EuroBasket 2015
Sans l'ombre d'un doute
Bellenger/IS/FFBB
Julien Guérineau, service de presse - 12/09/2015
Portée par sa nouvelle génération et un Nando De Colo plein de maîtrise, l’Equipe de France a fermement écarté la Turquie (76-53) de son chemin pour se qualifier pour les quarts de finale de l’EuroBasket. Elle y retrouvera la Lettonie, mardi à 21h00.
Ce n’est qu’un pas. Mais quel pas. Malgré son statut de championne d’Europe, ses stars NBA et son bilan parfait après la phase de poule, la France pouvait nourrir quelques craintes compte tenu de l’enjeu d’un huitième de finale disputé à domicile dans un écrin inédit et grandiose. 26.135 spectateurs ont pris d’assaut le Stade Pierre Mauroy, un chiffre unique dans l’histoire du basket européen, et ont créé une atmosphère exceptionnelle qui a, dans un premier temps, porté les Bleus dans un début de match maîtrisé avec un duo Rudy Gobert-Nando De Colo prompt à rassurer tout le monde. Un dunk de Batum en contre-attaque ajoutait à cette belle partition qui produisait rapidement un écart de 7 points (17-10). Le temps pour Ergin Ataman de lancer une défense de zone qui a souvent fait le succès de la Turquie par le passé et qui a laissé l’attaque tricolore aphone. De loin avec Tony Parker comme de près par Joffrey Lauvergne, les Bleus ont enchaîné les échecs tandis que Bobby Dixon et Ersan Ilyasova trouvaient la distance pour ramener leurs troupes à hauteur puis prendre l’avantage devant à la faveur d’un 0-10 faisant passer quelques frissons dans la salle.
Un moment de flottement vite oublié par la grâce d’une nouvelle génération inspirée à l’image de l’association du futur et pour ce jour du présent, Joffrey Lauvergne-Rudy Gobert. Pendant plus de cinq longues minutes, les hommes au croissant sont restés muets, exception faite d’un maigre lancer-franc de Semih Erden. De l’autre côté du terrain Evan Fournier se chargeait d’agresser le cercle pendant que Lauvergne écœurait Ilyasova en le prenant à son propre jeu, celui de l’alternance intérieure-extérieure sur le poste 4. Alors que la Turquie n’existe que par les performances d’un cinq majeur, la France a trouvé les solutions sur son banc pour renverser la vapeur, signer un 14-0 qui la propulse en tête à la pause (36-26).
Elle ne regardera plus vers l’arrière. Ce qui sépare les bonnes équipes des grandes équipes réside bien souvent dans la variété de ses solutions offensives. Les Bleus en comptent un grand nombre et lorsque Tony Parker puis Mickaël Gélabale ont également réglé la mire, le choc a vite tourné au massacre. Présents sur les lignes de passes, intimidateurs près du cercle, adroits de loin, les Tricolores ont déroulé un basket séduisant en attaque et implacable en défense. Nando De Colo, encore une fois éblouissant, a porté l'estocade en fin de troisième quart-temps, tandis que Fournier se régalait à longue distance.
La France poursuit son chemin. Il lui reste trois matchs à gagner pour atteindre son but. Prochaine étape mardi soir, face à la Lettonie.
Les réactions
Mickaël Gélabale : "Il a fallu 15 minutes pour se lancer mais dans les 5 dernières minutes de la première mi-temps nous étions plus libérés. La chance qu’on a c’est de pouvoir ouvrir le banc. Vincent a vite fait tourner alors qu’en face ce n’était pas le cas. 27.000 personnes qui chantent la Marseillaise, je n’avais jamais entendu un hymne aussi fort ! Ils nous poussent vers le haut."
Nicolas Batum : "Nous avons fait le boulot. Maintenant il faudra le refaire en quart avec 12 mecs qui étaient prêts à jouer ce soir. Tony et Boris ont pris des fautes et n’ont pas pu trouver leur rythme mais le banc a pris le relai et cela montre la force de cette équipe. L’équipe manquait d’ailleurs de rythme en première mi-temps mais quand nous avons commencé à faire des stops nous avons lâché les chevaux."
Evan Fournier : "La salle était incroyable ce soir. Donc je remercie vraiment les fans. Franchement quand on s’est entraîné hier j’étais presque déçu. Mais quand nous sommes sortis des vestiaires et que j’ai vu la salle pleine avec les drapeaux et cette lumière sur les tribunes c’était impressionnant. Quand tu es poussé par tout un peuple tu as la sensation de jouer pour un pays."
Nando De Colo : "On savait que si on restait agressif pendant tout le match, au bout d’un moment, physiquement et mentalement ils allaient craquer parce qu’on a plus de banc qu’eux. J’ai même dit au deuxième cinq après le premier quart-temps que tous leurs titulaires avaient déjà joué 10 minutes. C’est la force d’une équipe dans un EuroBasket."
Vincent Collet : "Nous avons débuté avec la bonne attitude. On savait qu’il n’avait pas la même profondeur de banc et c’est justement notre banc, par son énergie et son scoring, qui a fait la différence. A la pause nous étions déjà à +10 alors qu’ils avaient beaucoup tiré sur leurs titulaires. On sait où on veut aller et c’est une première étape. Mardi doit déjà être dans nos têtes même si nous avons savouré, quelques minutes à la fin, cette ambiance. Et quelle ambiance. Cette salle est magique et nous voulons y passer beaucoup de temps."
Joffrey Lauvergne : "C’est le genre de matchs que j’aime. Je ne sais pas pourquoi mais c’est ça qui me motive tous les jours pour jouer au basket. Pour certains c’est de la pression, moi ça me pousse. Les sensations sont vraiment différentes."