Dès le 24 mars, le CIO actait le report des Jeux Olympiques de Tokyo. Cette annonce a-t-elle état particulièrement dure à accepter ?
On ne s’attendait pas à autre chose en fait. Très tôt nous avions travaillé à des adaptations pour les Jeux Olympiques en 2021 et nous avons eu l’occasion d’échanger, Jacques Commeres et moi avec Patrick Beesley, Vincent Collet, Boris Diaw et Valérie Garnier pour réfléchir à l’adaptation des programmes. L’annonce a été une déception mais très vite la Fédération a pris la mesure de la nature de cette épidémie et des conséquences qu’elle aurait sur le sport.
Rapidement c’est l’ensemble des compétitions prévues cet été qui ont été annulées…
Toutes les compétitions de jeunes ont été annulées à l’exception de la Coupe du Monde U17 masculine et féminine fin août. La deuxième incertitude concerne le 3x3 et le maintien de la part de la FIBA Europe d’un Championnat d’Europe fin août ou début septembre si les conditions sanitaires le permettent.
Qu’en est-il des compétitions seniors prévues à l’été 2021 et qui se télescopent désormais avec les Jeux ?
Très vite Jean-Pierre Siutat a échangé avec la FIBA, notamment en ce qui concerne l’EuroBasket féminin. La FIBA a décidé du maintien de la compétition en 2021. Cela implique une double préparation pour un Euro puis des Jeux Olympiques. Je ne suis pas historien du basket mais je ne pense pas que notre sport ait connu ce type d’enchaînement. Les joueuses peuvent évidemment s’interroger sur cette modification du calendrier mais Valérie Garnier est en contact avec elles pour évoquer cette situation, tout comme Vincent Collet, Patrick Beesley ou Boris Diaw avec les masculins puisque L’EuroBasket 2021 a lui été repoussé à 2022.
Quelles sont les conséquences du confinement sur le volet formation du basket ?
L’impact est très important. La prochaine rentrée de septembre 2020 dépendait d’un processus de détection, de même que la rentrée 2021, avec des étapes passant par un Camp Inter Zones, des Tournois Inter Ligues ou Inter Comités, un Camp National. Ces étapes, nous ne savons pas si nous pourrons les organiser. Nous nous appuyons beaucoup sur les Cadres Techniques Sportifs pour les faire travailler et réfléchir aux adaptations nécessaires du calendrier de notre Projet de Performance Fédéral. La problématique est par ailleurs que tous les pôles espoirs n’étaient pas au même niveau et tous ne sont pas allés au terme de leur processus de détections. J’ai par ailleurs écrit aux clubs professionnels ayant des centres de formation pour leur donner les préconisations qui sont les mêmes pour tous les sports collectifs c’est-à-dire de ne pas reprendre cette saison et de se projeter sur 2020/21. La même consigne a été adressée aux Ligues Régionales pour les pôles espoirs. De même pour les parents de nos athlètes du Pôle France qui restera fermé.
L’impact de cette crise se fera-t-elle également ressentir sur les méthodes d’entraînement ?
Clairement. Lors de la réunion avec les entraîneurs des équipes nationales de jeunes, il a été évoqué le fait que la Fédération va devoir s’adapter sur un plan économique. Le budget 2020/21 sera compliqué à monter et cela impactera les moyens alloués aux préparations, aux stages. Par ailleurs les méthodes sur le terrain devront évoluer. Les CTS et les CTF vont être sollicités pour réfléchir à de nouvelles formes de jeu. Pour le cas où on ne pourrait pas rapidement jouer au basket comme on le connaît. Il conviendra de proposer une pratique aux joueurs. Je tiens à souligner que tous nos cadres restent aujourd’hui au contact des jeunes qui sont chez eux. La volonté est d’accompagner nos sportifs dans cette période très difficile à vivre. Ce n’est pas simple pour des jeunes habitués à vivre ensemble tout au long de l’année autour du basket de devoir rester à la maison. Tous les entraîneurs du Pôle France et des pôles espoirs maintiennent un contact étroit avec leurs joueurs. C’est une volonté fédérale que d’assurer cet accompagnement essentiel.
Extrait du BasketBall Magazine du mois de mai 2020