L’art du rebond
Les Bleus vont pour l’instant se contenter d’une réputation d’équipe à réaction. Mais après leurs débuts manqués face aux hôtes des lieux finlandais jeudi soir, c’était tout ce qu’ils pouvaient souhaiter. La constance est la prochaine étape à franchir. Dans l’urgence ils ont livré une première mi-temps de haute volée notamment offensivement. Après un 0-5 initial qui faisait craindre le pire, l’Equipe de France a trouvé dans la rage d’Evan Fournier et l’efficacité de Joffrey Lauvergne les artificiers en chef qui l’ont lancée. Un 15-2 express donnait le ton des 20 premières minutes.
Huit marqueurs différents, de la course, du collectif, de l’adresse, la fluidité du jeu déployé à Toulouse était de retour face à des Grecs impuissants. Si Ioannis Bourousis près du cercle et Thanasis Antetokounmpo dans les airs limitaient un instant les dégâts, l’écart n’a jamais cessé d’enfler. Avec un rythme remarquable les Bleus signaient une réussite aux tirs surréaliste de 71%, alimentant parfaitement leurs intérieurs et créant des décalages permanents pour les extérieurs. 27 points en premier quart-temps, 28 au deuxième le TGV français n’a jamais ralenti laissant les Hellènes à quai (55-36).
En digne représentants du basket d’Euroleague les troupes de Costas Missas ont ensuite durci les débats, tentant un habituel coup de pression sur le corps arbitral et poussant les Tricolores à porter bien plus longtemps le ballon plutôt que de le partager. Tactique pas franchement payante. La faute, encore, à Lauvergne, inspiré dans ses tirs et à Evan Fournier, auteur d’un shoot à 8 mètres au buzzer des 24 secondes lors d’un léger moment de flottement. Une faute technique et une claquette dans la foulée portaient l’écart à 24 unités (71-47, 27e) avant que quelques absences ne gâchent ce bel ouvrage, laissant une lueur d’espoir à la Grèce.
Une possibilité rendue plus concrète encore en l’espace de quatre minutes cauchemardesques ponctuées par un 12-2 signé Georgios Printezis, aussi efficace de près que de loin. Le kop grec présent à Helsinki retrouvait la voix et son équipe la mire. Nick Calathes, pourtant loin d’être un spécialiste en la matière, se joignait au tir de barrage, faisant passer de vraies sueurs froides dans le camp français (78-72). Le capitaine Boris Diaw s’assurait cependant que ces frayeurs n’iraient pas plus loin, distribuant deux passes décisives depuis le poste bas puis Thomas Heurtel, à trois-points à l’entrée de la dernière minute, donnait le coup de grâce. Avant d’affronter l’Islande, l’Equipe de France s’est donc rassurée, peut encore tout envisager quant à son classement final dans la poule et cherchera à gommer ses passages à vide qui la rendent parfois si vulnérable.
France bat la Grèce 95-87
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