Charleville coupé dans son élan
Au soir du 30 novembre et après une sixième défaite en 7 journées de championnat, Charleville-Mézières errait dans les profondeurs du classement, là où on ne l'avait que très rarement vu en 10 saisons de Ligue Féminine. Des contre-performances qui trouvent leur origine dans la préparation choatique des Flammes selon Amel Bouderra : "Il y avait une très belle entente, tout le monde acceptait son rôle. Mais ni Kim (Mestdagh), ni Katie Lou (Samuelson) n'étaient là. On n'était pas au complet. Notre première partie de saison a été à l'image de la préparation avec des blessures, des joueuses qui arrivent et une équipe qui essaye de se construire. En fait le début de saison a été notre préparation. C'était dur".
Après un mois de compétition, Nadia Colhado voyait sa saison prendre fin, Samuelson repartait aux Étas-Unis pour se soigner (elle fera un bref retour pour la journée 11) et Mestdagh arrivait enfin, titre WNBA en poche mais sans rythme puisque la Belge n'a que très peu joué avec Washington. Seule lumière dans la nuit ardennaise, la réussite des Flammes en Eurocoupe (5v-1). "Tout le monde a voulu bien faire pour trouver des solutions ensemble. La mayo a commencé à prendre avec un match référence juste avant Noël, une victoire contre Lattes Montpellier. Et puis c'est parti, les Flammes étaient lancées !" savoure Amel Bouderra. Un déclic qui correspond aux arrivées d'Evelyn Akhator, double championne d'Afrique avec le Nigéria, et Shae Kelley. Cet ajustement d'effectif a rapidement porté ses fruits et surtout permis au collectif de retrouver de bonnes conditions à l'entraînement avec 10 joueuses et de l'intensité. "De part leur personnalité et leur performance, elles ont très vite intégré le groupe. Ca a aussi mis moins de pression sur Endy (Miyem) qui jouait beaucoup et apporté une certaine stabilité à l'équipe" se satisfait la capitaine ardennaise.
A partir de décembre, le rouleau-compresseur carolo s'est mis en route : 8 victoires en 9 matches de Ligue Féminine, 5 victoires et un match nul en Eurocoupe. Jusqu'où Charleville aurait pu aller ? "Honnêtement on n'a jamais parlé d'ambitions, on était juste très heureuses d'être sur notre lancée et on avait hâte de grappiller les échelons, de continuer notre remontada. Il y avait de beaux challenges quand tout s'est arrêté : le quart retour d'Eurocoupe à Basket Landes, la réception de Lyon, on devait aller à Roche Vendée, Bourges. On est tristes de finir sur une note pareille car on venait de trouver notre connexion, notre alchimie. Ca se passait très bien depuis janvier" avoue, contrariée, A. Bouderra.
D'un point de vue personnel, la native de Mulhouse a vécu un exercice 19-20 à l'image de son équipe : "Et heureusement ! Si une meneuse excelle du début à la fin mais pas son équipe c'est qu'il y a un souci. J'ai eu du mal à trouver mes marques au début, avec cette pression de vouloir bien faire les choses, aider l'équipe à réussir". Avec des stats en recul par rapport à ses dernières saisons, l'Alsacienne ne voit pourtant pas poindre de lassitude alors qu'elle évoluera pour la quartorzième saison consécutive dans la cité d'Arthur Rimbaud : "Ce n'est pas dans mon caractère. Si à un moment j'avais eu le sentinement de m'ennuyer ou de ne plus prendre de plaisir à Charleville, j'aurais pris la décision de partir. Et mon rôle évolue, il y a 14 ans j'étais la rookie puis j'ai pris du galon, je suis devenue capitaine et maintenant je suis l'ancienne du club. J'ai d'autres champs d'action dans l'équipe".
Prudent en raison de la crise sanitaire et économique qui touche le monde du sport, le club ardennais n'a pas encore communiqué sur son recrutement. "L'équipe aura un joli visage, le club veut de la stabilité" indique Amel Bouderra qui n'en dira pas plus. On sait déjà que Sara Chevaugeon (Lyon), Djéné Diawara (Villeneuve d'Ascq) et Giorgia Sottana (Schio, ITA) ne seront plus là. Le nom de Tima Pouye est lui sorti dans les médias. Poste 2 très créatrice, elle pourrait vite se mettre la Caisse d'Épargne Arena dans la poche si elle reste sur sa lancée tarbaise. "Notre public aime la folie mais surtout la combativité, une vraie valeur ardennaise" prévient pour conclure la gardienne du temple.
Flammes Carolo Basket Ardennes (6ème)
Bilan : 9 victoires - 7 défaites
Meilleure marqueuse : Evelyn Akhator (14.9 pts/match)
Meilleure passeuse : Amel Bouderra (5.4 pds/match)
Meilleure rebondeuse : Evelyn Akhator (9.6 rbds/match)
Meilleure évaluation : Evelyn Akhator (20.0 /match)
Les autres bilans
Episode 1 - Charnay attendait son heure
Episode 2 - Nantes dans le creux de la vague
Episode 3 - Tarbes restait serein
Episode 4 - Saint-Amand pas maître chez lui
Episode 5 - Villeneuve d'Ascq filait en playoffs
Episode 6 - Roche Vendée s'était relancé