Championne du Monde dans le Cher
Lauren Jackson au Spartak Moscou, Penny Taylor et Kristi Harrower à Ekaterinburg. Les stars australiennes ont clairement fait le choix des dollars russes. Retrouver une championne du Monde (et pas n'importe laquelle, 11,1 pts, 3,3 rbds lors du sacre brésilien) en plein du cœur du Cher a donc quelque chose d'incongru. Mais à l'évocation de choix inattendu, Belinda Snell sourit : "Je voulais jouer en Euroligue. Et j'ai entendu beaucoup de choses positives sur Bourges, son professionnalisme, son organisation. Je pensais que c'était une situation idéale pour préparer les Jeux Olympiques." Reste que l'ailière aussie a sans doute particulièrement goûté le succès berruyer sur le parquet d'Ekaterinburg lors de la première phase de l'Euroligue. Une victoire qui a définitivement validé le billet pour les playoffs des troupes de Pierre Vincent.
Lors de la compétition continentale qu'elle tenait absolument à disputer, la meilleure marqueuse de Bourges en championnat (14,6 pts) a pu apprécier la qualité de l'opposition qui explique en partie ses difficultés à trouver la mire au-delà des 6,25 m (11/55, 20,0%, loin de ses 40,0% en LFB) : "En Euroligue il n'y a pas un seul shoot facile. A chaque fois j'ai un défenseur sur moi. Donc il faut s'investir dans d'autres secteurs du jeu quand l'adresse n'est pas là." Mission accomplie avec 4,1 rebonds et 3,8 passes décisives. Une production qui a largement contribué à la bonne série des participants au dernier Final Four.
Une qualification pour le dernier carré européen constituerait un succès particulièrement rapide pour une joueuse qui a pris son temps avant de rejoindre le Vieux Continent la saison dernière en Italie. "Pour les joueuses de l'AIS (l'Australian Institute of Sports, l'équivalent local de l'INSEP) le but est avant tout de pouvoir évoluer dans le championnat australien. Personnellement j'ai longtemps joué en WNBL pour travailler sur mon jeu, m'améliorer. J'ai passé six ans avec Sydney, de très bons souvenirs d'ailleurs et ensuite j'ai voulu découvrir autre chose." Une soif de découverte qui l'a menée à Bourges. Une formation qui survole le championnat de France et qui trace sa route en Euroligue. Une double réussite qui vaut bien les dollars des oligarques.
Par Julien Guérineau - Article paru dans BasketBall Magazine n°733 - Février 2008.