Une oeuvre collective
Sans Dee Bost ni Aleksandar Vezenkov, la Bulgarie se présentait à Beaublanc privée d’une part non négligeable de sa puissance de feu. Un arsenal qui avait lancé la rencontre de septembre dernier sur des bases très élevées (26 pts en 10’). La mission de ces Bleus new-look était de donc changer de ton et d’éviter une inopportune flambée offensive, notamment de loin. Opération parfaitement réussie, les Bulgares étant pris à la gorge d’entrée et laissant échapper des ballons qui permettaient à la France de développer son jeu rapide. Un 11-3 éclair semblait annoncer une soirée parfaitement paisible, mais le duo Zahariev-Marinov relançait le suspense jusqu’au début du deuxième quart-temps et une nouvelle accélération tricolore. Les avions de chasse du Team France reprenaient leur vol et creusaient à nouveau l’écart, accompagnant leurs contre-attaques d’un soupçon de réussite à longue distance (32-18, 15e). Vincent Collet multipliait les rotations, 11 joueurs différents contribuaient à la marque avant la pause et faisaient peu à peu monter la température dans un Beaublanc qui retrouvait l’équipe nationale pour la première fois depuis 2008 et qui avait offert un vibrant hommage à son ancien Président Frédéric Forte avant le coup d’envoi.
Le début de troisième quart-temps n’apportait pas de changement radical au scenario bien établi de la rencontre. La France affichait une belle assurance l’espace de quelques minutes avant de faire preuve de quelques coupables inattentions, immédiatement exploitées par les shooteurs bulgares (47-42, 26e). Le danger ne se faisait cependant jamais trop réel et Yakhuba Ouattara, très juste lundi soir, se chargeait de l’éloigner un peu plus avant le lancement du dernier acte. Dix minutes totalement maîtrisées face à un adversaire dépassé. Ouattara, toujours, assurait le show pour battre son record de points en Bleu et lancer un 14-2 fatal. Temps de jeu réparti, équilibre du scoring, sérieux défensif, l'Equipe de France poursuit son adaptation réussie au contexte si particulier de ces qualifications.
A deux journées de la fin, l’Equipe de France est assurée de participer à la Coupe du Monde et solidement installée en tête de son groupe. L’ultime fenêtre des 21 et 24 février prochains, marquée par un déplacement en Finlande puis un détour par Nantes, devra lui permettre de conserver sa place de leader et ainsi s’assurer de son maintien au sommet du ranking FIBA (3e actuellement devant la Serbie et l’Argentine), synonyme de tête de série lors du futur tirage au sort.
France bat Bulgarie (77-53)
Réactions
Andrew Albicy : "On travaille bien. C'est un groupe assidu qui veut bien faire les choses. Et surtout tout le monde est mort de faim. C'est important sur de courtes périodes. L'envie, l'énergie et la concentration font beaucoup. Comme je l'ai dit plusieurs fois, si on n'accepte pas notre rôle, on ne vient pas pendant ces fenêtres."
Vincent Collet : "Cette équipe est magnifique parce qu'elle donne toujours tout avec ses capacités. Et cela produit des choses très intéressantes, même s'il manque de grands joueurs. Il faut rendre hommage à ce groupe qui n'a aucun état d'âme. Ce soir j'ai adoré voir la joie du banc quand Yakuba Ouattara a commencé à marquer des paniers. Ils ont des comportements d'une grande équipe. Je me suis régalé toute la semaine. Avec mes assistants on prend beaucoup de plaisir à voir le sérieux des entraînements. Cela dit beaucoup sur l'humilité et l'enthousiasme de ce groupe. Même si l'on sait qu'il faudra autre chose pour performer à la Coupe du Monde."