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Ligue Féminine - Magazine

Coudray ouvre un chapitre

28/03/2008
Arrivé en provenance de Mondeville à l'intersaison, Hervé Coudray (42 ans) est le nouvel homme fort de l'USVO. L'entraîneur-manager de la maison jaune a bien l'intention de consolider la place de Valenciennes en haut de la hiérarchie. Malgré sa défaite à Challes mercredi et en vue du choc contre Bourges ce samedi, VO est bien solidement campé en deuxième position de la LFB.
 

Selon le proverbe breton, celui qui ne risque rien ne perd ni ne gagne. Le natif de Fougères, passé en 2002 de l'Avenir de Rennes (NF2) à la solide formation professionnelle LFB de Mondeville, a le regard fixé vers l'horizon. "J'entraîne depuis l'âge de 19 ans. Je n'ai pas pour habitude de regarder derrière moi. Rennes est monté de la N2 à la Ligue, Mondeville a accédé à l'Euroligue. A Valenciennes, j'entends bien pérenniser la présence du club au haut niveau, voire même aller plus haut." L'objectif est affiché avec conscience et ambition.

Le technicien du grand Ouest n'a pas choisi la solution de facilité. "Passer après des entraîneurs qui ont marqué les esprits (Groudine à Mondeville puis Buffard à VO) est difficile. Ce challenge, j'ai toujours eu envie de relever. Je l'ai fait à Mondeville, j'ai cette même volonté dans le Nord." Le départ complet du staff technique et de 80% de l'effectif a poussé le club champion de France à miser sur ses compétences en vue de la reconstruction. "Les changements au sein du club ont rendu difficile le début de saison. Bourges a une stabilité et un temps d'avance sur nous. J'espère que nous allons réduire l'écart et bousculer les Berruyères par la suite." Après les matches aller, le septuple champion de France pointe à la seconde place du championnat. Satisfaisant même si le revers au Hainaut contre son ancien club Mondeville lui laisse un goût amer. "Nous perdons à domicile et nous ne montrons pas un grand basket. Cela nous a mis un bon coup de pied pour nous racheter."

Au sein d'un club où les dirigeants et les spectateurs ont toujours été habitués à gagner plus facilement, la difficulté actuelle à s'imposer sur son parquet reflète les lacunes d'un fond de jeu collectif naissant. "A Mondeville, l'instauration du style de jeu a aussi été problématique. J'ai signé pour trois ans, comme quelques joueuses, dans l'idée de construire dans la continuité et la stabilité." Prendre la succession de Laurent Buffard, parti à Ekaterinbourg, ne le dispense pas d'une certaine pression. "J'en ai besoin pour avancer. Sans elle, ma motivation ne serait pas aussi prononcée dans le travail." Après un premier trimestre chargé, l'entraîneur LFB de l'année 2005 a pleinement conscience d'exercer dans un environnement exceptionnel. La chaleur humaine des gens du Nord, la chaude atmosphère du Hainaut : "je suis marqué par cette ambiance, l'enthousiasme des supporters. Certes la pression est supplémentaire mais le soutien populaire est un plus énorme pour l'équipe."

Si la situation financière s'est creusée en faveur des nouveaux riches de l'Est, stigmatisée par l'armada dollarisée du Spartak Moscou, champion d'Europe en titre, les clubs français font front très honorablement, à leur manière. Pour la 9e fois en 10 ans, l'USVO a ainsi accédé aux playoffs d'Euroligue, une stabilité sportive fort enviable dans l'élite européenne. "Face aux stars de Russie, il est possible de rivaliser avec un collectif solide et de jeunes joueuses. Aujourd'hui, Valenciennes s'inscrit dans un projet à moyen terme." Si les temps changent, VO est bien toujours aussi ambitieux qu'à la fin du livre précédent.

Par Yann Kappes
Article paru dans BasketBall Magazine n°733 - Février 2008.