Miyem : "Peur de ne pas m'imposer"
Vous avez été formée pendant deux saisons au Centre Fédéral. Quel souvenir gardez-vous de cette période ?
Très bon. Aussi bien sur le plan humain que sportif. Sur le moment, je n’en avais pas conscience. Aujourd’hui, avec du recul, je me rends compte des super conditions de travail avec l’aménagement des études en parallèle pour travailler tous les jours et apprendre mon métier. Je ne regrette vraiment rien. Au bout de deux ans, j’avais très envie de découvrir la Ligue Féminine, ou sinon je faisais une troisième année avec plaisir.
Après seulement une saison en LFB, vous vous imposez comme une joueuse majeure à Bourges (12,1 pts à 55%, 4,3 rbs en 25’ et 7 matches). Etes-vous consciente de la qualité de ces performances au regard votre âge ?
Pas vraiment non. De temps en temps, mes amis me disent que mes prestations sont bonnes, mais pour ma part je ne fais pas vraiment attention. Jour après jour, match après match, je fais de mon mieux. Pierre Vincent m’encourage à progresser et à mieux faire. Il me dit de continuer à bien travailler et reproduire cela en match.
A l’intersaison, Sandrine Gruda est partie à l’étranger. Aux yeux du public, vous êtes en passe de la remplacer. Qu’en pensez-vous ?
Nous n’avons pas vraiment le même niveau de jeu. Nous ne nous ressemblons pas. Elle exerce une forte domination sur le jeu, alors que je n’en suis pas là du tout. Je ne joue pas les modestes. La comparaison avec Sandrine est flatteuse, elle me fait plaisir mais elle n’est pas très fondée. Elle est bien meilleure que moi. Pour arriver à son niveau et s’imposer, il faut du talent et beaucoup de travail.
Compte tenu de vos performances, avez-vous une pensée pour l’Équipe de France ?
Je ne pensais déjà pas arriver où je suis aujourd’hui. A ma sortie du Centre Fédéral, je doutais. J’appréhendais, j’avais peur de ne pas m’imposer. Aujourd’hui, je me rends mieux compte de mon niveau et j’ai l’Équipe de France dans un coin de ma tête (sourire). Oui j’y pense mais des joueuses de grande qualité me devancent encore. Il me faut travailler mais si on m’appelle demain, je réponds.
Une expérience à l’étranger est-elle une perspective qui vous tente ?
Oui mais dans un futur beaucoup plus lointain. Je ne suis pas assez mature dans le jeu et dans ma tête pour franchir le cap. Je veux aller dans un club étranger avec la certitude de jouer un rôle majeur ou d’être titulaire. Je n’ai pas établi de plan de carrière. Au fil du temps, j’étudierai les propositions selon ma volonté. J’ai encore un an et demi de contrat à Bourges.
En quelque sorte, vous êtes la nouvelle Nicole Antibe du basket français ?
Cela me fait très plaisir. Elle fait partie des joueuses anciennes que je regardais à la télé, dont j’avais le poster affiché dans ma chambre. Elle m’a donné envie de faire du basket. Mais je suis encore loin de son niveau.
Propos recueillis par Yann Kappes.
Article issu du dossier "Les jeunes à l'assaut de la LFB" paru dans le n° 732 de BasketBall Magazine (Janvier 2008).