Blier : "Bourges nous convient bien"

Après Mourenx, vous battez le champion de France Bourges. Comment expliquez vous cette reprise en fanfare ?
Primo, les 10 jours de vacances à Noël ont fait beaucoup de bien à mes joueuses. Cette trêve leur a permis de souffler notamment pour Orsolya Englert et Zuzi Klimesova, prises par leur équipe nationale l'été dernier. Secundo, nous en avons profité pour modifier le profil de l'équipe. Liz Shimek-Moeggenberg est arrivée à la place d'Aminata Yanni. Cette joueuse nous a apporté un entrain, une envie de travailler et elle a entraîné quelques éléments dans son sillage. La victoire de Mourenx n'était a priori pas illogique. Ce match était un tournant pour nous dans la saison. Nous étions crispés mais on sentait bien que nous dominions et nous avons finalement pris l'ascendant dans le dernier quart temps [NDLR: 91-76 au final]. Contre Bourges, nous jouions sans véritable enjeu autre que de ne pas prendre un carton. Finalement, c'est un match facile...

Moeggenberg apporte un nouveau souffle

Bourges est une formation facile à jouer ?
D'une certaine manière oui, d'autant que Bourges présente un profil qui nous correspond et qui nous permet même d'espérer gagner. Leurs intérieures Kireta et Ndongue ne sont pas très puissantes, Hall n'est pas très grande. J'ai tenu le même discours à l'aller. Devant 1500 spectateurs et dans une ambiance de feu, nous avons joué les yeux dans les yeux. Nous avons joué un très bon match de basket. Par contre, le profil de Villeneuve n'est pas du tout fait pour nous. Nous sommes moins susceptibles de jouer notre jeu.

Comment jugez vous l'intégration de Liz Shimek-Moeggenberg ?
Pour ne rien vous cacher, nous n'avons pas effectué un énorme scouting, nous l'avons un peu pris au hasard. Elle est jeune, dans nos tarifs. Son profil d'ailière-intérieure mobile et qui peut jouer dessous nous a plu. Elle a un excellent état d'esprit. Si elles affichent de très bonne stats pour ces deux premiers matchs, elle n'en est pas particulièrement avide. Elle sait être altruiste, faire la passe, flamber en attaque comme se mettre minable en défense. Son gros plus sur le groupe, la mentalité. Complètement différente de Yanni qui n'était pas du tout dans le ton. Liz aime travailler, est sérieuse et intelligente. Elle a mis tout le monde dans sa poche. Et puis elle a surtout permis à Zuzi et Tye'sha de souffler car elles ne sont pas formatées pour jouer 35 minutes.

Un groupe compétitif

Le maintien est bien avancé. Qu'est-ce qui fait la force de l'ASPTT Arras ?
Au début de saison, on nous promettait la 14ème place mais j'étais convaincu que nous pouvions mieux faire. La force d'Arras, ce sont d'abord ces joueuses, méconnues mais valeureuses. Regardez Stéphanie Beuzelin ou Zuzi Klimesova, dont le passage à Calais était mitigé mais capable d'apporter énormément, et puis ces jeunes qui montent et se décomplexent. Notre groupe est relativement compétitif. L'année dernière, notre victoire en Coupe de France contre Clermont, une équipe établie de Ligue, nous a aussi beaucoup rassuré. Avoir débuté en perdant de 2 points contre Bourges a renforcé le sentiment que nous pouvions nous maintenir. Aujourd'hui notre état d'esprit est différent, il faudra peut-être envisager de jouer les quarts de finale ?

Propos recueillis par Yann Kappes.