Un duel déséquilibré ? C'est ce qu'on peut craindre au coup d'envoi avec une division d'écart et un ours palois qui joue son dernier match de la saison afin de redorer un blason particulièrement terni par sa non qualification en playoffs. Pour l'occasion, Gordon Herbert a d'ailleurs choisi de titulariser l'historique Frédéric Fauthoux. Et ce dernier ne tarde pas à lui rendre sa confiance en décochant une flèche à trois-points. Le sociétaire de Pro A est sérieux, adroit et dur en défense. Un cocktail qui provoque un premier décroché (19-12, 7e). Si les Banlieusards parviennent à trouver quelques solutions en attaque, ils ont en revanche toutes les peines du monde à contenir la qualité des rotations et la variété des armes offensives béarnaises. D'autant plus que les Palois récitent parfaitement leurs systèmes pour trouver des positions ouvertes qu'ils ne manquent pas de concrétiser.
Bilan des opérations : 30-20 après dix minutes. Et le feu d'artifice au-delà de la ligne des 6,25 m se poursuit en second quart-temps. Dans ces conditions, la JSF a bien du mérite à ne pas totalement décrocher. Mais après avoir sorti Cholet et Chalon pour parvenir jusqu'à Bercy les seconds de la saison régulière n'ont plus peur de rien. Et poussé par 3.700 fans tout de vert vêtus, Nanterre revient. Stephen Bradford se dépense sans compter sous les panneaux et Andrew Drevo se sent pousser des ailes. Il allume à huit mètres, va provoquer des fautes, intercepte et s'offre un coast to coast. La finale n'est pas jouée (44-39, 18e, 49-45, 20e).
Elle prend même une dimension supplémentaire au milieu du troisième quart-temps. Grâce à un Ricardo Greer très actif, Pau est parvenu à refaire un léger écart (58-50) en exploitant quelques balles perdues. Mais Drevo ne touche plus terre et fait mouche à deux reprises de loin. Bradford est au diapason et sur une claquette il fait repasser la JSF en tête à la faveur d'un 10-0. Le peuple vert est en transe dans les tribunes (26e). Les Palois ne cèdent pourtant pas à la panique et parviennent à provoquer des fautes. Aaron Miles prend enfin les choses en main et signent six points en 40 secondes. L'Elan aborde le money time avec un léger avantage (73-69).
La main chaude de Miles continue de sévir. L'ancien Warrior réussit quelques tirs très difficiles pour maintenir l'écart tandis que son vis à vis, Thomas Darnauzan, formé à Pau, distribue admirablement le jeu. Les contacts se font alors plus dur, la défense plus oppressante et chaque panier doit se gagner aux forceps (81-77, 36e). La phalange US béarnaise, parfois si décriée cette saison, fait le travail. Nanterre laisse échapper quelques ballons décisifs et Miles, toujours lui, en profite pour signer un 2+1 qui ressemble fort au coup de grâce (88-79, 38e). La JSF ne s'en relèvera pas et malgré une résistance héroïque s'incline. Pau-Orthez a, en partie, sauvé sa saison.
Pau-Orthez bat Nanterre 92-83
Les marqueurs
Pau : Miles (23), Greer (18), Mahinmi (11), Ferchaud (11), Fauthoux (7), Wright (7), Sanders (7), D'Almeida (-), Rupert (-), Vaty (-).
Nanterre : Bradford (24), Drevo (18), Ekanga (15), Darnauzan (10), Patiejunas (5), Tchiloemba (4), Schmieder (4), Lema (3).
Les déclarations
Gordon Herbert (coach de Pau) : " Je voudrais tout d'abord saluer la prestation de Nanterre ce soir, qui a réellement fait un excellent match. Beaucoup de personnes disent que cette saison a été la plus mauvaise dans l'histoire de l'Elan. Je pense que nous leurs avons démontré que ce n'était pas vrai en remportant cette Coupe de France. Par ailleurs, les prestations que nous avons fournies tout au long de la saison, et notamment celle du Top 16, ne sont pas, à mon avis, celles d'une équipe médiocre."
Frédéric Fauthoux (joueur de Pau) : " Evidemment, ça fait plaisir d'arrêter là dessus. J'ai joué mon dernier match ce soir, et une si belle victoire en finale de Coupe de France, à Bercy, devant toutes ces personnes, c'est tout simplement merveilleux. On s'est accroché en fin de match lorsque c'est devenu plus physique et on a réussi à arracher cette victoire contre une belle équipe de Nanterre."
Julien Guérineau (Texte) et Hervé Bellenger (Photo)