bien là le principal. Le reste ne compte pas entre nous.



Pourquoi les joueurs et les joueuses des Pays de l’ex Yougoslavie sont adroits ?
Je pense qu’ils sont talentueux. Il faut aussi savoir que dans les écoles de Basket des Pays de l’Est, tout est basé sur le shoot. On le travaille beaucoup. En ce qui me concerne, je pense que l’adresse est un peu naturelle, mais je continue à travailler.



En dehors du terrain, parfois tu sembles ailleurs, c’est de la tristesse ?
(Surprise) Non, pas du tout ! C’est dans ma nature, je suis dans mes pensées, mais elles ne sont pas tristes. C’est mon état d’esprit.



Il y avait à peine un mois que tu étais à Mourenx et les cadettes France t’avaient choisi comme « marraine ». Cela doit te faire plaisir ?
Oh oui ! C’est du plaisir et j’en suis très heureuse, car justement il n’y avait qu’un mois que j’étais là et les jeunes m’avaient adopté. C’est une chose qui compte beaucoup pour moi, c’est une marque de confiance dont je suis sensible.



Peux-tu nous expliquer ton parcours sportif ?
J’ai débuté à l’âge de 11 ans dans le club de ma ville, à Split en Croatie et j’y suis restée jusqu’à l’âge de 16 ans. À cette époque, je suis devenue internationale en équipe A de Croatie, j’étais la plus jeune. Je suis partie ensuite deux ans à Zagreb et un an à Sibénik avant d’arriver ici, en France. J’ai joué ma première saison à Tarbes, ensuite à Aix en Provence et la saison dernière à Vigo en Espagne.



Tes parents étaient-ils sportifs ?
(Sourire) Non, pas du tout ! Mes parents ne pratiquaient aucun sport, par contre ma soeur aînée [NDLR: Zana Lelas, 36 ans, 1,91 m, a joué au RC Strasbourg en 1998-99] est professionnelle à Saragosse en Espagne.



Venant de Split, tu ne t’ennuies pas à Mourenx ?
Non, même si c’est complètement différent. Split est une très jolie ville, mais la région autour de Mourenx me plaît bien. Ici, tout est vert, c’est tranquille pour se reposer après les entraînements ou les matches. Pour l’instant je n’ai pas eu le temps de trop visiter, mais j’espère pouvoir aller à la mer et à la montagne.



Connaissais-tu tes partenaires en arrivant ici ?
Dans l’ensemble non ! Je ne connaissais que Polina Tzékova et Kuki Radunovic. "Poli" je l’avais rencontré lorsque j’avais joué à Tarbes et Kuki, pour l’avoir croisé sur les terrains. Mais ça va, ça se passe bien avec toutes les autres.



L’an dernier tu jouais en Espagne, quel est le meilleur championnat ?
Le championnat de France ! Ici, on joue mieux au Basket, les systèmes sont meilleurs, c’est plus technique. Les Français sont aussi beaucoup plus professionnels que les Espagnols. Au niveau du public, à part les salles de Salamanque et de Valence, les autres sont quasiment vides.



Peux-tu nous parler de l’équipe nationale de Croatie ?
(Sérieuse) C’est une équipe jeune, qui possède beaucoup de talent et avec deux ou trois joueuses d’expérience. Si nous pouvons avoir un groupe homogène, si nous savons gérer les encontres, je pense que nous pouvons avoir une bonne équipe. Mais pour tout ça, il faut aussi avoir un bon entraîneur.



Celui de la Croatie n’est pas bon ?
(Silence et petit sourire en coin)…



As-tu déjà pensé à la WNBA ?
Ça ne m’attire pas vraiment. Je n’aime pas ce style de jeu, mais si un jour j’ai l’opportunité d’y aller, je ne dis pas non. Mais cela, uniquement pour l’expérience.



Blanc ou noir ?
Peu importe.



Split ou Paris ?
(Sans hésitation) Split.




Propos recueillis par Claude Jouanserre (Mourenx BC).
Photos : Hervé Bellenger / IS / LFB.