"Si on m’avait dit un jour que j’allais passer une semaine à l’autre bout du monde, en Mongolie, je n’y aurais jamais cru." Et pourtant, cette folle aventure ne relève désormais plus de l’utopique pour Lisa Dufon. En juin 2019, la joueuse des Déferlantes de Nantes-Rezé en LFB  s’envole vers Oulan-Bator en compagnie d’Axelle Mikorek (Pays Voironnais), Mayé Toure (Bourges) et Mariama Daramy (Pôle France) afin de prendre part à la Coupe du Monde 3x3 U18. "Le voyage était interminable avec une escale à Moscou mais en arrivant on a toutes trouvé la ville magnifique. Elle est entourée par le désert, on a pu voir des temples et des montagnes de sable", évoque tout sourire la joueuse de 18 ans. Complètement dépaysées par un lieu très atypique et les fortes chaleurs, les joueuses de l’entraîneur Anna Kotoc s’adaptent malgré tout très vite aux conditions climatiques en giflant les Philippines 22-2 puis les Pays-Bas 15-2 lors du premier jour de compétition. Après de nouvelles victoires face à la République Tchèque, la Mongolie puis le Mexique, la qualification en demi-finale face aux États-Unis est assurée. Trop courtes, les Bleuettes s’inclinent dans les grandes largeurs mais trouvent les ressources nécessaires pour venir à bout de la Chine dans une rencontre étriquée, synonyme de médaille de bronze. "Pour être honnête, j’ai vécu la meilleure semaine de ma vie. J’ai été sélectionnée en Équipe de France, un de mes objectifs. Je suis partie à l’autre bout du monde avec des filles et un staff génial pour pratiquer ma passion à l’international, que demander de plus ?"

Dans un pays où la population n’a pas vraiment l’habitude de voir marcher quatre jeunes femmes avec ces particularités physiques, Lisa Dufon et sa bande sont même devenues une attraction dans les rues lors de cette semaine décidément pas comme les autres. "Ils ne sont pas habitués à voir des blondes aux yeux claires comme Axelle et moi ou alors des filles noires comme Mayé et Mariama tous les jours. Ça nous a surpris au départ mais ensuite ça n’a nous a fait très rire", admet-elle. Entre les matchs et au gré des balades dans la capitale mongole, Lisa Dufon est constamment arrêtée par les passants qui lui demandent une photo ou qui se rapprochent pour observer par curiosité ses yeux bleus et ses cheveux. "Nous on a pris la chose à la rigolade mais lorsqu’on était pressées, les coachs et le staff étaient moins ravis." Cette bonne humeur, cette légèreté n’est d’ailleurs pas passée inaperçue chez les Bleuettes. Toujours souriantes sur le terrain et sans réelles prospectes d’envergure, Lisa Dufon et consorts vont trouver le moyen de joindre l’utile à l’agréable. "Il n’y avait pas de star dans l’équipe, toutes les joueuses savaient ce qu’elles avaient à faire. Rapidement, on a développé des automatismes ensemble. On s’entendait toutes super bien."

Aujourd’hui mis en avant de nombreuses fois par la FIBA sur leurs différents réseaux sociaux, Lisa Dufon a le profil pour devenir le visage français du 3x3 dans les prochaines années. Joueuse particulièrement habile balle en main, adepte de crossovers et de no-look pass en tous genres, cette machine à highlights avait à cœur de participer à la Coupe du Monde U18 prévue en Hongrie fin août. Malheureusement annulée du fait du rétablissement de certaines mesures sanitaires strictes, Lisa Dufon n’aura pas l’occasion de glaner une médaille d’or qu’elle convoitait tant pour sa dernière année dans la catégorie. "À long terme, j’aimerais me faire un vrai nom dans le 3x3" lance-t-elle. "Pouvoir vivre d’autres expériences incroyables en U23 puis pourquoi pas chez les A dans quelques années ? J’ai vécu un rêve éveillé lors de cette compétition." Alors qu’elle se prépare à entrer dans une année charnière pour sa carrière, ses performances futures pourraient bien transformer le rêve en réalité.