Enjoli IZIDOR la joker de Mourenx
Née il y a 28 ans (depuis mercredi dernier), à Seattle (USA), de père nigérian et de mère américaine et possédant donc la double nationalité, Enjoli a déjà bien bourlingué dans le Monde. Faisons connaissance avec cette jeune femme cultivée, à la tête bien remplie et au sourire toujours aux coins des lèvres. Encore merci à Justine Agbatan pour son aide linguistique.
Peux-tu nous parler de ton parcours ?
Je suis née d’un père nigérian et d’une mère américaine à Seattle aux Etats-Unis, où j’ai passé une grande partie de ma jeunesse. J’ai joué en NCAA à l’Université de Stanford et après je suis partie en WNBA. Ensuite je suis venue en Europe, en Grèce, au Portugal et en Turquie, avant de jouer ce début de saison en Croatie, à Sibénik.
Tu as donc fait la première partie de la saison à Sibénik. Cela ne s’est pas trop bien
terminé pour toi ?
Non, je suis arrivée très fatiguée en début de saison, car cela fait deux ans que j’enchaîne l’équipe nationale du Nigeria l’été, et la saison en club. Maintenant, depuis que je suis partie de Sibénik, j’ai eu le temps de me reposer, je me sens bien, je suis une nouvelle joueuse, je suis prête (sourire).
Connaissais-tu Mourenx avant de débarquer il y a 10 jours ?
(Sourire) Non, j’ai regardé sur une carte de France et je n’arrivais pas situer. C’est ensuite en regardant sur Internet, j’ai lu que le Tour de France était passé à Mourenx, mais je ne savais toujours pas dans quel coin de France ça se trouvait (sourire).
Savais-tu où tu allais poser tes baskets ?
Oui, mon agent m’avait expliqué la situation sportive du club, je n’étais pas surprise. J’aime les challenges et celui-là en est un.
Connaissais-tu des joueuses de Mourenx ?
Non, aucune des filles actuelles, ni des anciennes joueuses. Je ne savais rien sur Mourenx, j’avais connu des joueuses qui avaient évolué à Tarbes, mais pas ici.
Quelles sont tes qualités ?
Je pense que je suis assez adroite aux shoots, je défends fort et je prends des rebonds.
Et tes défauts ?
(Sourire) Comme je suis gauchère, je suis maladroite à 3 points… avec la main droite (rires).
Que penses-tu de tes nouvelles partenaires et des premiers entraînements ?
J’aime bien cette équipe, tout le monde est cool. Mes partenaires m’ont de suite mise à l’aise et m’ont accepté dans le groupe.
Et de l’ambiance dans la salle dimanche dernier ?
C’est extraordinaire de voir cette ambiance, alors que l’équipe avait beaucoup de défaites. J’ai été agréablement surprise de la réaction du public, je pensais que nous étions dans une finale de championnat du Monde.
Comment as-tu vécu ce match depuis le banc ?
J’étais très frustrée, car je sentais par moment que je pouvais apporter quelque chose à mes partenaires. Mais aussi de les voir se battre comme elles ont fait, de se donner à fond, ça m’a rassuré. Et puis quel plaisir de pouvoir jouer dans un tel environnement.
As-tu déjà des affinités dans l’équipe ?
Non, pas spécialement, toutes les filles sont sympas. Je suis passée dans certaines équipes où il n’y avait pas cette bonne ambiance qui règne ici entre toutes. Je suis très contente de faire partie de cette aventure.
Quels sont tes loisirs ?
J’aime dessiner, j’ai étudié l’architecture et j’aime bien dessiner des bâtiments, mais aussi des portraits, des paysages, enfin diverses choses.
Nigeria ou USA ?
(Rires) J’aime les deux de différentes manières, mais si je devais vraiment choisir, ce sont les USA.
Propos recueillis par Claude Jouanserre (Mourenx BC)
Interview à paraître dans le programme du match Mourenx-Aix du 20/01.